Fate [ Bellarke ] • Tome 1

Chapitre 4

Le lendemain, Lincoln s'attela à la construction de sa radio capable de capter les ondes militaires. Au bout de trois heures de travail et de juron, il cria à son ami de venir rapidement.

Lincoln : J'ai réussi.

Bellamy : Essaies.

Le brun tourna le bouton puis un son se fit entendre. Un conversation entre de deux hommes. Lincoln eut un sourire victorieux qui disparut petit à petit au fur et à mesure que les deux hommes parlaient. En effet ils faisaient référence à un massacre qui avait eu lieu 9 ans plus tôt. Il ne fallut que quelques secondes aux deux hommes pour comprendre que la famille mentionnée était celle de Bellamy. Il se baissa et éteignit la radio alors que Lincoln arborait un visage sombre.

Bellamy : Le principal c'est que ça fonctionne.

Lincoln : Comment tu fais ?

Bellamy : Pardon ?

Lincoln : On dirait que rien ne t'atteint.

Bellamy : Tu te trompes...seulement j'essaie de vivre avec, c'est fini, on ne peut plus rien changer.

Lincoln : J'aurais aimé...pouvoir changer les choses.

Bellamy : Moi aussi, mais on peut toujours modeler notre avenir.

Lincoln : Quel avenir ? Plus le temps passe et plus je me dis que tous mes jolies rêves de gamins sont irréalisables.

Bellamy : Ne dis pas ça, regarde tu nous a nous, et Octavia.

Lincoln : Oui, mais qu'est-ce que je peux lui offrir ?

Bellamy : Pour le moment toi, mais je te promets qu'un jour ce sera différent Linc...

Deux semaines plus tard, Lincoln avait intercepté un message disant qu'une importante cargaison de médicaments allait arriver en ville. Malgré le danger qu'entraînait cette mission, Bellamy avait convaincu ses amis et c'est ainsi que lui, Lincoln, Octavia et Clarke se retrouvèrent dans la ville, guettant le camion chargé de leur futur butin. Le plan était relativement simple, mais les représailles de l'armée laissait le doute planer quand à la réussite de l'opération. Voyant le camion approcher, Bellamy fit signe à Clarke qui appuya sur un bouton. Moins d'une seconde plus tard, une explosion se produisit et le camion se renversa. Le conducteur et son passager sortirent et Lincoln se chargea de les assommer. Rapidement, les 4 amis commencèrent à charger leurs sacs. Mais soudainement, Lincoln se figea en sentant un objet métallique froid se déposer sur sa nuque. Voyant l'inactivité du jeune homme, les trois autres se retournèrent et cessèrent de bouger à leur tour. Un jeune homme de l'âge de Bellamy tenait son canon de pistolet braqué sur la nuque de Lincoln alors qu'un sourire victorieux s'étalait sur son visage. Bellamy fusilla Finn du regard, et le sourire de celui-ci s'agrandit.

Finn : Alors la compagnie ? Jolie explosion Clarke.

Bellamy : Dégages d'ici !

Finn : Tu te trompes Bellamy, ici c'est moi qui donne les ordres, surtout en sachant qu'en une pression la tête de ton pote vole en morceaux.

Bellamy : Je t'interdis de...

Finn : Je me suis dit qu'on pouvait partager. Vous faîtes le sale boulot et moi je récupère le tout. Ok ?

Bellamy se retint de répondre, sachant qu'une seule petite parole pouvait coûter la vie de Lincoln.

Finn : C'est bien ce que je pensais. Fox et Jasper vont prendre vos sacs.

Bellamy sentait sous ses doigts sa propre arme accrochée à sa ceinture. S'il s'était écouté, il l'aurait sorti et aurait tiré. Il était un excellent tireur et aurait fait mouche. Seulement, il ne pouvait pas se le permettre. Pas par rapport à Lincoln et aux filles. S'il tirait, les deux acolytes de Finn riposteraient et il y avait beaucoup trop de risques. Alors il laissa les sacs disparaître, puis Finn s'éloigna rapidement en laissant Lincoln. Octavia se jeta dans ses bras en le serrant de toutes ses forces pour s'assurer qu'il allait bien alors que Bellamy fulminait. Il se retourna et donna un coup de pied dans une caisse traînant sur le sol. Clarke sursauta à cause de son geste et se rapprocha de lui. Elle passa sa main sur son bras et se retint de parler en voyant le regard fulminant de Bellamy. Elle savait qu'il devait s'en vouloir. Se haïr même d'avoir était impuissant, lui rappelant sa triste condition de personne normale.

Clarke : On rentre.

Les trois autres la suivirent sans grande motivation. Cette opération était organisée depuis des jours, tout cela pour rien.

Lorsqu'ils arrivèrent chez eux, Raven fut ahurie en voyant ses amis rentrer les mains vides. Après que Clarke lui ait expliqué la situation, elle monta dans sa chambre, mais avant bifurqua pour aller voir Bellamy. Celui-ci semblait toujours aussi énervé, couché sur son lit. Elle se rapprocha de lui, ne tenant pas compte du fait qu'il voulait être seule et s'installa à califourchon sur lui.

Raven : Tu as besoin d'un remontant, et j'ai exactement ce qu'il te faut.

Deux chambres plus loin, Octavia était assise sur le lit, se remémorant la scène de tout à l'heure. Lincoln arriva dans la chambre, sortant visiblement de la salle de bain puisque de l'eau dégoulinait sur lui et qu'une simple serviette nouée autour de sa taille l'habillait.

Lincoln : Octavia arrête de te faire du soucis, je vais bien.

Elle marmonna quelques paroles incompréhensibles et Lincoln se plaça face à elle, accroupi.

Lincoln en tenant ses mains : Je vais bien, il ne m'est rien arrivé, c'est tout ce qui compte.

Octavia avec une voix emplie de sanglots : Mais tu aurais pu...

Lincoln la coupant : Ce n'est pas arrivé. Je suis là...

Octavia essaya de sourire mais n'y parvint pas. Lincoln voyant tant de peine sur le visage de la femme de sa vie se releva légèrement et l'embrassa. Ce simple geste lui fit réaliser à quel point il avait été proche de tout perdre. Il savait ce que devait ressentir Octavia, il le ressentait lui aussi à chaque fois qu'elle partait en mission. Et le fait de la retrouver après, ne faisait que faire grandir ses sentiments pour elle. Il se leva, l'entraînant avec lui et l'allongea doucement sur le lit. Il la regardait comme s'il la découvrait, alors qu'il la connaissait déjà par cœur. Mais cette simple petite nuance montrait l'étendue de ses sentiments...

Clarke quant à elle était assise à la table de la cuisine et mangeait. Son regard se posa sur la radio de Lincoln et instinctivement, elle tendit le bras pour pouvoir l'attraper. Elle n'aimait pas cet appareil, qui les plongeait encore plus dans la dure réalité de la vie, leur montrant le confort des autres. Mais sa curiosité l'emporta et elle tourna le bouton jusqu'à ce qu'une voix se fasse entendre.

Voix : ...leurs identités sont encore inconnues Monsieur, seulement nous faisons tout pour le découvrir afin de faciliter leurs interceptions.

Clarke émit un rire ironique en entendant le dernier mot. Leur assassinat, encore lorsqu'ils étaient plus jeunes ils étaient capturés et jeter dans des centres ou des prisons. Mais maintenant, ils étaient trop...encombrants.

Voix 2 : Quelles sont les identités connues ?

Voix : Jasper Jordan, famille assassinée. Clarke Griffin, abandonnée.

Voix 2 : Griffin...je connais sa famille. Faîtes-la passer en priorité, personne ne doit savoir que cette fille existe, alors remédiez-y...

Clarke tourna le bouton pour faire cesser les voix. Même si elle essayait de garder le contrôle d'elle-même, ses yeux exprimaient toute sa panique. Personne ne devait connaître leur identité. Mais ils la connaissaient. Elle aurait voulu aller en parler à Octavia, mais en songeant à la réaction de son amie, elle se résigna. Et Bellamy ou Lincoln l'obligerait à rester enfermée jusqu'à ce qu'on la croit morte. Personne ne devait connaître l'existence de cette conversation. Elle se leva et replaça la radio à sa place puis monta les marches pour gagner sa chambre, une boule profondément ancrée dans son estomac.