Chapitre 10 🎶

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Marianna et moi sommes arrivées en retard au cours suivant. Faut dire qu'on avait passé un temps incroyable dans les toilettes à faire disparaître toute trace de pleurs. Encore une fois, mon maquillage avait coulé mais pour être franche, je m'en fichait pas mal. Le monde pouvait penser ce qu'il voulait de moi, moi, j'étais comme je suis et je ne changerais probablement pas. Je resterai toujours une fille marquée par la popularité et la richesse, on ne peut pas me l'enlever. Mais j'ai appris à devenir quelqu'un d'autre aux côtés de Marianna.

Elle m'a fait rêver de plein de choses, toutes aussi folles les unes que les autres. On a essayé de monter une association pour les enfants malades. Ok, ça n'a pas réussi, mais on a quand même donné de l'argent. Puis, en dehors de toutes nos entreprises, on s'est amusée. Je ne pensais jamais pouvoir le faire un jour, mais c'est arrivé. Toutes les semaines, on organise une soirée pyjama. Au début, maman n'a pas vraiment accepté. Mais elle a capitulé lorsqu'elle a compris que ça me rendait heureuse. On est même devenue plus proches toutes les deux. Je lui ai fait des macarons pour son anniversaire. Elle les a dévoré et m'a remercié beaucoup plus gentiment que toutes les autres fois où elle l'a fait. Qu'elle ne fut pas la surprise de Papa lorsqu'il rentra d'Oslo.

Grâce à Marianna, ma famille était réunie et solide comme jamais. Pendant toute mon année de seconde j'ai vécu un rêve, même si le début était compliqué. Je ne vois plus Clément et Maélly. Ils se sont séparés deux semaines après leur premier baiser. Comme quoi j'étais mieux. Mes anciennes amies ne me parlent toujours pas, et franchement, j'en suis bien contente. Rien que Marianna et moi dans mon monde parfait. Elle est même venue passer les vacances d'été avec nous à Carcassonne.

Demain, je rentrerai en première. Je ne suis plus stressée des rentrées et je n'ai plus peur de personne. Je suis libérée d'un poids invisible qui pesait sur mes épaules depuis trop longtemps. Marianna est dans ma chambre en train de découper du tissu. Elle veut me faire une robe. Je ne suis pas allée au al de fin d'année de l'année dernière. Elle veut que j'y aille à la fin de ma première.

- Dit Mahaut, ça te dirait d'aller avec moi au bal ?

Je la regardais sans comprendre. On a beau vivre quasiment ensemble, on ne se comprend pas toujours. Comme là.

- Qu'est-ce que tu veux dire ? je lui demande.

- Est-ce que tu veux venir avec moi au bal de fin d'année ?

Ses yeux fixent les miens tels des rayons lasers. J'ai l'impression qu'elle peut lire dans mes pensées en ce moment même. Je reste incompréhensive un instant puis je comprends. Et je souris.

- Pourquoi pas ?

Elle me renvoie un sourire flamboyant puis laisse tomber son morceau de tissu au sol, comme si c'était un vulgaire morceau de journal inintéressant. Elle saute dans mes bras comme pourrait le faire une gamine de trois ans, lais je m'en fiche totalement. Ce qui compte, c'est qu'elle soit là, dans mes bras. Elle me chuchote à l'oreille :

- Je t'aime Mahaut Travers.

- Moi aussi Marianna Alivers.

Coeur MacaronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant