prologue

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PROLOGUE




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LE SOL SE RAPPROCHAIT DANGEREUSEMENT TANDIS QUE LE VENT SIFFLAIT. Les secondes passaient à une vitesse folle, lorsque mes pieds touchèrent enfin le sol. Le choc fut brutal, et mes jambes tombèrent également sur le béton après un saut de deux mètres. Le perchoir de ma cage se trouvait à trois étages de là, mais grâce aux balcons voisins seulement séparés de quelques centimètres, j'avais pu descendre sans trop de problème jusqu'au premier étage. Mais je n'avais pas prit en compte la séparation entre le sol du rez-de-chaussée et le premier étage.

Il était impossible de retourner en arrière, psychologiquement et physiquement. Alors, j'ai pris mon courage à deux mains, et j'ai sauté. Voilà pourquoi je me retrouve maintenant à genoux à suffoquer tandis que les passants me regardent avec inquiétude.

Une fois mon souffle repris, au bout de quelques secondes, je me relève et resserre machinalement les bretelles de mon sac à dos accroché à mon dos. Je lance un dernier regard à ma cage et me dirige vers l'arrêt de bus le plus proche de l'hôtel. Assise sur le banc en métal, j'attends le transport en commun qui devrait arriver d'une minute à l'autre.

Chaque secondes comptent. Mon plan doit être parfait. Une mère et son enfant entrèrent dans l'abri de l'arrêt, et je ne pus m'empêcher d'observer le jeune enfant. Sans doute âgé de quelques années, il me regarde avec une curiosité et une innocente adorable. Un regard que je n'ai jamais eut, enfin, à ma connaissance.

Mon père ne m'a jamais parlé de moi, la seul chose qui mérite l'attention de cet homme c'est l'argent. Du plus loin que je me souvienne, il ne m'a jamais parlé de ma mère ou encore de mon enfance, qui reste inconnus pour moi. Je ne me souviens que de mon géniteur et de son comportement obsédé par ces foutus jeux d'argents. La raison de mon existence, ce sont mes capacités intellectuelles qu'il a trouvé utiles et qui lui a permis de ne pas m'abandonner ou pire encore. Je sais de quoi mon paternel est capable, tout simplement, du pire.

L'arrivée du bus stoppe instantanément mes réflexions. Je me lève et laisse la mère et son enfant monter devant moi. Une fois mon ticket présenté au chauffeur, je m'insère dans le bus et m'installe sur une banquette non loin de la porte arrière. Le bus démarre de justesse et continu son trajet habituel. Lorsque le car passe devant l'hôtel et le casino, je ne peux m'empêcher de les observer. Ces deux grands bâtiments sont mes prisons, les seules espaces que je peux considérer comme une maison, malgré moi. Cet environnement ne m'a jamais donné l'impression d'une maison, car chaque mois, mon géniteur déménage en me traînant avec lui dans d'autres bâtiments similaires. Mais leurs ambiances détendue et joueuse, leurs architectures quasiment semblables et les habitudes que j'ai acquise, sont ce qui se rapproche le plus d'une maison.

Le bus n'a fait que quelques mètres quand j'aperçois au loin, deux gardes du corps aux alentours de l'arrêt de bus, à regarder aux moindres recoins. Je me baisse instinctivement derrière la carrosserie du bus, pour qu'ils ne me voient pas.

Je me redresse après deux minutes et m'installe confortablement dans mon siège. Je dépose mon sac sur mes genoux et l'ouvre pour attraper une feuille. Je baisse la tête pour regarder le plan que j'ai fabriqué.
Normalement, je devrais descendre au terminus et prendre un taxi pour m'amener à une commune proche de la gare pour reprendre un taxi ou un bus qui fasse un trajet jusqu'à Los Angeles.

Le Texas regorge de taxi et de transport. Je devrais pouvoir payer les trajets sans trop de problème, avant de partir j'ai récupéré un paquet de liasse de dollars dans le coffre de mon paternel. Le bruit de gouttes d'eau tombant sur le bus me déstabilise et focalise mon regard sur le paysage. On a déjà quitté la ville. Je range mes affaires et m'enferme dans mon manteau et perd mon regard au loin, sous les discussions des passagers du bus.

𝐃𝐀𝐘𝐁𝐑𝐄𝐀𝐊 , dominic torettoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant