Chapitre 22

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Aujourd'hui, ma mère tient un stand de nourriture pour célébrer les plats culturels. Son souhait était de rendre hommage à la Grèce, son pays d'origine. Avec des bols remplis de Taramasalata, une garniture crémeuse faite à base d'huile d'olive, d'œufs de poisson, de chapelure et d'assaisonnement, elle est partie pour partager un peu de sa culture. Le Taramasalata se marie à la perfection avec les olives et le pain plat chaud. Ma mère a embarqué Aaron avec elle, malgré ses protestations. Sa présence à nos côtés pour cette soirée m'a fait sourire, heureuse de le voir aussi bien accueilli. Je me rends compte que si Meghan m'avait invitée à l'une de ses soirées, j'aurais ressenti la même chose.

J'enfile un short cycliste, cet achat impulsif que j'avais suivi dans un élan de mode. Maintenant, c'est devenu un incontournable de mon placard dès que le confort s'impose. Par-dessus, je choisis un pull camionneur pour me prémunir contre la légère fraîcheur qui règne ces derniers temps.

Une fois prête, je descends dans le salon, glissant mon casque sur mes oreilles. L'air est agréablement frais sur ma peau alors que je m'aventure à pied jusqu'à la plage. Les vagues frôlent doucement le sable, un spectacle apaisant.

En marchant le long de la plage, je décide de rendre visite à Nahele. Je le trouve derrière le bar, et en lui faisant un signe, il me répond avec un large sourire. M'installant à une table, il vient vers moi en ouvrant grand les bras. "Madelyn, ça fait un moment que tu n'es pas passée par ici," dit-il en m'enveloppant de son étreinte.

À chaque fois, je ressens l'étreinte chaleureuse de mon grand-père dans ses bras, et je m'y blottis instinctivement. Lorsqu'il se recule, il me demande ce que je veux boire. Je choisis un café glacé. Il part pour préparer ma commande, puis revient avec ma boisson en main.

S'asseyant en face de moi, son sourire illumine son visage. "Alors, raconte-moi, tout va bien ? Et ton petit copain ?" demande-t-il joyeusement, curieux. Un sourire gêné étire mes lèvres alors que je prends une gorgée de café glacé. Il comprend tout de suite la situation. "C'est fini avec Matt. Mais je vais bien. En fait, je suis avec son frère..." dis-je doucement.

Son expression change, adoptant un air sérieux avant de finalement éclater de rire. "Madelyn Jones !" s'exclame-t-il en secouant la tête avec amusement, entraînant mon propre rire. Je porte mon café glacé à mes lèvres, appréciant le réconfort que Nahele apporte toujours.

"Il s'appelle  Atlas. Je le connais depuis petite. Quand il est arrivé ici, je ne pouvais pas le supporter, vraiment. Il était arrogant, insolent. Puis, nous avons commencé à passer plus de temps ensemble. Et je ne sais pas comment, mais toute cette haine a fini par se transformer en amour," dis-je en laissant échapper un soupir. Nahele élève un sourcil, curieux. "Mais..." me demande-t-il, attendant la suite.

Je lève les yeux au ciel, laissant ma tête retomber en arrière. "Pas de 'mais'. En fin de compte, il est incroyablement attentionné," je réfléchis un moment avant d'ajouter : "Le problème, c'est qu'il m'a brisé le cœur, plusieurs fois même. Et je me demande si je pourrai vraiment lui faire confiance un jour. Peut-être qu'il n'a pas changé, qu'il traite chaque fille de la même manière avant de passer à la suivante," je confie en regardant Nahele.

Son sourire s'élargit alors qu'il commente, "Tu sais, ton grand-père n'aurait pas attendu que tu finisses ta phrase. Il serait allé chercher son fusil de chasse dès que tu as mentionné qu'il t'avait brisé le cœur." Son rire résonne dans l'air alors que l'image de mon grand-père me traverse l'esprit. Je ris avec lui, l'émotion me gagnant.

"Je suis plus pacifiste que ton grand-père, alors laisse-moi te dire ce que je pense. Madelyn, tu es une personne extraordinaire, et personne ne devrait te briser le cœur. Malheureusement, c'est une part inévitable de la vie. Tu dois traverser ça, faire des erreurs, connaître des échecs. Je ne te dirai pas si ce Atlas sera l'amour de ta vie ou non. Mais il est une expérience dans ta vie. Les gens ne changent pas seuls, on les aide à changer. Et je pense que c'est ce que tu fais avec lui. Tu l'aides à devenir une meilleure personne," dit-il en prenant doucement mes mains entre les siennes, une expression bienveillante dans son regard.

R you mine ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant