cinq

333 33 3
                                    

CHAPITRE CINQ

— Mes pas traversent la salle bouillonnante de sueur et de cris. Ma tête est lourde pendant que mon corps se déhanche sous les coups rythmés de la musique. Cela doit bien faire quelques dizaines de minutes que je me trémousse sensuellement contre les danseurs sur la pistes de dance. Campos est venue s'assurer que j'étais dans le bar, à sa place, puis il est reparti. C'est à ce moment là que j'ai décidée de me laisser aller. 

L'alcool brûle les moindres parcelles de ma gorge et je laisse cette douleur s'épanouir au fur et à mesure. Un coup violent me stoppe dans mes mouvements, une migraine plombe mon esprit et je marche afin d'échapper à l'emprise de la foule en délire. Plus je dessine un chemin entre les fêtards, plus ma douleur enfle. Je me plaque contre un mur afin de reprendre une respiration normale, me rendant compte du rythme effréné de mon cœur.  Ma main traverse mes courts cheveux bruns tandis que mon regard est attiré vers une porte dans un couloir un peu plus bas. Avec mes chaussures à talons, je ne peux que m'appuyer sur le mur pour m'aider à garder la cadence vers la porte qui m'intrigue. 

La musique devient de moins en moins perceptible lorsque je suis le couloir souterrain, je pousse la porte entrouverte qui me mène à un large espace, entourés de ferrailles de tout genres, j'observe de loin ce que je pourrais qualifier d'un vieille ascenseur. Les barrières du mécanismes sont légères et recouvrent seulement une partie de l'espace. Il n'y a aucune poussière, je comprend vite qu'il est utilisé fréquemment. Courageuse, j'ouvre la petite portière et appuie sur le bouton pour descendre au sol sous-sol affiché. 

Lorsque je vois le paysage visible grâce à l'absence de barrière, je peux distinguer un entrepôt semblable à un garage où deux personnes se tiennent. Une femme et un homme au vu de leurs carrures. L'ascenseur s'est arrêté mais je ne descends pas, apercevant Gisele, assise sur le capot d'une voiture devant un homme que je reconnaitrais entre tous, Dominic. Mon oreille arrive à distinguer brièvement leur discussion. 

— Les femmes tu les aimes comment ?

— C'est avant tout une question de regard, elle doit avoir des yeux capable de voir à travers tout le brouillard, ce que quelqu'un à de bien. 20% ange et 80% démon. Les pieds sur terre. 

Gisele se lève et s'approche un peu plus du torse de Dom, je ferme mes mains entres elles, formant des poings. 

— Autant dire rien à voir avec moi. 

Un léger silence plane, le suspens fait bouillir mon ventre. Je ne sais pas pourquoi j'attends une réponse négative de sa part, mais je pense en avoir la réponse depuis maintenant cinq ans. 

— Rien. 

Dom n'attend pas et s'éloigne vers une porte à l'arrière de la pièce, Gisele le suit du regard et un soupir traverse mes lèvres. Ma main passe sur mon visage et cache mes yeux pendant qu'ils se ferment. Je ne sais pas ce que je fais là, maintenant. Mon père à une énième fois planifier ma vie et la met en jeu pour lui. Je suis perdue dans un tourbillon de pensées lorsque mon corps tombe au sol. Je me souviens de mon plan d'il y a cinq ans. J'étais si optimiste, j'étais si fière et si heureuse d'enfin pouvoir partir. Et aujourd'hui me revoilà, dans les méandre de ses toiles. Ma main se retire de mon visage et mon visage se penche vers le haut. Ce que j'ai appris avec Dom, c'est de ne pas abandonner et de ne pas s'écrouler. Il n'a jamais failli, n'a jamais bronché. Je me dois de suivre son exemple. L'alcool qui coule dans mes veines me fait craquer, je sens des larmes me venir lorsque mes pensées se tournent vers Brian et Dom. 

La soirée d'hier et les dernières modifications me permettent de me réveiller de ce songe. Mes jambes me portent et me remettent sur mes pieds, je croise le regard de Gisele, toujours présente dans le garage. Je lui souris et m'avance vers elle avec prudence. 

𝐃𝐀𝐘𝐁𝐑𝐄𝐀𝐊 , dominic torettoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant