Mon ex, mon nouveau demi-frère (EN PAUSE)

Chapitre 20

Love

Je ne sais pas à quoi devait s'attendre Shay mais étant donné la tête qu'il fait, sûrement que je m'étais barré sous une impulsion avec sa caisse. Honnêtement, j'ai hésité à le faire mais j'ai changé d'avis. Le soulagement n'est pas feint sur son visage quand il m'aperçoit, adossé contre la portière de la voiture.

— Tranquille, Campbell, je suis encore là, raillé-je en me moquant de lui.

Il soupire une fois arrivé devant moi.

— M'en veut pas, trésor, mais c'est difficile d'être détendue quand tu es dans les parages.

— A t'entendre, je fais les quatre cent coups, marmonné-je en ouvrant la portière passagère.

— Pas loin, je l'entends répliquer pendant qu'il contourne la voiture.

Je lève les yeux au ciel devant tant d'exagération et m'engouffre dans l'habitacle.

— Je suis une grande fille, tu sais. Je ne vais pas péter un plomb parce que ma très chère mère a décidé de prendre le large à l'autre bout de la terre !

J'ai le droit comme réaction à un regard lourd de sens. Et pour cause, j'ai presque aboyé ces mots.

— Je pense que tout le monde aurait réagi comme toi si on leur avait dit ça, dit-il en démarrant et en repartant dans la circulation routière.

— Non pas comme moi, je marmonne.

— Bon peut-être pas aussi excessif mais -

— Je n'ai pas été excessive, me rebellé-je.

— La porte qui claque me fait entendre le contraire, ironise-t-il.

Comme je ne réponds rien, Shay enchaîne alors :

— Que ce soit l'annonce de ta mère ou celle de nos parents qui sortent ensemble, tu l'as très mal pris.

— Je te rappelle aux dernières nouvelles que tu es mon ex. Personne ne veut voir son ex devenir son foutu demi-frère, grogné-je en lui jetant un regard noir.

— Nous avons déjà eu cette conversation trésor et je pensais que nous étions tombés d'accord sur le fait que nous nous verrons jamais comme des frères et soeurs.

— Raison de plus, marmonné-je.

Je sens alors vaguement son regard sur moi avant qu'il ne le reporte sur la route.

— Je viens de rêver ou bien tu viens d'être en accord avec moi ?

Son ton taquin me hérisse le poil.

— La ferme, Campbell.

Il ricane.

— Je me disais bien aussi.

Je grogne un juron à son encontre mais ça le fait plus rire qu'autre chose. Agacée, je me renfrogne dans mon siège en regardant les bâtiments défiler par la fenêtre. Enfin, ça, c'est avant que mon demi-frère ne sache pas se la boucler pendant deux minutes.

— Sinon, t'as rien trouvé de ce que tu craignais...?

— Excepté le fait qu'elle a l'air étrangement pressé de foutre les voiles, non, rien, je soupire.

— Ca aurait dû te rassurer pourtant ce n'est pas le cas...

— Si je n'étais pas tombé sur ses cartons, j'aurai été soulagée, ouais...

— Mais t'es tombé sur les cartons.

— Bravo Einstein.

— Tu vas vraiment lui en vouloir parce qu'elle veut quitter la ville ?