Abigaëlle,
Je viens tout juste d'apprendre que tu avais été sélectionné pour le tournoi ! Madame Mouret est passé ce matin pour me le dire, apparemment c'est une très bonne chose. Je suis très fier de toi, je savais que tu y allais arriver! Tu es une fille si brillante, tu ne pouvais que être selectionnée et avec Madame Mouret, on croise les doigts pour que ton nom sorte le 31 octobre (si j'ai bien compris). J'espère que ça donnera un exemple à ton frère, j'ai encore du signer un papier parce qu'il avait pris deux heures de retenu (n'essaie pas de le couvrir, votre école me prévient chaque heure de colle!).
Si je comprends bien ta dernière lettre, ça veut dire que tu pars en Ecosse pendant huit mois ? C'est une occasion formidable pour rencontrer des jeunes comme toi de ton âge et de parler anglais! C'est ta grand-mère qui sera contente de savoir que tu as fait un échange au Royaume-Uni. Peut-être que tu pourra faire un coucou à ta tante Ellen, si tu peux ? Si c'est impossible, je comprendrai. La dernière fois que je l'ai eu au téléphone, elle m'a dit que ce serait tout de même bien si je me remariai. Enfin voilà. Je suppose qu'on ne se verra pas ce Noël ou est-ce qu'ils vont vous laisser rentrer ? Tu me dira.
Je suis très fier de toi et tu peux être sûr que ta mère aurait tout aussi été fière de toi mon ange. Tu me racontera tout.
Je t'embrasse,
Ton papa qui t'aime très fort.
(ps: une prochaine lettre arrive dans la semaine avec ton cadeau d'anniversaire).
Je venais tout juste de recevoir la lettre de mon père. Nous étions lundi matin, 8 heures, et j'avais déjà envie d'être la fin de la semaine. Depuis vendredi soir je ne pouvais pas faire un pas dans l'académie sans me faire littéralement sauter dessus par des gens que je ne connaissais que de vues. Et peut-être qu'au fond, ça c'était le plus chelou. Des gens qui ne m'avaient jamais regardé commençaient à me reconnaître.
— Le côté positif, évaluai-je après avoir fini la lettre de mon père, c'est que je n'aurai plus études de runes ou botanique.
Nous étions dans la salle du petit déjeuner, j'étais avec mon éternel tasse d'earl gray, ma brioche et mon bol de riz au lait, avec Agnès, Henriette et Rosalie.
— J'aurai aimé être selectionnée, se lamenta Henriette en s'aggripant fermement à sa tasse d'expresso. Plus de botanique, le rêve.
— Mais j'ai défense contre les arts noirs toute la matinée, précisai-je. Et cet aprem c'est métamorphose. Mais le pire, c'est que j'ai des cours de sports. Juste après la métamorphose. Je veux crever.
— Oh non trop triste! s'exclama Henriette. Tu vas sécher comment ? Tu veux qu'on t'ouvre une cagnotte ?
— Jamais je mettrai un bézant sur cette cagnotte, déclara Rosalie. Ca pourrait te faire du bien un peu de sport en vrai.
En guise de réponse, je lui adressai mon majeur droit.
— Merci pour cet instant de poésie, fis Rosalie. Ca va me manquer quand tu partira.
— Je peux te cracher dessus tout les matins si tu veux, ajouta Henriette. Histoire que tu sois pas trop dépaysée.
— Ca ira Henriette, merci. J-14, j'ai calculé ce matin. Tu te sens comment ?
Je terminai la tasse de thé.
— Redemande moi ça ce soir, tu veux ?
— En vrai, ça peut être intéressant ces cours, lança Agnès pour la première fois du petit déjeuner. Tu pourra me prêter tes parchemins, à la fin ?
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RAGES DE CESAR !
Fiksi PenggemarABIGAELLE RICHARD à dix-sept ans, ne sort jamais sans son bracelet d'aventurine, boit du thé à outrance et à passé la grande majorité de l'été 1994 à lire des bouquins sur le petit café de plage de son village a pester contre son frère Romain. Sauf...