Mon ex, mon nouveau demi-frère (EN PAUSE)

Chapitre 7

Shay

Quand je reviens dans le salon, Iris est devant la télé malgré les consignes de maman qui avait bien précisé pas de télé devant les invités, et je repère Love un peu plus loin, presque à l'écart de nos parents en train de lancer un regard meurtrier dans le dos de son père. Ses sourcils n'arrêtent pas une seconde de se froncer à chaque geste que Bryan a envers ma mère.

Je sais pas vous, mais moi je ne le sens pas du tout ce dîner. Encore moins quand je vois Love aussi tendue et furieuse. On dirait une bombe sur le point d'exploser.

Alors que j'avance vers elle, elle relève le menton et me lance un regard noir.

― Dégage, Campbell.

Froid et tranchant pourtant je continue d'avancer jusqu'à me poster à côté d'elle. Les parents devant nous en train de se chuchoter je ne sais quoi à l'oreille comme s'ils étaient seuls au monde.

― Ruine pas tout, dis-je sans même la regarder.

J'ai droit à un reniflement dédaigneux.

― Dit celui qui a justement tout ruiné, renvoie-t-elle un brin plus piquante.

Je lâche un discret soupir.

― Je sais que tu m'en veux et t'en as tous les droits, Love mais-

― Je t'arrête de suite, Shay, me coupe-t-elle en tournant la tête vers moi. J'en ai plus rien à foutre de toi alors ce que tu as à dire? Je m'en branle.

C'est qui, qui ment maintenant? Les yeux, eux, ne mentent jamais et je le vois dans son regard bien qu'elle fait tout pour le cacher.

Soutenant le regard de l'autre sans ciller, le silence nous plonge dans une bulle où nous sommes uniquement tous les deux. Elle ne baissera pas les yeux la première et je ne compte pas le faire non plus.

― Une personne qui s'en branle comme tu dis ne réagirait pas comme ça, lancé-je.

― Sois plus précis tu veux? sourit-elle ironique.

― Aussi excessive, précisé-je en lui renvoyant son foutu rictus.

― Je ne suis pas excessive, riposte-t-elle, ses yeux envoyant des éclairs.

J'hoche la tête.

― Oh si tu l'es, trésor. T'essaies de faire l'indifférente mais t'en ai incapable et tu sais pourquoi?

― Monsieur le voyant va me le dire...

― Parce que tu m'aimes encore, déclaré-je avec assurance.

Elle éclate d'un rire sarcastique.

― Tu rêves mon gars! Ça c'est que tu espères mais rends toi à l'évidence, je suis passé à autre chose.

Je n'en crois pas un mot.

― Tu dis de moi que je suis un menteur mais tu mens toi aussi Love. Tu te mens à toi-même pour commencer.

― Ferme-là, claque-t-elle. Tu ne sais rien de moi et tu ne l'as jamais su.

― Toi et moi savons que ce que tu viens de dire est faux, trésor.

― Arrête avec ce surnom putain!

Son exclamation un peu trop forte vient d'attirer l'attention de la famille. Les parents se tournent vers nous, les sourcils froncés.

― Tout va bien ici?

― Oui, t'inquiète pas, réponds-je avant que Love n'en rajoute une couche.