Chapitre 16

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Cassandra regarda partir la berline noire avec à son bord Julianna et Jeffrey puis se retourna pour faire face à la foule de journalistes qui prenaient encore en photo la voiture qui disparaissait dans le virage. Elle soupira en voyant des motos partir en trombe à la poursuite du convoi.
Devenue en quelques secondes au centre de toutes les attentions, elle prit la parole pour tenir la conférence de presse qu'elle avait préparé en urgence avant de se rendre à la prison du comté. Quelques minutes plus tard, elle coupa court à toutes les questions et s'engouffra à son tour dans son véhicule. Pensive, elle se demandait où se trouvait Julianna et comment elle allait. Alec l'avait informé qu'il prendrait en charge l'extraction de son amie mais pour mettre toutes les chances de leur côté ils avaient convenu qu'ils ne partageraient pas les modalités et la destination finale avant que Julianna ne soit en sécurité.
Revenue au cabinet, Cassandra n'arrivait plus à se concentrer sur les affaires en cours. Les heures passaient mais elle n'avait toujours pas de nouvelle de Julianna. N'y tenant plus, elle se saisit de son téléphone quand celui ci affichât le numéro d'Alec WISE. Fébrile, elle décrocha immédiatement . Lorsque la voix d'Alec retentît, ses sens se réveillèrent instinctivement...

- Cassandra ? C'est moi Alec. Nous sommes arrivés à destination. Tout va bien. Julianna se repose.

-Alec ? Merci je suis soulagée. Je commençais à m'inquiéter. J'avais tellement peur qu'ils vous arrivent quelque chose. Ou est-elle ? Quand puis-je la voir ?

- Pour l'instant ça ne sera pas possible. Jeffrey et moi devons régler encore quelque détails mais dès que la situation entre nous sera stabilisée tu pourras lui rendre visite.

- De quoi parles-tu ? A quelle situation fais-tu référence ?

- Mais Cassie chérie, de notre relation bien entendue. Malgré ton insistance nous n'avons toujours pas officialisé le fait que tu sois tombée éperdument amoureuse de ma personne. Et notre contrat n'est toujours pas signé non plus. Je passe te prendre demain soir à 21h. Nous irons à l'inauguration de la galerie Marx sur la Ve avenue.

- Tout doux Alec, my Life, my rules... on commence d'abord par le contrat et nous irons ensuite à la galerie. Je passe chez toi à 20h pour régler les détails contractuels.

Sur ces belles paroles, elle raccrocha satisfaite d'avoir eu le dernier mot.

Cassandra sortit l'intégralité de son armoire sur son lit pour trouver la tenue parfaite pour la situation. Hésitante quant à son choix, elle fut sortie de ses pensées par la sonnerie de l'entrée. Surprise car n'attendant aucune visite, elle passa rapidement un teeshirt au dessus de la robe de soirée qu'elle avait enfilé pour l'essayer. Elle resta bouche bée en tombant nez à nez avec Alec qui lui tendit sans un mot mais avec un sourire ravageur un grand sac d'une marque de créateur.

- Ma belle, je m'étais interrogé sur tes goûts vestimentaires lorsque tu avais débarqué chez moi en nuisette mais aujourd'hui j'ai la confirmation que tu ne sais vraiment pas quel style te va. Heureusement j'ai des goûts pointus dans ce domaine. Si nous devons officialiser notre relation, je te prierai de bien vouloir revêtir une tenue décevante et à la hauteur de ma compagnie. J'ai appelé une vieille amie qui m'a conseillé sur ce qui se fait de mieux en ce moment. Habille toi, nous sommes déjà en retard !

La moutarde lui monta au nez, elle allait rétorquer quand elle sentit les lèvres d'Alec se poser doucement sur sa bouche. Cette délicatesse contrastait avec l'échange précédent la faisant une nouvelle fois fondre non pas de désir mais de tendresse pour cet homme qui l'animait bien plus que ce qu'elle n'aurait aimé.

Alec prit son temps, il laissa s'éterniser ce baiser sensuel. Néanmoins il eut la sagesse de ne pas aller plus loin. Ils avaient tant à faire ce soir qu'il ne devait en aucun cas se laisser distraire.
Reculant subitement, il prit un temps de réflexion avant de prendre la parole. Levant les yeux pour faire face à Cassandra, il s'entendît bégayer, troublé par l'intensité de son regard. Décidément cette femme avait le don pour le déstabiliser. Habituellement il n'accordait pas une grande importance à ses conquêtes. Il n'avait aucune honte à l'avouer, il prenait ce qu'il avait à prendre et lorsqu'elles devenaient trop exigeantes quant à l'intensité de leur relation il y mettait fin rapidement, sans encombre, malgré les supplications, les cris et les larmes. Mais avec Cassandra Stewart, tout était différent. Il ressentait un intérêt qu'il avait rarement manifesté. Les échanges avec cette femme étaient piquants, drôles, inattendus et inhabituels. Les baisers étaient fougueux et sensuels et sa beauté le laissait sans voix. Il se surprenait à fixer ses grands cils qui enveloppaient ses yeux émeraudes. Il avait plaisir à écouter sa voix qui se faisait tantôt douce et suave tantôt autoritaire lorsqu'elle essayait de prendre le dessus dans la conversation. Il s'imaginait le galbe de ses seins et celui de ses longues jambes. Il devinait des formes qu'il n'osait toucher de peur de briser la magie qu'il ressentait à son égard. N'ayant jamais connu pareille sensation il ne voulait pas par convoitise briser cette alchimie. Pour une fois, exceptionnellement, il souhaitait prendre son temps et faire la cour à Cassandra. Perdu dans ses pensées il ne s'était pas aperçu que Cassie était partie dans la chambre pour enfiler la tenue  luxueuse qu'il venait de lui offrir.
Timidement, elle avança silencieusement dans le salon quand soudainement elle trébucha sur le tapis persan qui recouvrait en partie les lattes de son ancien parquet. Au moment où elle se sentit toucher le sol elle entrevit une ombre se déplacer furtivement pour l'attirer en sécurité dans ses bras fins et musclés. Cassie n'eut pas le temps de crier, l'action s'était déroulée si rapidement qu'elle n'eut pas conscience de l'enchaînement des événements. En revanche, ce qu'elle perçut à cet instant c'est la chaleur de son corps contre le torse d'Alec. Levant les yeux, elle vit un émoi certain dans le regard de son sauveur.
Se redressant subitement elle se dandinait d'une jambe sur l'autre afin de calmer le trouble qui la submergeait. Alec ne se cachait pas non plus pour la détailler de haut en bas. Il était fasciné par ce qu'il contemplait. Elle était sublime dans cette robe verte qui révélait chaque détail de son anatomie. Ni ostentatoire ni vulgaire, Cassandra dégageait un je ne sais quoi qui la rendait en toutes circonstances élégante et racée. N'y tenant plus, il pris la décision que son ascétisme avait suffisamment duré et que ce soir il ferait de Cassandra sienne...

Liés par contratOù les histoires vivent. Découvrez maintenant