Les Échos de sa Voix (CyNari Fanfiction)

Le "Grand Drame"

S'il était tout à fait honnête, Cyno n'avait qu'une seule hâte, ce soir là: Retrouver Tighnari à Gandharva et dormir en le serrant aussi fort qu'il le pouvait dans ses bras.
Il revenait d'une mission qui avait duré un peu plus de deux mois et avait décidé de terminer son rapport dans un premier temps pour pouvoir profiter pleinement de son amant durant les quelques jours qui lui étaient accordés, ses blessures n'étant pas trop grave, le traitement de ces dernières pouvaient attendre un peu.
La nuit était tombée depuis un moment quand il sortit de l'Académie, les paupières sur le point de se fermer sous l'immense fatigue qui l'habitait, son esprit divaguant sur de multiples images de l'amour de sa vie qu'il allait très bientôt retrouver...
Tout était silencieux, la plupart des gens de la cités devaient très certainement se reposer, profondément plongés dans des sommeils réparateurs dénués de songes.
Il s'étira un peu, les os de son dos craquant légèrement et une petite grimace se dessinant sur son visage.
Maintenant que son esprit était un peu plus encré dans le monde et sa réalité, quelque chose au loin attira son attention, le faisant froncer les sourcils alors qu'il tenta de passer au-dessus de l'immense fatigue qui l'habitait pour analyser ce qu'il se passait, ce qu'il voyait.
Finalement, ses yeux rubis s'ouvrirent en grand, son souffle se coupant un instant alors que les battements de son coeur semblèrent s'arrêter subitement.
Avant que son cerveau n'envoie le moindre message au reste de son corps, il se mit à courir, la fatigue qu'il ressentait il y avait encore quelques instants remplacée par une adrénaline semblant lui brûler les veines, le brûler jusqu'a son âme alors que son coeur battait maintenant si vite, si fort qu'il semblait cogner jusque dans le plus profond de son être.
Il ne croisa personne, ou du moins, n'y fit pas absolument attention, plusieurs alarmes sonnant dans sa tête sous l'urgence de la situation.
Il pénétra rapidement dans la forêt d'Avidya, mettant une main devant sa bouche et son nez afin de se protéger, cessant de courir mais continuant sa route.
La forêt tropicale était absolument méconnaissable: Elle n'avait rien de ce paradis verdoyant qu'elle était quand il était parti quelques semaines plus tôt, elle renvoyait une vision d'un enfer calcinant.
Des arbres avaient été sauvagement coupés, arrachés pour certains, des animaux hurlaient à la mort tout en essayant de fuir cette chaleur qui était entrain de les tuer.
Cette chaleur, par les Archons, si Cyno la comparait à celle du désert, ces terres qu'il connaissait presque par coeur semblaient maintenant tellement froides à ses yeux.
Mais il continuait sa route, une seule destination en tête: Gandharva.
Quelques scénarios se dessinaient dans son esprit, tous plus horrible les uns que les autres.
Proche de l'entrée du village de Gandharva, alors qu'il regardait partout autour de lui, l'une des pires visions qui lui avait été donnée de voir confirma ses plus horribles craintes et fit s'arrêter son coeur: Parmis les flammes qui calcinaient cet écosystème idyllique se trouvaient les corps inertes de plusieurs gardes forestiers.
Parmis eux, Collei, les yeux grands ouverts, vides, du sang au niveau de la tempe et l'oeil divin à sa taille semblant avoir perdu tout de sa splendeur, maintenant complètement vide.
Un grognement échappa au matra qui serra le poing de sa main libre, l'autre tentant toujours de le protéger au moins un minimum de la fumée.
Il reprit sa marche en direction du village, y entrant rapidement, se rendant ainsi compte de quelque chose qui lui glaça le sang: L'incendie avait démarré ici.
Le village était méconnaissable: La plupart des habitations étaient complètement écroulées et celles qui ne l'étaient pas étaient tout simplement en feu.
Les gardes forestiers sur lesquels il tombait étaient tous morts, l'odeur de certains corps brûlant dans les flammes qui dévoraient ces terres avait quelque chose d'horrible, de terriblement malsain et lourd qui donnaient des hauts le coeur au justicier qui continua son investigation.
Son regard finit par trouver ce qu'il recherchait et il eut l'impression que son coeur tombait dans son estomac, que le monde avait cessé de tourner, que son univers venait de s'écrouler.
Comme s'il avait des chaussures de plomb, il fit un pas, puis un second alors qu'il fixait ce vide qui n'avait pas de raison d'être.
Devant lui devait se dresser une hutte...
Sa hutte...
Au lieu de ça ne se trouvait plus qu'un tas de décombres entrain de lentement prendre feu.
Il ignorait pourquoi mais il continuait d'avancer vers ces décombres, ignorant la chaleur qui mordait sa peau mise à nue, la douleur ne semblant ne pas exister.
Il baleyait comme il pouvait les décombre, le corps tremblant, le coeur battant plus fort que jamais et les larmes aux yeux.
Il refusait cette idée qui dansait dans son esprit, il la refusait catégoriquement.
S'il pouvait le sauver au moins lui il serait prêt à tous les sacrifices, absolument tous.
Alors qu'il se battait contre les décombres, il entendit finalement quelqu'un tousser.
C'est à ce moment là qu'il remarqua, encore enseveli, l'amour de sa vie sembler reprendre conscience.
Ce dernier leva le visage vers le matra, se figeant en le reconnaissant.

"-C... Cyno...? Q-Que fais-tu ici ? Demanda-t-il, toussant un peu.
-J'ai vu de la fumée depuis l'Académie, je...
-Donc tu as couru jusqu'ici sans réfléchir... Supposa le fennec, observant le basané tenter de le dégager des décombres."

Le bas du corps de Tighnari était coincé sous énormément de choses extrêmement lourdes, Cyno parvenait à peine à les soulever, même un peu.
Le fennec baissa la tête, retenant ses grimaces, fixant le vide alors qu'il se perdait dans ses réflexions.

"-Cyno...
-J'y suis presque, je vais te sortir de là...
-Cyno."

Les deux amants se regardèrent et le coeur du basané sembla se détruire en milliers de morceaux.
Un petit sourire désolé se dessina sur les lèvres du fennec alors qu'une larmes dévala sa joue, ses oreilles baissées.
Il était effrayé, il ne pouvait pas le cacher.

"-Tu... Tu ne sauras pas me libérer... Et même si tu y parvenais, je ne survivrais pas... Si je suis encore en vie là, tout de suite, c'est uniquement parce que je suis compressé là dessous... Si, par miracle, tu me libérais, je me viderai de mon sang... Et en restant là, je serais de toutes façons brûlé vif... Expliqua-t-il, tremblant légèrement."

Le justicier l'écouta attentivement, secouant vivement la tête.

"-N-Non, je..-
-Je suis condamné, Cyno... Vas-t'en..."

Le botaniste baissa la tête alors que le basané le fixait, analysant ses mots.
"Je serais de toutes façons brûlé vif"...
"Je suis condamné"...
Le basané analysait le visage de son bien-aimé, le souffle coupé, réalisant la chose la plus terrible qui lui était donné de réaliser.
Celui qu'il aimait était lentement entrain de s'éteindre sous ses yeux, cependant, sa mort n'allait jamais être assez rapide et il allait se sentir consumer par le feu.
Il retira sa coiffe et s'agenouilla devant son amour, le regardant toujours dans les yeux.
Il lui offrait le visage le plus doux qu'il pouvait, camouflant sa douleur à cause de laquelle il voulait hurler jusqu'à s'en briser les cordes vocales.

"-C-Cyno, qu'est-ce que tu...-
-Je ne te laisserais pas mourir de cette manière...
-T-Tu dois partir..."

Le matra caressa les joues de son amant avant de l'embrasser amoureusement alors que le fennec se tenait sur ses bras pour pouvoir être à sa hauteur.
Il ne sentit pas la main droite de l'habitant du désert quitter sa joue, il se contentait de savourer ce baiser, d'offrir tout son amour au basané qu'il allait quitter.
Il se figea soudainement alors que le plus âgé s'éloigna de lui, le regardant dans les yeux, un doux sourire aux lèvres mais une larme dévalant sa joue.

"-Je ne te laisserais pas agoniser dans les flammes... Tu... Mérites une meilleure mort... Dit-il, retenant comme il pouvait ses larmes."

C'est la que le garde forestier comprit alors que la main gauche de son bien-aimé continuait de caresser sa joue.
Il se contenta de sourire, la faiblesse le gagnant rapidement.

"-M-Merci... Murmura-t-il faiblement avant de s'éteindre."

Le Général Mahamatra tremblait, posant délicatement le visage de l'amour de sa vie sur les restes de son oreiller avant de se lever et de s'en aller, laissant sa coiffe brûler avec le corps de celui qu'il avait toujours aimé et aimerait certainement toujours.

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Bonjour/Bonsoir à toi, petit champignon ! 🍄 *part se cacher très loin*

Voici donc le troisième chapitre de "Les Échos de sa Voix", j'espère que ça t'a plu !

Voilà donc le "Grand Drame", l'incendie de la Forêt d'Avidya qui a emporté avec elle la vie d'énormément d'innocents, dont Collei et Tighnari.

Pour tout te dire, c'est à cause de ce chapitre que cette histoire est née, j'avais une idée d'OS appelée "Le Grand Drame" et je trouvais qu'il y avait trop à dire pour n'en faire que ça, que ça avait besoin d'une conclusion, voici donc ce que c'est devenu !

J'avais vraiment hâte de te le poster, j'espère avoir pu retranscrire les émotions de Cyno et de Tighnari.. 😅

Sur ce, je te souhaite une excellente journée/soirée ! 🍄