PDV BIANCA
C'est incroyable, à cause ce produit, j'ai l'impression que mon corps est 3 fois plus lourd. Je me relève durement en positionnant mes bras de chaque côté de mon corps et en m'appuyant dessus ce qui me fait lâcher une grimace. Décidément, je ne me suis pas encore remise de mes aventures d'hier soir. Je me demande comment tout cela a-t-il bien pu se passer. Pourquoi avoir incendié ma cellule et qui est cet homme ? Je me rappelle encore croiser son regard derrière ses lunettes. Quelque chose en lui m'a effrayé. Je ne peux le nier. Mais en même temps, c'est comme si au fond de moi, lorsque je l'ai vu. Je savais qu'il ne pouvait me faire du mal. Pourquoi ? Je l'ignore encore mais cette impression reste coincée en moi.
Le bruit de pas dans le couloir fait immédiatement recoucher mon corps. Je n'y vais pas en délicatesse et m'affale dessus. Oups... Deuxième grimace de la journée. Quelqu'un abaisse la poignée et maintenant c'est la porte que j'entends s'ouvrir. Une ombre imposante recouvre ce pauvre lit, ce qui me fait fermer mes yeux. Le noir prend possesion de mon corps en même temps que le froid. Encore une fois, je suis perdue dans mon esprit. Le matelas s'affaisse à l'autre bout du lit. Quelqu'un s'est assis.
— Je sais que tu ne dors pas.
Cette voix, celle qui me fait encore plus froid dans le dos que mon esprit, celle que je déteste tant, celle qui me fait tant peur, celle que je redoute, c'est la sienne. Mattéo ne semble nullement être contrarié par le fait qu'il vient de rentrer dans ma chambre.
— Tu n'en sais rien, lui répondis-je.
Je garde toujours mes yeux fermés dans l'espoir que je réussirai en une seconde à m'endormir pour lui prouver le contraire, ce qui est totalement absurde.
— Dépêche toi de te lever et de t'habiller. Je t'attends dehors.
Sa voix claque en même temps que son ordre
Je sens qu'un poids s'enlève du lit ce qui me fait comprendre qu'il vient de se lever. La porte se ferme derrière lui, dès ce moment, je sors de ces draps et marche vers la commode sur laquelle repose un tee-shirt noir associé avec un jogging de la même couleur. Mais bien sûr, je n'y trouve aucun sous-vêtement féminin alors que les miens ont besoin d'un bon lavage à la machine à laver ! Au point où j'en suis, je suis même prête à le faire avec mes mains. Alors que je suis sur le point de me déshabiller, je remarque qu'au fond de cette chambre s'y trouve un grand miroir. Je m'avance jusqu'à celui-ci et commence à me regarder ou plutôt, dois-je dire, à me juger. Mon dieu, la tête que j'ai ! Mes cheveux qui avant étaient tout de même si soyeux sont aujourd'hui gras et tombent lourdement sur mes épaules. En plus de cela, chose qui me paraissait il y a quelques jours irréelles se produit : mes cernes sont encore plus grandes, plus grosses et plus voyantes. Sans maquillage, crème ni autres produits de beauté, on peut croire que je n'ai pas dormi depuis des semaines. Ce qui est forcément faux, cela ne fait que deux jours. Je commence à me déshabiller. J'enlève mon ancien tee-shirt arraché puis mon jean anciennement blanc qui, au fur et à mesure, est devenu noir. Je suis à présent en sous-vêtements devant mon reflet, mon horrible reflet. Mon corps est parsemé de bleus, certains virent même au violet. C'est à ce moment que mon corps, affaibli, affamé, choisit de rendre les armes. Je m'écroule par terre, sur mes genoux. Mon visage est impassible, c'est comme si toute la douleur que je ressens refuse de sortir de mon corps parce que celui-ci veut la faire ressortir en force. C'est donc cela. Tout s'explique. Voilà d'où je tiens la force de résister, je la tiens de la douleur qui s'éprend inlassablement de mon être. Et puis à vrai dire, cette pensée me rassure et m'allège de tout ce poids que je me dois de porter chaque jour sur mes épaules.
— Bon, tu vas te dépêcher !
Cette fois-ci, ce n'est pas Mattéo qui crie mais Juan, je sursaute et me retourne tout en cachant ma poitrine pauvrement recouverte de ce soutien gorge. Le soulagement me vient lorsque je me rends compte que, heureusement pour moi, la porte est toujours fermée. Mes jambes s'actionnent d'elles même vers ces vêtements que je me dépêche d'enfiler à la vas-vite. Ensuite, je cherche mes chaussures dans la chambre. Après avoir fait facilement trois fois le tour de celle-ci, je me résoud à entendre qu'ils ont dû les jeter vu leur pitoyable état.
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COLOMBE NERO
RomansQue faire lorsque l'on ne contrôle plus rien ? Que faire lorsque l'enfer est à la porte de sa vie ? Que faire lorsque'on se fait capturer par un cartel ? Bianca est une jeune femme ambitieuse, travailleuse et courageuse. Elle vit depuis toujours dan...