Mon ex, mon nouveau demi-frère (EN PAUSE)

Chapitre 28

Shay

Devant la porte de chez ma mère, j'attends que quelqu'un daigne ouvrir. En serrant d'un geste distrait la main de Love qui est bien trop calme à mes côtés, je songe que ces fiançailles sont loin de me réjouir mais que d'un côté, l'annonce tombe à pic ; cela a enfin eu le mérite de provoquer le putain de déclic chez Love en faisant monter une frayeur chez elle quant à notre couple. Par conséquent, arrêtez les conneries et s'avouer enfin la vérité à elle-même : il n'y aura jamais de croix sur nous.

— Nerveuse ? questionné-je en posant mon regard sur elle.

Elle hausse un sourcil, signe incontestable que je risque de me prendre une pique dans deux secondes.

— Tu n'essaierais pas d'inverser les rôles, là ?

J'affiche un sourire coupable.

— Ok, je le suis, admets-je.

— Personnellement je suis agacée, dit-elle.

— On en devine la raison, murmuré-je.

— C'est pas le moment d'être ironique, Shay, peste Love en me bousculant.

Je ravale un rire et juste avant que la porte ne s'ouvre, je lui vole rapidement un baiser. Dans l'encadrement se tient ma petite soeur complètement vampire et je réprime de lever les yeux au ciel.

— Vampirella, je peux savoir pourquoi c'est toi qui ouvres la porte ? m'enquiers-je tout en pénétrant à l'intérieur.

— Je t'ai déjà dit d'arrêter de m'appeler ainsi, râle Iris exactement comme je l'avais prédit.

— J'entends rien, rétorqué-je narquois.

J'entends distinctement son soupir et sourit comme un con. Taquiner ma frangine ? Une passion ! Cependant mon amusement tombe aussitôt quand je repère ma mère en compagnie de Bryan. Ils me donnent la vision d'un couple d'ado pendant leurs premiers émois amoureux au collège. Sans déconner, ils n'ont même pas remarqué notre présence.

— Au secours, j'entends Love marmonner. Je vais vomir...

Je lui jette un coup d'œil amusé devant son commentaire et ne peut m'empêcher de la comparer à eux deux. A côté, c'est certain que ma copine est loin d'être aussi démonstrative mais c'est justement cette réserve que j'apprécie chez elle. Ça rend ce pitbull complètement adorable. On passe du gros chien méchant qui montre les crocs à la boule de poils qui court dans tous les sens et qui au final est aussi impressionnant qu'un chaton qui sort les griffes. Je souris à cette pensée mais pas longtemps. Si Love avait vent de ce qui se joue actuellement dans mon esprit, j'en prendrais clairement pour mon grade.

Revenons plutôt aux véritables adultes de cette maison qui ont échangés les rôles avec des collégiens. Même si je sens l'impatience de Love à mes côtés qui me le fait clairement comprendre en dansant d'un pied sur l'autre et en me jetant régulièrement des regards insistants, je reste encore un peu spectateur de la scène et observe plus attentivement ma mère. Ça fait mal de l'avouer mais elle n'a jamais été ainsi à l'époque où elle était encore avec mon père. Là, elle est complètement dans sa bulle de bisounours à sourire pour un oui ou pour un non avec un teint aussi radieux que les rayons du soleil. Mon regard dévie un instant sur ma petite sœur, souhaitant savoir comment elle vit tout cela mais étant donné la joie dont elle a émané en m'annonçant leurs fiançailles, elle ne semble pas si perturbé que ça. En fait, nous sommes les seuls pour qui cette situation nous emmerde.

Quand je sens les ongles de Love s'enfoncer dans ma peau dans un message silencieux plus qu'explicite, j'ouvre enfin la bouche.

— Vous comptez nous ignorer encore longtemps ? lancé-je assez fort.