𝒮𝓉𝓇𝒶𝓃𝑔𝑒𝓇𝓈 𝒾𝓃 𝐿𝑜𝓋𝑒 [Nanami Kento]

Chapitre 1

- Ngh, putain tu as un goût si bon, gémit Gojo devant toi.

Tu regardes sa langue sortir pour lécher la crème blanche et épaisse de ses lèvres, laissant une trace humide derrière elle.

- Mon Dieu, je te jure que je pourrais te manger à l'infini, il a continué, ses mains s'approchant pour le caresser doucement.

Il soupira amoureusement en plongeant sa langue dans la crème, encore et encore. Il était impossible de détourner les yeux. C'était tellement... dégoûtant.

- Satoru, tu l'as appelé de l'autre côté de la table.

Vous étiez tous les deux assis dans le nouveau café que vous mourriez d'envie d'essayer. Tu avais hâte que cet endroit ouvre ses portes, mais tu ne voulais pas y aller seule pour des raisons que tu n'étais pas encore à l'aise d'admettre. Satoru avait enfin une matinée de libre, alors tu l'as invité à venir faire un tour avec toi avant d'aller travailler.

Cependant, tu n'avais pas du tout pensé au fait que ton ami était une vraie salope pour les sucreries. Peu de choses ont changé depuis le lycée. Bien que tu admires sa constance, tu mentirais si tu disais que les gémissements obscènes et les bruits de gifles qu'il émettait en léchant la crème dans les plis d'un swiss roll n'étaient pas gênants.

- Quoi ? demanda-t-il, les yeux bleus rayonnants alors que le soleil matinal l'éclairait.

Dans cette lumière, à cette table près de cette très grande fenêtre, il avait presque l'air d'un ange. Ses cheveux d'une blancheur choquante lui tombaient dans les yeux et vous vous êtes avancée pour repousser sa frange avant qu'elle ne soit aspergée de crème fouettée.

- Tu es tellement dégoûtant quand tu manges. Tu ne peux pas utiliser une serviette au moins une fois ?

- Bébé...

- Ne m'appelle pas comme ça, tu l'interrompt, sachant que Satoru a ignoré ta demande dès qu'elle a quitté tes lèvres et qu'il t'appellera à nouveau bébé dans environ trois minutes.

- Pourquoi tu ne t'occupes pas de ton café noir et de ton pain au miel et aux amandes, et moi je m'occupe de ce délicieux swiss roll et de mon milkshake aux biscuits du matin avec de la crème fouettée sur le dessus ? il sourit, faisant semblant de frissonner de dégoût devant ton petit déjeuner et tu essaies d'ignorer les morceaux d'oreo coincés dans ses dents par ailleurs incroyablement blanches.

C'était un mystère que ses dents ne soient pas trouées. Depuis que tu connaissais Satoru, tu savais qu'il ne mangeait que des desserts au petit déjeuner, au déjeuner et au dîner. Tu te demandais souvent où allait tout ce qu'il mangeait.

Tu as baissé les yeux sur ta tasse de café noir. Tu ne savais pas vraiment pourquoi tu l'avais commandé. Tu étais plutôt du genre latte, mais l'odeur des grains de café en train de griller et le doux parfum de vanille et de miel qui flottait dans l'air te donnaient l'impression qu'il fallait équilibrer le sucré avec quelque chose d'un peu plus amer. Tu n'étais pas Satoru, après tout. Une assiette entière de sucreries et un milkshake avant 8 heures du matin t'enverraient directement aux urgences.

Alors que tu regardais Satoru baiser sa pâtisserie avec sa langue, tu as entendu le tintement de la porte du café, signe qu'un autre client venait d'entrer. Tu n'y as pas prêté attention, préférant t'avancer pour repousser une fois de plus la frange de Satoru. Il sourit d'un air goguenard en s'adossant à sa chaise et en commençant à boire son milkshake épais comme si c'était de l'eau.

Depuis ta périphérie, une tête de cheveux blonds a attiré ton regard. Tu as jeté un rapide coup d'œil et l'as immédiatement regretté. Tout ton corps s'est raidi, le dos droit comme une tige sur ton siège. Tu connaissais cette tête blonde. À un moment donné, tu connaissais cette chevelure mieux que quiconque. Et tu connaissais ce visage. Ce visage avec sa mâchoire incomparable que tes lèvres effleuraient, ces pommettes anormalement pointues que tes mains caressaient. Ce visage qui appartenait à tant de souvenirs - joyeux et douloureux - que tu gardais enfouis au plus profond de ton esprit. C'était ton ex-mari. C'était Kento Nanami.