Chapitre 10 : Contrôle et émotions

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Le premier anniversaire constituait un évènement important dans la vie d'un enfant. Il représentait sa première année de vie et marquait son intégration au sein de sa famille.

Aussi, il était coutume d'inviter le cercle familial le plus proche durant cette occasion. Philippe allait donc devoir inviter Viviane. Son unique sœur, épouse d'Antonio et duchesse de Rosebelt, qu'il n'avait pas revu depuis des mois.

La situation amusait grandement le roux. Sa femme avait actuellement une dent contre Philippe. Elle ne semblait d'ailleurs pas être la seule au vu du regard qu'il avait vu Déborah lui lancer, quelques jours au paravent.

Antonio avait été curieux et en avait demandé la raison au brun. Ce dernier lui avait "gentiment" conseillé de ne pas se mêler de ce qui ne le regardait pas.

Le gouverneur de l'ouest paraissait stricte et froid aux yeux des étrangers. Mais pour quelqu'un qui le connaissait bien, Philippe était juste une personne comme les autres. Antonio avait même failli pouffer de rire face à sa mine ennuyée à l'idée d'une rencontre future avec sa sœur.

C'est d'assez bonne humeur que le duc entama la descente des marches de l'escalier. N'ayant pas vu Julian à son arrivée, il comptait bien se rendre dans le jardin. Il lui tardait de le voir et de s'en vanter auprès de sa femme.

En atteignant le séjour, le duc entendit soudainement des pleurs qui le firent ralentir dans sa marche.

La porte de la résidence s'ouvrit d'un coup sec et Déborah entra, la mine grave, un petit enfant brun blottit contre sa poitrine. C'était lui la source des pleurs.

- Que se passe-t-il Déborah ? s'empressa de demander Antonio.

À peine eut-il fini de poser la question qu'il vit Philippe les rejoindre en trombe.

- Quelque chose ne va pas Déborah ? Que lui est-il arrivé pour qu'il pleure de la sorte ? demanda le brun d'une voix inquiète.

- Il ne se sent pas bien. Sa nounou m'a appelé subitement et j'ai dû revenir à la hâte, répondit la jeune maman d'une voix faible et tremblante. Ce doit être encore... "ça", déclara-t-elle après avoir lancé un bref coup d'œil à Antonio.

Ça ? se demanda le roux. De quoi s'agit-il exactement ?

- Veillez m'excuser duc de Rosebelt, j'aurais voulu vous raccompagner comme il se doit mais...

- Vous n'avez pas à vous excuser Madame Vasquez. Allez donc vous occupez de votre fils, l'interrompit poliment Antonio.

Déborah lui adressa un faible sourire reconnaissant pendant que Raphaël tentait avec peine de contacter Gramat. Il en était déjà à sa troisième tentative.

- Toujours pas ? le pressa un Philippe de plus en plus nerveux.

Julian pleurait toujours et Déborah semblait exténuée. En y repensant, Déborah ne devrait pas se trouver là en ce moment. Comment avait-elle fait pour revenir si vite, elle qui se trouvait à des kilomètres de là ?

Il n'y avait qu'une seule explication possible.

- Tu as utilisé ton metrol, déclara Philippe sur un ton réprobateur en fixant sa femme

- Je n'avais pas le choix, répondit sèchement cette dernière. Maintenant si vous voulez bien m'excuser...

Deborah s'apprêtait à partir quand la voix de Raphaël s'éleva près d'eux.

- C'est bon ! Le docteur Gramat dit qu'il sera là d'ici une trentaine de minutes ! les informa-t-il.

Trente minutes ? Mais c'est bien trop long ! pensa une Kiala inquiète, son regard ne quittant pas le petit brun.

~Julian Vasquez~ ( Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant