Étendue sur le lit, ventre à plat, la tête posée sur les paumes de mes mains, je feuilletais sans en passer une page le livre de Bakugo, pour me réveiller. Les lueurs blafardes de la lampe me faisaient piquer du nez et vu la journée passée et l'énergie utilisée, les bras de Morphée me supplie de les rejoindre. Heureusement que le bouquin retient assez ma curiosité pour rester éveillé.
Le livre retrace la biographie d'un héros qui dévoile comment il est parvenu à rendre son alter superflu, utile à la justice. « Je me contraignais à faire évoluer mon alter sur ce que je savais déjà faire, plutôt que de l'étendre vers d'autres axes. » Je m'allonge sur le dos, frustrée. Ça rejoint ce que monsieur Aizawa a dit. Je place un marque-page à l'endroit où je me suis arrêtée, et dépose le livre sur la table de chevet avant de retourner à ma position. Les mains derrière la tête, les yeux fermés, je tombe dans un état de prostration, crispée.
J'ai bien pris conscience qu'il n'y a qu'avec de l'entraînement que je vais pouvoir évoluer. Les cours restent utiles pour la théorie, mais il n'y a rien de plus instructif que la pratique. Fâcheusement, ce ne sera pas demain la veille que je vais m'améliorer. Je soupire, contrariée par le nombre conséquent du temps perdu. Autrement, il me faut impérativement des entraînements en dehors des cours.
Je tourne machinalement la tête vers le livre. Il appartient à Katsuki, et vu son état, il a l'air de s'en être plutôt bien servie. Ça ne m'étonnerait pas, il maîtrise plus que bien son alter... Je secoue la tête, pouffant d'un rire nerveux, chassant immédiatement l'idée qui venait de traverser mon esprit. Mieux vaut ne pas compter sur son aide. Peut-être Izuku ? Il a le même objectif que le mien et vu son alter il sera un adversaire de taille... Ouais, non. Je n'ai pas envie qu'il se casse un membre par ma faute. Tant qu'il n'arrivera pas à utiliser son alter sans se délabrer quoi que ce soit je ne peux décidément pas lui demander ça.
Mon esprit se mit fatalement à penser à ce qu'a annoncé Midoriya cet après-midi. Est-ce qu'il est vraiment possible de donner son alter à quelqu'un d'autre ? Jamais je n'aurais pensé qu'une telle chose était envisageable. Tellement de questions se bousculent dans ma tête. Comment lui a-t-il été transmis ? A t-il eu recours à l'assistance d'un autre alter ? Est-ce que le propriétaire original perd son pouvoir une fois l'avoir donné ? Faut-il avoir des critères précis pour le recevoir ? Un âge défini ? Un groupe sanguin précis ? Est-ce que le receveur peut en hériter plusieurs ? Est-ce le seul alter apte à être réattribué ?...
À cette pensée, je me redresse brusquement, les yeux écarquillés, effarées, tandis qu'une peur nerveuse m'assaille le cœur. Je secoue la tête, tentant vainement de chasser la théorie absurde qui me traversait l'esprit, tandis que des sueurs froides commençaient à perler mon front. C'est à cet instant que la porte souvre brusquement, me faisant sursauter, comme si javais reçu une forte commotion électrique.
— Je te laisse deux minutes dans ma chambre et t'es déjà en train de fourrer ton nez partout ! s'énerve Katsuki en hurlant.
Je reprends mes esprits aussitôt. Il faut dire qu'avec Katsuki, c'est radical. De toute façon, à quoi bon ressasser tout ça ? Le passé appartient au passé, et je compte bien l'y laisser. Ça fait longtemps que je suis passée à autre chose.
Je lève les yeux vers Katsuki, qui attendait une réponse de pied ferme à l'embrasure de la porte, les bras croisés. Mitsuki nous avait demandé d'attendre à l'étage. J'ai dû suivre Katsuki jusqu'à sa chambre. Nos discussions se résumaient à des chamailleries enfantines à la seconde où j'ai posé les pieds chez eux. C'est lorsque nous nous disputions sur un sujet ridicule concernant All Might que Mistuki a appelé son fils pour mettre la table. Et le voilà de retour, toujours en plein forme.
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PRESOMPTION D'INNOCENCE
FanficJ'étais loin de m'imaginer que mon passé supposé enterré referait surface d'une façon aussi péremptoire. Des découvertes que j'avais alors encore ignorées jusque-là, bouleverseront cruellement ma vie que j'ai eue tant de mal à cicatriser.