~Julian Vasquez~ ( Tome 1)

Chapitre 15 : La dualité des Vasquez

Purs, bons, toujours du côté du bien, les anges étaient connus pour être des êtres bienveillants et pacifiques. Cet état d'esprit se reflétait aussi bien dans leur comportement que dans leur apparence.

Les Vasquez étaient d'une beauté angélique. Nul ne pouvait affirmer le contraire. Ils possédaient un charisme inné, un charme hérité de génération en génération. Leur plus grand problème résidait dans leur personnalité, produit de leur éducation. Les agissements des Vasquez ne correspondaient pas à ceux des anges. L'état de Philippe, lorsqu'il s'était présenté à la demeure de Gramat, confirmait ce fait.

Sa mission à Toussec touchant à son terme, Philippe n'avait pas pris la peine d'assister à la suite des opérations. Il s'était hâté d'utiliser son metrol et de se rendre à la demeure du médecin de famille.

C'est avec ses vêtements de terrain que le Vasquez était apparu dans la cours de la grande villa de Gramat. Ses hommes se chargeraient d'achever le travail et de finir la traque des malfaiteurs implantés à Toussec.

La ville se trouvant sous sa juridiction, c'était naturellement à lui qu'incombait cette tâche. Et le réseau s'étant révélée plus vaste que prévu, il avait dû prendre personnellement part à son démantèlement. Il lui avaient fallu des semaines uniquement pour le débusquer. S'en était suivi un long processus de Capture, d'interrogation et d'exécution, lui ayant coûté de nombreuses nuits blanches. Autant dire qu'il n'était pas au meilleur de son mental à son arrivée chez l'elfe.

Maërls, qui était venue l'accueillir, n'avait pu retenir un sursaut d'effroi en le voyant. Son regard vide, dur et froid, n'avait d'égal que l'aura sombre qui émanait de lui. Une forte et désagréable odeur de fer l'imprégnait de la tête aux pieds. C'était l'odeur du sang à peine sec présent aussi bien sur son corps que sur ses vêtements. Un sang qui bien sûr n'était pas le sien.

Même s'il ne s'agissait pas de la première fois qu'elle le voyait ainsi, Maërls n'avait pu empêcher son corps de trembler face au brun.

À le voir maintenant, assis à table en compagnie de Gramat, elle avait du mal à croire qu'il s'agissait du même homme.

Sa voix était posée, parfaitement mesurée. Sa chemise blanche boutonnée jusqu'au col, ses lèvres étirées en un fin sourire et le calme de son regard, tout en lui différait de son apparence de la veille. Un constat à la fois impressionnant et terrifiant. La dualité dont faisaient preuve les Vasquez avait de quoi donner des sueurs froides.

Maërls se demandait vraiment si elle pourrait un jour échanger naturellement avec Philippe comme le faisait Gramat. Pour le moment, en tout cas, ce n'était pas envisageable. Elle le craignait bien trop pour ça. Une crainte involontaire et inconsciente, liée à sa première rencontre avec le brun et renforcée au cours des années.

–  Quelque chose ne va pas Maërls ? Je te sens bien tendue, l'interpella soudain une voix. C'est à peine si tu as touché à ton plat. Avoir Philippe en face de toi te pertube-t-il à ce point ? demanda le propriétaire de la voix sur un ton moqueur.

La personne en question était un homme aux yeux noir de jaie. Ses cheveux, d'un blond cendré, étaient longs et désordonnés. Une longue cicatrice parcourait le côté gauche de son visage, passant à quelques millimètres de son œil. Elle accentuait l'air vif et sauvage conférer par ses cheveux, sa peau bronzée et sa parfaite musculature.

Lui, propre ou couvert de sang, il restait toujours le même. À savoir, un individu insolent et inconvenant.

Maërls ne l'appréciait pas du tout. Mais du fait qu'il était un viel ami de Philippe, il entretenait une relation aussi proche que ce dernier avec Gramat. Il sollicitait même plus souvent que le brun l'aide de ce dernier. Car, contrairement à Philippe, il trouvait toujours le moyen de se blesser durant ses missions plus dangereuses les unes que les autres.