09. Pathétique

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PDV BIANCA

Des pas. C'est le seul bruit qu'il est possible d'entendre dans ce couloir de cette grande demeure présente dans la ville de Chatoja en Italie. Nous sommes trois, le "gang power" habituel : Mattéo, le puissant chef mafieux rempli d'orgueil et de charisme, aux muscles saillants et dont les tatouages remplissent la quasi-intégralité de son corps. Puis, il y a juste derrière lui Juan, son plus fidèle soldat, présent dans chacune de ses décisions au corps aussi puissant que son chef mais avec une tête d'une personne plus civilisée. Et, il y a moi, la seule qui fait tache dans cette si belle brochette, je suis encore sale, je pue littéralement, mes cheveux sont gras, mes pieds encore nus. Je suis légèrement en retrait par rapport à eux. Je sens tout de même qu'ils me regardent souvent, sûrement pour vérifier que je n'aurai pas l'audace d'essayer de m'échapper. A vrai dire, à cette simple pensée, à celle de s'échapper, il serait capable de me tuer. Et lorsque je dis il au singulier, je parle bien évidemment de Mattéo. Lui et Juan sont venus, il y a à peine quelques minutes, me chercher dans mon lit pour m'emmener voir quelque chose. Je n'ai eu aucune autre information. Nous arrivons devant deux grandes portes quasiment transparentes. En fait, en les regardant plus précisément, je remarque qu'elles sont transparentes. Ils ont seulement ajouté un papier sur un des verres pour que l'on ne puisse pas voir à l'intérieur. Mattéo ne prend pas la peine de frapper et entre directement. Juan, quant à lui, fait tout de même l'effort de frapper sur la porte en même temps d'entrer dans la pièce. A peine ai-je mis un pas à l'intérieur que j'entends un ordre venir de la voix du capo comme ils aiment l'appeler.

— Chiudere la porta. (Ferme la porte.)

Je ne réponds rien mais me hâte de faire ce qu'il demande de faire. Je me retourne et remarque que Mattéo et Juan font fasse à un groupe de jeunes hommes. Certains sont encore des adolescents ! Parmi eux, j'en vois un qui me semble familier : Conrad, le petit-frère de Juan.

— Alors ? Demande Juan en arquant un sourcil. Par contre, les gars, je vous préviens, ça a intérêt d'être important parce que j'étais entrain de faire un rêve où j'étais entre Nicki Minaj et Cardi B et putain la vue était vraiment belle ! J'allais les démonter mais quelqu'un, il se tourne vers Mattéo, a eu la bonne idée de venir me réveiller.

— Stai Zitto ! Tu peux pas te concentrer cinq minutes et penser avec ton cerveau au lieu de ton pene ? S'énerve Mattéo.

— Stronzo. (Connard.)

Mattéo se dresse de toute sa taille. Je vois que son visage devient de plus en plus rouge, ses poings se serrent, sa respiration se fait plus forte et plus rapide. Ses narines gonflent d'air qu'il relâche très rapidement.

— Je te préviens, tu as plutôt intérêt à te calmer sinon je crois que tu vas dormir.

Comme si ce n'est pas clair, il ajoute :

— Pour toujours.

Juan n'ajoute rien et baisse la tête en soufflant lourdement, sûrement pour se calmer. Conrad se racle la gorge en nous montrant à l'aide de sa tête une table avec des chaises. Chacun de nous prend place autour de celle-ci. Je suis entre Mattéo et Juan .

— Bon, commence Conrad, on a réussi à trouver où a été acheté le bidon. D'après, il prend les papiers qu'un adolescent boutonneux avec des lunettes lui tend, le code, il aurait été fabriqué dans une usine à Washington. L'Italie les a importés il y a 1 mois et ils sont en vente depuis trois semaines. Celui-ci, indique-t-il en pointant du doigt le bidon, a été vendu il y a seulement quatre jours.

— Quatre jours ! Le coupe Mattéo. Bianca et l'autre figlio di puttana sont ici depuis deux jours et demi, ça veut dire qu'on a une putain de taupe ! Cri-t-il en se levant et croisant ses bras derrière la tête.

COLOMBE NEROOù les histoires vivent. Découvrez maintenant