Mon ex, mon nouveau demi-frère (EN PAUSE)

Chapitre 13

Love

La journée touche à sa fin et les mots de Shay n'ont pas cessé de tourner sous mon putain de crâne. Je suis d'une humeur de chien pour changer. Tellement que même Vickie qui a essayé de me cuisiner, a fini par laisser tomber et m'éviter pour le restant d'aujourd'hui.

Je suis sur le chemin pour rentrer chez moi et comme un malheur qui n'arrive jamais seul, je suis encore sous la pluie. Je lève le nez vers le ciel et lance un regard assassin aux nuages au-dessus de ma tête.

Les voitures ne prennent toujours pas le temps de ralentir sur les grandes flaques qui bordent la chaussée et n'arrêtent pas de m'éclabousser.

Pourtant, je n'accélère pas. Je laisse l'eau dégouliner de mes cheveux, tremper mes vêtements me faisant ressembler à nouveau à un chien mouillé.

Bipolaire... Ok, je suis une personne qui est très changeante mais je suis juste lunatique. Je ne suis pas malade, bon sang !

Et comment tu expliques ce qui s'est passé le jour du dîner ? Trop d'émotion d'un coup. Et hier? Je n'en ai pas la moindre idée étant donné le flou de mes souvenirs...

Peut-être qu'il a menti mais si Shay est bien des choses, je sais de source très sûre qu'il ne jouerait pas avec un sujet aussi important. Surtout si son père est concerné. J'ignorais d'ailleurs que ce dernier était bipolaire. Pour ma défense, je ne l'ai que très peu rencontré. Et il n'en a jamais beaucoup parlé non plus.

Mais quand même... De là à dire que moi je suis pareille ? Mais où va-t-on?

Une voiture se met à rouler à la même allure que mes pas et si d'abord je n'y prête pas attention, quand le conducteur fait glisser la fenêtre pour l'ouvrir et m'interpeller, je vois Shay derrière le volant.

— Monte, je te ramène.

J'hausse un sourcil ironique.

— Non merci, je préfère marcher.

— Love, tu vas tomber malade, insiste-t-il.

— Je ne l'étais pas déjà? lui renvoyé-je d'un ton mordant.

Il jure alors que l'allure presque à l'arrêt de sa bagnole commence à créer un bouchon sur la route et énerver les conducteurs qui font éclater leur klaxons.

— Tu bouches le passage, commenté-je en jetant un regard derrière la file de voiture.

— Je ne bougerais pas tant que tu ne seras pas monté.

— Et bien dans ce cas, grand bien te fasse et je te souhaite bonne chance, mon gars. Ces gens-là n'ont pas l'air patient, désigné-je tout en poursuivant mon chemin sous les klaxons devenant de plus en plus nombreux.

— Love, grogne Shay en me suivant à l'allure d'une tortue.

— Bon, il se la bouge sa bagnole ? lance une personne à travers une vitre baissée.

— J'attends qu'elle monte, réplique Shay et j'écarquille les yeux quand les regards furieux des conducteurs se posent sur moi.

— Alors qu'est-ce que tu fous toi? T'attends une invitation?

Je croise le regard narquois de Shay et il dresse un sourcil. Je jette un regard sur le bouchon routier que cet abruti vient de créer avant d'ouvrir sèchement la portière passagère et de me glisser dans l'habitacle. Rien à foutre si je trempe le siège.

— Roule, grogné-je.

Un sourire satisfait sur sa face de rat, il accélère d'un coup et roule jusqu'à chez moi.