Fate [ Bellarke ] • Tome 1

Chapitre 2

Elle contempla le paysage, assimilable à des ruines et sentit une présence derrière elle. Elle n'eut pas besoin de se retourner pour savoir que c'était Lincoln. Il lisait en elle comme dans un livre ouvert, et c'était pareil pour elle. Ils s'étaient connus peu après la tragédie qui s'étaient abattue. Ils étaient d'abord devenus amis, puis confident. Octavia se rappeler de tout dans les moindres détails le concernant.

Lincoln courrait en entraînant Octavia à sa suite. A 13 ans, il devait déjà se cacher des autres pour éviter d'aller dans des centres de réinsertion, ou en prison. Et si il courrait aussi vite, ce n'était pas pour lui, c'était pour Octavia. Il refusait de la voir se faire enfermer. A la rigueur, peu lui importait son propre sort, mais pas le sien. Il tourna à l'embranchement d'une rue et s'arrêta entre deux grands conteneurs. Il passa et agrippa Octavia à lui. L'espace entre eux était nulle. Il mit une main sur sa bouche pour qu'elle évite de parler alors qu'elle le regardait avec ses grands yeux apeurés. Ils entendirent des hommes courir sur le chemin qu'ils empruntaient quelques minutes plus tôt et retinrent leur respiration, la peur leur coupant le souffle. Lincoln plongea ses yeux rassurants dans ceux d'Octavia et lui offrit un léger sourire. Puis se laissant guider par son envie trop souvent refoulée et son instinct, il baissa la tête vers elle et effleura ses lèvres. Ce simple geste les retourna tous les deux. Ils venaient d'échanger leur premier baiser, et même si Octavia avait rêvé de cette scène avec un super décor, un excellent contexte, il n'aurait pas pu être aussi bien que celui-ci, doux, timide, franc. Lincoln guettait sa réaction, craintif de se voir repousser, mais la petite fille lui sourit, et l'embrassa à son tour...

Lincoln : Ça va ? lui demanda-t-il en lui passant une main affectueuse dans le dos.

Octavia : Je suis désolée d'avoir échoué.

Lincoln : Ne te torture pas pour ça, ce n'est rien. On aura d'autres occasions. Et puis je crois que je n'aurais pas supporter de te savoir baignant dans ton sang, plaisanta-t-il même si une note d'inquiétude subsistait dans sa voix. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi O.

La jeune femme se retourna et lui sourit. Beaucoup de personne auraient pu dire que leur histoire ne rimait à rien, ils n'avaient connu qu'eux. Mais ces commentaires leur passaient au-dessus. S'ils continuaient leur combat, c'est parce qu'ils ne perdaient pas espoir, l'espoir qu'un jour ils pourraient être heureux et ensemble.

Raven toqua à la porte de la chambre de Bellamy et attendit quelques secondes avant que le jeune homme ne se décide à ouvrir.

Raven : Je peux entrer ?

bellamy s'effaça et Raven entra. Elle s'installa sur son lit alors que Bellamy se penchait sur la table pour continuer de lire plusieurs feuilles de papiers.

Raven : Il va falloir qu'on y retourne.

Bellamy désintéressé : Je sais.

Raven : Tu penses que c'était un hasard ?

Bellamy releva la tête vers Raven, visiblement intrigué par les propos de cette dernière.

Raven : La présence de Finn.

Bellamy : Qu'est-ce que tu insinues ?

Raven : Peut-être que les militaires et lui sont en affaire.

Bellamy : En quoi ça nous concernerait ? Finn ne fait pas parti du même groupe que nous. Je ne crois pas au hasard, mais on ne peut pas expliquer ce qui s'est passé comme ça.

Raven se leva et passa un main dans le dos de Bellamy qui s'était replongé dans ses fiches.

Raven : Je voulais aussi te parler de nous...

Bellamy : Nous ?

Raven : Oui, ça fait deux jours qu'on a une relation qu'on ne peut pas qualifier d'amicale, alors je me demandais quand est-ce qu'on en parlerai aux autres.

Bellamy : Si tu espères avoir une relation avec moi comme celle de Lincoln et Octavia tu peux toujours attendre.

Raven : Et pourquoi ?

Bellamy : Parce que je n'en veux pas. Et puis il ne faut jamais trop en demander.

Raven : Bien, puisque que c'est ce que tu veux.

Elle se pencha vers lui et l'embrassa durement, coupant court à sa réflexion quant à ses futurs plans. Le jeune homme répondit à son étreinte et elle le poussa vers la table, en balançant tout ce qu'il y avait dessus sur le sol. 

La porte de la chambre se referma doucement, et Clarke tourna les talons pour regagner le salon. Elle voulait parler à Bellamy pour lui demander quand elle pourrait retourner chercher la batterie dont Lincoln avait besoin, mais ce qu'elle avait vu n'était pas vraiment ce à quoi elle s'attendait. Elle avait toujours su que Raven était attirée par Bellamy, mais elle ne s'était jamais doutée qu'il en était de même pour lui. Il est vrai que Raven avait de sérieux avantages en sa faveur. Jolie, bien foutue, marrante. Clarke releva les yeux et vit sa propre image dans le miroir. C'est là qu'elle prit conscience de cette tristesse qui l'animait. Depuis tant de temps... Elle aurait dû se réjouir du bonheur de ses amies. Mais elle n'y parvenait pas. Et sa dernière découverte n'avait fait que renforcer sa solitude. Octavia avait Lincoln, et Bellamy avait Raven. Elle se sentit encore plus abattue en regardant son bras. Elle avait échoué, une nouvelle fois. Puis brusquement, une lueur de détermination passa dans ses yeux. Il fallait qu'elle y retourne, si ce n'était pas pour elle, ce serait au moins pour eux, pour prévenir d'éventuels risques.