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La fin de soirée s'était plutôt bien passé, ils étaient tous partis plus ou moins calmement, et me retrouver seul avec Eren, me fit un bien fou.

Je reviens de la cuisine avec deux tasses de chocolat. C'est devenu une habitude du soir. Je m'assois près de lui sur le canapé, lui tendant sa tasse. Il semble dans ses pensées, il la prend sans détourner ses yeux du vide et sans mot dire.
L- ça va? Tu semble ailleurs ?
E- c'est rien je pense à des trucs
L- oh? Des trucs pas très joyeux on dirais. Au moins ça ne ne s'est pas si mal passé ce soir, mais je suis soulagé qu'ils soient tous partis.
E- tu as tellement raison. Faut dire que mettre Armin, Mikasa et Hanji dans la même pièce était un peu risqué, et même dangereux.
L- je sais qu'Armin va écrire plein de nouveaux chapitres, et pas que du Ereri, si tu vois ce que je veux dire.
E- tant mieux si il nous oubli pour histoires, même si je sais que tu continues de les lires.
L- oh? Tu t'en es aperçu? Je dois dire que parfois j'envie un peu son imagination. Mais j'avoue que tu es bien différent dans la vraie vie. Tu es beaucoup plus intéressant, enfin moi je te préfère en vrai.

Sa main glissa dans la mienne et son regard se voila à nouveau.

L- tu vas me dire ce qu'il y a où je dois jouer avec aux devinettes? C'est à cause de ce qu'à dit Mikasa ?
E- je me dis qu'elle n'a pas vraiment tors, c'est une partie de ma vie que je veux oublier, mais apparemment je n'y arrive pas, peut être que toi... Tu pourras m'aider...
L- après tu fais comme tu veux, mais si ça doit te rendre malade, le fait pas. Au contraire, si tu as besoin d'en parler, je t'écouterai. Tu fais comme tu veux
E- t'es vraiment un amour avec moi... Bon par ou commencer...

Il croisa ses jambes sur la table basse et posa sa tête en arrière contre le dossier . Il ferma les yeux, lâcha ma main et passa ses bras sur le haut du canapé. Il souffla un grand coup, alors que je le fixai calmement, assis ma tasse en main.

E- je ne suis pas vraiment orphelin. (J'hausse les sourcils surpris.) J'ai encore mon père, enfin, si on veut... j'ai aussi un demi frère.
Je ne dis toujours rien, l'observation en silence, cherchant ses mots.
E- j'ai toujours vu ma mère se démener comme une folle au travail, pour assurer mon éducation. Elle était forte et douce, mais ne se laissait jamais faire, toujours avec le sourire.
Lui aussi il a toujours le sourire. Il doit certainement tenir ça d'elle.
E- je sais que je ne t'es jamais trop parlé d'elle, mais tout ce que tu dois retenir d'elle pour le moment, c'est qu'elle était une mère célibataire, aimante. Bien sûr il lui arrivait d'être plus faible, ou déprimé, mais ça ne durait jamais très longtemps. Je ne lui ai jamais demandé qui était mon père. Je partai du principe que si elle n'en parlait pas, c'est que ce n'était pas très important, puisque on s'en sortait très bien tout les deux. Je me disais simplement qu'il ne devait plus être de ce monde depuis longtemps, puisque je ne l'avait jamais vu.

A nouveau le silence, il se lève et part à la cuisine poser nos tasses, puis vient s'asseoir à côté. Il pose sa main sur la mienne et enlasse nos doigts ensemble. Je le sent tendu, mais je dois attendre qu'il se lance.

E- puis elle est tombée malade... J'avais une dizaine d'années... Au début elle se contentait de faire quelques séjours à l'hôpital, en me laissant chez un voisin. Ce voisin c'était le grand père d'Armin, ça ne durait que deux ou trois jours tout au plus. Elle revenait toujours en me disant que tout allait bien, que s'était passé. Cette mascarade a durée deux ans, j'allais faire treize ans quand ils ont appelé au collège. Je me suis rendu au chevet de ma mère trop tard.

Il pose sa tête sur mon épaule, et je pose la mienne contre sa chevelure.

E- elle avait tout prévu, le docteur est venu s'entretenir avec moi, et m'expliquer la situation. Il s'avère qu'elle était condamné depuis le début, et qu'elle me le cachait. Tu imagines qu'elle a organisé ses obsèques seule, pour ne pas que j'ai quoi que ce soit à faire. Pareil pour que je puisse garder la librairie, elle serait à moi pour mes dix huit ans. Tout était expliqué dans une lettre, que le docteur devait me remettre. Et donc j'appris également qu'elle avait contacté mon géniteur, pour qu'il s'occupe de moi jusqu'à ma majorité. Ainsi j'appris que j'avais un père, bien en vie. J'avais presque treize, dévasté par la disparition de la femme de ma vie, et cette information était pour moi un rayon d'espoir.

Et si je disparaissais ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant