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 CHAPITRE QUATORZE

— La matière froide du verre contre ma main me fait frissonner tandis que ma robe légère dévoile une grande partie de ma peau. Mes cheveux tombent légèrement sur mon visage lorsque je baisse la tête pour observer le verre contenant un large glaçon qui me procure une désagréable sensation. Pourtant, je l'accueille comme une vieille amie et me plonge dans des souvenirs profonds. La peur et les coups sont ce qui me rapprochent le plus de cette froideur glaciale, mais, un autre souvenir prend place dans mon esprit, lorsque Dominic soustrayait sa main de mon corps. Depuis 5 ans, mes souvenirs sont vigoureux tandis que mon quotidien est gouverné par mon paternel. 

La routine de ma jeunesse a reprit sa place dans mon quotidien, en plus douloureux. En rencontrant la vie de Brian et des Toretto, ma vie à moi me paraît encore plus sombre et douloureuse. C'est après avoir goûté à la liberté qu'on devient gourmand et que notre vie devient fade et encore plus lugubre. Malgré le luxe qui m'entoure et qui me berce, cela ne me fait pas oublier l'autorité de mon géniteur. Sa froideur et ses gestes violents sont plus puissant et plus fréquent depuis mon retour. 

Une main sur mon épaule me fait tourner la tête vers son détenteur, rapidement je dégage sa main puis observe l'homme derrière moi. Son regard froid et désintéressé rencontre le mien. Un garde. Puis de loin, j'observe la table de poker la plus proche, les joueurs m'attendent et m'observent. Mon souffle se coupe instantanément. Mon paternel a prévu tout les tournois de la soirée, comme à son habitude, et j'ai pris trop de temps à rêvasser. Je porte mon verre à mes lèvres afin d'en boire le contenu en une gorgée. Le liquide alcoolisé me brûle la gorge pendant à court moment avant de laisser une marque sèche au fond de ma gorge. Je me décale du bar pour m'avancer vers la table qui m'attend, le garde du corps sur mes pas.  

Lorsque le dernier joueur grogne de frustration et me lance un regard assassin, je sais que la partie est terminée. Ma victoire ne me rend pas si heureuse que cela, habituée, mais je remercie tout de même le sort de m'avoir attribué de bonne carte à chaque partie de la soirée. Je porte mon verre à mes lèvres, une énième fois, l'agrume du jus de fruit remplace la désagréable sensation de l'alcool, quelques heures plus tôt. Alors que les joueurs chuchotent face à leur partie défavorable, mon regard se porte sur le reste de la salle. Malgré l'heure tardive, beaucoup de joueurs sont présents et remplissent la salle, accompagnés de leurs trophées de la soirée. 

Néanmoins, mon regard est vite alerté par une présence connue. Un homme en costard se tient devant la porte d'entrée du casino, perdu, il cherche quelque chose avec ses yeux lorsqu'il rencontre les miens. Un léger sourire flotte sur son visage, rassuré de me voir. Il s'avance lentement vers moi et je détourne le regard. Mon garde du corps a remarqué mon trouble et cherche à en trouver la cause, mais je le surprend en me levant, me dirigeant une énième fois vers le bar. Le garde du corps récupère l'argent tandis que je me faufile au mieux pour me diriger vers un bar plus loin. 

Je sais que l'homme me suit, le nouvel arrivant est sur mes pas car je sens son regard sur moi. Le bar le plus proche est entouré de joueurs et je me place contre le plan de travail et commande une boisson, n'importe laquelle, le barman m'interroge mais je le fais taire. La présence de l'homme bruns à mes côtés le persuade de ne rien demander. 

— Je ne m'attendais pas à te voir ici, après 5 ans de silence. 

Brian se tient à coté de moi, vêtu de son plus beau costard tandis qu'il pose ses coudes sur le bar, gêné. 

— Je n'ai aucune excuse. 

— Tant mieux, je n'ai pas de temps à t'accorder. J'ai autre chose à faire que de comprendre la raison de tes actions vois-tu. 

𝐃𝐀𝐘𝐁𝐑𝐄𝐀𝐊 , dominic torettoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant