ON ALLAIT TOUS MOURIR.
J'avais, certes, une tendance malsaine à tout hyperboliser mais ma reaction était, je pense, parfaitement mesurée.
Je venais d'être selectionnée pour le tournoi des trois sorciers.
Et c'était flippant.
Après cela, madame Maxime renvoya tous les élèves dans les dortoirs. Tous sauf nous, bien entendu.
Je regardai le brouhaha de l'auditorium avec appréhension. S'ils partaient, ça voudrait dire que c'était vrai. Que j'étais bel et bien dans la délégation.
Une main chaude se posa sur le creux de mon dos.
C'était madame de Maintenon. Elle avait également posé sa main sur le dos d'Oscar.
— Après ça, chuchota t-elle en se penchant, je veux vous voir dans mon bureau.
Et elle se décolla immédiatement de nous, avec un immense sourire, pour recommencer la même à Ariane. Vraisemblablement, nous étions trois d'Ombrelune. Le ratio était pitoyable.
— Bon, s'exclama le ministre des Jeux et Sports magiquement gaiement en se frottant les mains. Bon, bon, bon.
Il s'était mis en plein milieu, face à nous. C'était un homme petit, assez jeune, aux cheveux noirs courts et sec avec une vieille barbe. Il nous lançait de grand sourire, mais ces sourires n'empêchaient pas le fait de le rendre niais. Très honnêtement, le ministre avait l'air cruche.
— Si vous ne me connaissez pas, je me présente, je suis Gabriel Montel, votre ministre des Jeux et Sports magiques. Et c'est moi qui vais vous coacher pendant deux semaines, jusqu'au départ, eh eh. Vous êtes content ?
— Regarde son sourire satisfait, chuchota Oscar à mon oreille. On dirait qu'il a reçu tout ses cadeaux de Noël à l'avance. Comme si c'était super d'envoyer des gamins de dix-sept ans vers la mort.
C'était la première fois de ma vie que j'entendais Oscar parler. Il y avait dans sa voix quelque chose de doux, d'assez poétique, comme si quand il parlait, c'était toujours dans une prose parfaite.
— Alors, l'organisation des deux prochaines semaines vont être très simple, poursuivi Montel. D'abord demain, rendez-vous à neuf heure ici pour un examen des baguettes. Très important les baguettes, oui. Ensuite, vous allez avoir des cours en plus ? Oui, c'est ça. Enfin, pas vraiment des cours mais disons des excercices renforcés. Hein ? Les matières inutiles là, Histoire de la magie, littérature, les runes....On oublie. Hop, ça existe plus. On va se concentrer sur la métamorphose, la défense contre les arts noirs, sortilèges, potions...Enfin, tout ce qui pourrait être utile, parce que voilà, on sait pas quelles seront les épreuves donc vaut mieux se préparer à tout. J'ai essayé d'avoir des indices, mais Ludo Verpey est une tombe, c'est dingue.
— Depuis quand les runes c'est inutile ? lança haut et fort Oscar. Enfin, c'est juste de l'intelect.
— Oui, enfin, monsieur...Vanderbeck, c'est ça ? Je ne vois pas comment la traduction d'un texte puisse vous aider pendant les épreuves. On réfléchit à cette organisation depuis des années, vous savez. La décision est prise et, d'ailleurs, le professeur Brandicourt, ci-présent, est parfaitement d'accord avec nous, hein. Puis voilà, c'est comme ça, c'est comme ça. Vous n'allez pas remettre en cause l'organisation, si? Enfin bref. Les entraînements commencent lundi, à 14h. En salle 234. On vous laisse le week-end pour vous reposer. Est-ce que c'est bon pour vous ? Des questions, peut-être ?
— Comment vont se passer les DEM ? demanda Fleur Delacour. On ne peut pas être évalué si on ne suit pas les cours à Beauxbâtons, ce serait insensé.
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RAGES DE CESAR !
Hayran KurguABIGAELLE RICHARD à dix-sept ans, ne sort jamais sans son bracelet d'aventurine, boit du thé à outrance et à passé la grande majorité de l'été 1994 à lire des bouquins sur le petit café de plage de son village a pester contre son frère Romain. Sauf...