Chapitre 19 : Le conseil des dix

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Devenir le parfait successeur était nettement plus simple à dire qu'à faire. Jonathan dû très vite se rendre à l'évidence. Julian était à un tout autre niveau.

– Lord Julian, vous êtes incroyable ! Vous avez à nouveau tout juste !

Ce professeur...

– Mes félicitations Lord Julian, votre maîtrise du piano est remarquable !

Celui-ci...

– Vous avez déjà fini le livre que je vous ai recommandé ? Vous avez même écrit un essai sur le thème ?! C'est fantastique, Lord Julian !

Celui-là aussi ! Ils n'avaient tous d'yeux que pour Julian. C'était impossible. Impossible de le battre !

Le petit brun avait fêté son troisième anniversaire il y a peu et ses capacités semblaient s'accroîtrent au fil des jours. Il excellait dans tous les domaines exception faite de la magie.

Jonathan ne comptait plus le nombre de fois où son père lui avait demandé des comptes à ce sujet. Mais vraiment, il faisait vraiment tout son possible ! Il lisait plus, suivait à fond ses cours, passait tout son temps libre à s'exercer ou à  s'entraîner avec Julian. Mais le fossé entre eux se creusait de jour en jour.

Exceller plus que Julian, en était-il seulement capable ?

Philippe se posait la même question que son fils aîné. Les capacités de ce dernier, bien que remarquables n'atteignaient pas ceux de son frère. Une chose qui le préoccupait grandement.

– Vous n'avez pas l'air en forme votre excellence, constata Raphaël après l'avoir longuement observé .

La fatigue du brun se voyait facilement sur son visage. Il avait été assez occupé au cours des mois passés et allait l'être encore plus durant ce mois.

– Jonathan m'inquiète. Il ne fournit pas suffisamment d'efforts. Il est bien trop médiocre, souffla Philippe, les yeux fermés, adossé au siège de la voiture.

– Vous exagérez, votre excellence. Lord Jonathan a fait d'énormes progrès ces derniers mois. Tous ses professeurs l'affirment, déclara Raphaël. Lord Julian est un prodige. Je ne trouve pas nécessaire de les comparer comme vous le faites.

– Raphaël a raison Philippe, intervint Déborah. Jonathan travaille dur pour se montrer à la hauteur de tes attentes. Cesse donc de lui mettre la pression et de prendre autant à cœur cette histoire. Nous avons des préoccupations hautement plus importantes.

Philippe la toisa d'un air mécontent.

–  Je n'ai pas cette histoire trop à cœur, c'est juste toi qui la prends trop à la légère, répliqua-t-il. Si les choses restent telles qu'elles sont, Julian sera le prochain gouverneur de l'ouest, c'est une certitude. Et ce n'est absolument pas ce que nous voulons pour lui. Sa vie n'en sera que plus difficile.

Déborah leva les yeux au ciel d'un air à la fois agacé et ennuyé.

– Ce sont mes enfants, Philippe. Je les connais bien et je veux toujours ce qu'il y a de mieux pour eux. Plutôt que de stressé Jonathan à améliorer ses performances, ne serait-ce pas plus simple de demander à Julian de diminuer les siennes ? C'est sûr qu'il ne refusera pas.

Julian adorait Jonathan et l'inverse était tout aussi valable. De même que Jonathan était prêt à endosser ce titre pour le bien-être de Julian.
Pour Jonathan, Julian serait plus que prêt à renoncer au titre de gouverneur et à faire profil bas.

Philippe voulut répliquer mais la voix du chauffeur, annonçant leur arrivée à destination, l'empêcha de le faire. La porte du véhicule leur fut bientôt ouverte et Déborah en sortie la première. Elle inspira un coup et se saisit du bras tendu par son époux qui n'avait pas tardé à la rejoindre. Tous deux étaient élégamment vêtus. Déborah portait une robe somptueuse en accord avec le costume deux pièces gris de Philippe. Un sublime sourire étirait ses lèvres alors qu'elle entamait sa marche vers l'immense bâtiment en façade de pierre dressé face à eux.

~Julian Vasquez~ ( Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant