Partie 7 - Chapitre 3

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Derniers jours de la condamnée. Voilà comment je me sens récemment.

Les préparatifs avancent, le plan pour sortir Harry se concrétise, et puis je jongle entre chez mon père et Dora, chez les jumeaux et le Terrier. Je suis fatiguée, mais je me dis que le travail le plus dur commence maintenant, qu'il faut que je m'accroche, parce que ça va durer.

Quand je me réveille le matin, souvent un grand abattement s'empare de moi. Je suis allongée dans mon lit à me demander comment ma vie a pu en arriver là. Comment je me suis retrouvée à préparer un truc que je ne comprends même pas.

J'essaie aussi de profiter de tout, de tout savourer, de tout garder en stock. Je vois George autant que je peux. Dès que nous sommes ensemble, on ne se quitte pas, nos mains sont liées, on est collés, on ne veut pas être éloignés l'un de l'autre.

La pleine lune est aussi l'occasion d'être avec mon père. Plus d'une fois, j'ai à nouveau senti son regard sur moi. J'ai maintenant deviné ce que c'était : de l'inquiétude. Comme toutes les personnes qui m'entourent maintenant, il est inquiet, stressé, et c'est normal, il ne sait pas où on va.

Entre tout ça, on arrive à avoir des moments juste tous les deux, il en a besoin, et honnêtement, moi aussi. C'est comme ça, qu'il me confie que la vie avec Dora ça lui donne beaucoup de bonheur si bien que...

— J'aimerais lui offrir plus, lui montrer que je crois en nous, me confie t-il alors que nous sommes au milieu d'une partie d'échecs.

Comme tous ces derniers jours nos fenêtres sont grandes ouvertes, leur nouvel appartement est frais, c'est plus vivable que chez les jumeaux par exemple. Il y a des arbres dans la rue, c'est vraiment le petit quartier des petites familles tranquilles.

Dora est au travail, alors j'attends une nouvelle qui ne me surprend pas vraiment.

— J'aimerais la demander en mariage.

J'avance mon cavalier, deux en avant, un à droite, et je menace sa dame. J'ai assuré avec mon fou, c'est sûr qu'au prochain tour, je lui prends sa dame. Il regarde le jeu, réagis comme je l'avais pensé, donc je prends sa dame.

— Échec.

— Mat, non ?

— Non, techniquement, tu peux bouger ton pion, mais je le mange au prochain tour avec mon cavalier, donc c'est mat dans un tour.

Il sourit.

— Ron et toi avez beaucoup joué à ce que je vois. J'ai rien vu venir.

— Disons que tu étais plutôt occupé à trouver un moyen de me dire que tu voulais épouser Dora.

Nouveau sourire.

— Et ta réponse ?

Une joie immense.

— Je suis heureuse pour toi papa, dis-je simplement.

C'est bien de continuer à vivre. C'est bien d'aimer, de ne pas se donner de limites, de faire ces choses folles qu'offre la vie et qui nous font sentir vivant. La nature humaine est bien faite, on se relève des coups durs. En tout cas, moi j'y crois.

Dora accepta.

Alors une semaine après, ils se sont mariés en petit comité, dans le village proche de chez les parents de Dora, la cérémonie était simple. J'ai eu l'immense honneur d'être la témoin de mon père tandis que Mina, était celle de Dora. C'est une auror elle aussi.

Je comprends leur besoin de faire les choses simplement et rapidement. L'un comme l'autre, ils n'aiment pas forcément les projecteurs, ils sont tout à leur bonheur et passent tous les jours sur le front. Drôle de parallèle avec le mariage de Bill et Fleur. Deux façons de faire, pas forcément une meilleure qu'une autre, ça montre juste encore une fois à quel point les gens veulent vivre.

II - grey clouds, wolf story. (fr)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant