R you mine ?

Chapitre 6

Depuis deux jours, Atlas et moi sommes inséparables. Nos rendez-vous matin, midi et soir sont devenus indispensables.

Ce foutu morceau de papier laissé par ma sœur reste un véritable casse-tête. Nous avons épluché la liste d'amis de Meg, scrutant chaque nom sans trouver trace d'un certain Kaïs. Même la meilleure amie de Meg n'en a jamais entendu parler.

Nous avons réfléchi, tard dans la nuit, au point de nous assoupir, épuisées par nos recherches effrénées. Parfois, nous nous sommes endormies ensemble, nos téléphones entre les mains ou en plein milieu d'une phrase, submergées par la fatigue. On se réveillait collées l'un à l'autre, en se repoussant un peu maladroitement.

Bien que ma mère ait fini par s'habituer à l'apparition soudaine de Atlas, je tente d'esquiver ses questions gênantes, comme : "Y a-t-il quelque chose entre vous deux ?" ou encore : "Mais je suis sûre de l'avoir déjà vu quelque part, quand il était jeune peut-être...".

Hier soir, Atlas a eu une idée : fouiller la chambre de Meg. Sur le coup, je me suis emportée, incapable de m'imaginer mettre les pieds dans la chambre de Meg, chargée de souvenirs et où je n'ai jamais osé retourner depuis sa disparition.

Et puis, avec mon père, les échanges sont inexistants, et mon frère ne me parle plus vraiment comme avant. Me voir débarquer là-bas, dans cette maison, en disant : "Hey, je suis là pour fouiller la chambre de ma sœur décédée", c'est juste impossible à envisager.

Aujourd'hui, nous avons décidé de mettre notre enquête en pause, le temps d'une journée, pour profiter de la plage avec Liz et Thom.

Leur amour est si intense qu'ils sont inséparables. Ça faisait longtemps que je n'avais pas vu Liz, depuis cette soirée en boîte où Atlas m'a avoué qu'il pensait à moi et qu'il avait envie de moi... Atlas a promis qu'on resterai des amis, mais cette confession m'a laissé un pincement au cœur. Dans un coin de ma tête, je me suis convaincue que c'était peut-être mieux comme ça. Après tout, il déteste mon caractère de "pétasse" comme il me répète si souvent, et moi... je le déteste tout court... ou du moins, c'est ce que je croyais.

Mais je ne préfère pas y penser maintenant, aujourd'hui le mot d'ordre c'est : s'amuser. Et je compte bien profiter de chaque seconde de cette journée.

Je saisis ma planche de surf, son vernis étincelant sous les rayons dorés du soleil, et aperçois celle de Meg juste derrière. Je la fixe un instant, tenté de la prendre, mais je me résigne finalement et ferme le garage, avec un soupçon de regret.

Sur la route qui mène à la plage, je ne peux m'empêcher de penser à la planche de Meg et je me dis qu'elle serait furieuse si je la prenais. Je lève les yeux vers le ciel, je lui adresse un sourire complice, comme si elle pouvait me voir de là-haut. "Désolée ma Meg", chuchoté-je, espérant que mes mots parviennent à travers les nuages vers son esprit.

Je retourne rapidement chez moi et saisis la planche de Meg en passant, « Aujourd'hui, je m'amuserai vraiment, pour moi.", murmurai-je avec une intensité empreinte de promesses, comme si mes mots pouvaient lui parvenir, comme si mes paroles étaient portées par une force invisible. Les vagues et le vent salé seront mes témoins, je rejoins la plage portant en moi l'esprit de Meg.

Une fois arrivé sur la plage, je découvre Liz, Thom et Atlas qui m'attendent, impatients de commencer notre journée d'aventures. Un sourire se dessine sur mon visage en voyant Atlas, qui dépose un baiser léger sur mes cheveux en passant sa main délicatement sur ma hanche.

Liz, cependant, me scrute avec des sourcils froncés, interpellée par cette démonstration d'affection. "Depuis quand vous êtes si proches ?" demande-t-elle avec curiosité. "Je lui ai demandé sa main en mariage, tu n'étais pas au courant ?" révèle Atlas, provoquant un roulement d'yeux de la part de Liz qui croise les bras, manifestement agacée. "C'est bon, on est amis maintenant. On peut y aller ou on va continuer de discuter ?" dis-je avec impatience, souhaitant échapper à cette situation embarrassante qui s'est installée entre nous.