Chapitre 7

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Il me fixe intensément, ses yeux sombres plongeant au plus profond de mon âme. Sa voix résonne brutalement dans l'air, chargé de tension. "Tu sais que je ne te toucherai pas ce soir, May ?" lance-t-il d'une voix tranchante. Un frisson me parcourt, et la confusion se lit sur mon visage. "Pourquoi ? Je croyais que..." bégayai-je en fronçant les sourcils. Il m'interrompit d'un sourire rassurant, cherchant à apaiser mes doutes. "J'en meurs d'envie je te jure, mais tu es bourré. C'est hors de question qu'on fasse quoi que ce soit comme ça."

Un sourire timide s'étire sur mes lèvres tandis que je descends du meuble avec une pointe de gêne. Atlas se laissa tomber sur le lit, tandis que je m'installais à ses côtés, curieuse de découvrir l'origine de cette chambre qui nous entourait.

Il détourne le regard, l'air perplexe. "C'est la chambre de qui ici ?", s'interroge-t-il. Nos regards se croisent, et un fou rire incontrôlable s'empare de nous. Les éclats de rire nous secouent violemment. "On a failli le faire dans la chambre d'un parfait inconnu", articulé-je entre deux éclats de rire.

D'une main, Atlas saisit la mienne, jouant avec mes doigts, tandis qu'il reprend son sérieux. Son regard plongé dans le mien, il demande timidement : "Tu l'as déjà fait ?" Je prends un moment pour répondre, étouffant un "Oui".

Il se redresse brusquement, fronçant les sourcils. "C'est qui ? Je sais me battre, May", déclare-t-il d'une voix pleine de détermination. Un sourire se dessine sur mes lèvres, et je me relève doucement, caressant sa joue du bout des doigts.

M'approchant lentement, je dépose un baiser tendre sur ses lèvres, apaisant les doutes qui tourmentent son esprit.

Je me redresse, j'enfile mon jean qui traîne négligemment par terre, puis me dirige vers la porte pour partir. "Où tu vas ?", m'interroge-t-il. "Danser", réponds-je, un brin mystérieuse.

J'ouvre la porte et le laisse seul dans la chambre. Précipitamment, je descends les escaliers, comme si j'étais dans un état second, peut-être à cause du mélange de l'alcool avec toutes les sensations fortes que je viens de ressentir.

Je me fraye un chemin à travers la foule, me perdant au milieu de ces gens qui dansent avec une énergie débordante.

Je lève les bras, laissant mon corps se mouvoir librement. Mes mouvements deviennent de plus en plus fluides et gracieux, m'emportant dans une danse libératrice. Je me sens vivante, mes soucis s'envolant avec chaque mouvement, chaque battement de mes pieds. Petit à petit, les visages qui m'entourent s'estompent.

Je suis comme dans un autre monde, coupée de la réalité. Mes mains glissent le long de mon corps, caressant l'air.

Soudain, je sens des mains se poser délicatement sur mes hanches. Le parfum d'Atlas me submerge, faisant battre mon cœur encore plus fort. Son souffle chaud caresse ma peau alors qu'il dépose de doux baisers dans mon cou. Nous dansons ensemble, nos corps se mouvant au rythme de la musique.

La foule qui m'entoure semble s'effacer complètement, ne laissant que lui et moi. Nous dansons comme si le temps s'était arrêté. Les regards intenses que nous échangeons transmettent des milliers de mots silencieux.

Puis, des cris déchirent l'ambiance. Je suis agressée par les images du soir où Meg a perdu la vie, où les pleurs et les hurlements déchiraient l'air comme ils le font maintenant. Ma respiration s'accélère, comme si l'air se faisait de plus en plus rare, je me sens coupée du monde, incapable de voir ou d'entendre clairement.

Les bras d'Atlas se resserrent autour de moi, tandis que la foule qui dansait se disperse subitement. Laissant apparaitre devant moi le corps inanimé d'un garçon. Mes yeux s'emplissent de terreur, créant l'illusion que Meg est là debout devant ce garçon en train de le regarder, comme les autres la regardait le jour de sa mort, une sensation de familiarité me serre le cœur.

R you mine ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant