Chapitre 3 : Rencontre inattendue

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          Dès que certain que l'ours n'allait pas revenir, je me retourne, essayant de trouver l'archer. Ou l'archère ? Malheureusement, la forêt est trop épaisse pour que je puisse discerner quoique ce soit.

- Tu comptais tuer cet ours armé seulement de ton couteau, fait une voix grave derrière moi.

          En me tournant en direction la voix, je vois un Khorn, un peu plus petit que moi, taillé comme un ours. Il est encore plus musclé qu'Orgrick. Lui aussi est chauve mais il a une grosse barbe grise. Il est vêtu d'un pantalon marron, et, une épaisse cape, en cuir d'ours, lui couvre les épaules. A sa taille, deux haches sont ceintes. Il a le contour des yeux peint en noir. À son visage, on remarque que ce n'est pas quelqu'un d'aimable aux premiers abords.

- Eh bien ! T'as perdu ta langue ?, me dit-il d'un ton bourru- C'est bon laisse le tranquille, fait un nouvel arrivant son arc à la main.

          L'archer est grand et athlétique. Un physique parfait pour la course. Il a les cheveux châtains, et ce qui me saute aux yeux immédiatement, c'est qu'il n'a aucun tatouage. Une chose très rare pour un Khorn. Il me regarde avec bienveillance, me jugeant.

- Je me présente : je suis Daën fils d'Adaraën du clan de l'ours. Et le monstre à tes côtés est mon frère, Boruh. Tu appartiens au clan du cerf c'est ça ? Tu es là pour l'épreuve ?

- Oui... Comment le savez-vous ?, lui répondis-je.

- Tu corresponds au profil. Tu as l'âge, et puis, si tu étais un messager tu serais plus armé. Aussi pas la peine de me vouvoyer, j'ai seulement un an de plus que toi.

          C'est donc ça. Je me disais aussi : son visage me paraissait familier. Maintenant qu'il me l'a dit, je me rappelle de son visage. Il était passé dans notre village, à quelques mois près, un an auparavant.

- Il est trop tard pour t'emmener au clan aujourd'hui. Viens à notre camp. On te guidera jusqu'à notre chef demain, me conseille l'archer.

          En effet, le soleil descend déjà à l'horizon, et bien qu'il fasse encore jour, la nuit ne tardera pas à tomber. Plus on monte en altitude, plus il fait sombre. Et dans ces forêts mieux vaut ne pas se faire surprendre par la nuit.

- Merci. Ça sera avec joie que je me joindrai à vous, lui dis-je, Il faudra tout de même ne pas traîner demain. Je compte perdre le moins de temps possible sur ces terres.

- Ne t'inquiète pas. Nous atteindrons le clan avant midi. Bon je vais chercher notre soupé, fait l'archer avant nous fausser compagnie.

          Il disparaît dans les broussailles. Boruh me fait signe de le suivre d'un signe de la tête. Je regarde les alentours, cherchant l'atrienne. Je ne la trouve pas. Elle n'était peut-être pas discrète mais là elle est complètement invisible. Elle a dû profiter de la diversion provoquée par l'ours pour rentrer chez elle. Elle est sûrement loin à cet instant.

- Qu'est-ce tu cherches ? T'as vu quelque chose ?, demande Boruh s'emparant d'une de ses haches.

- Non... Rien. Je pensais... Laisse tomber. Allons-y !

- hmm... Bon viens avant que ton ami l'ours ne revienne.

          Il s'aide de son arme pour écarter une branche de son passage. Nous ne mettons pas longtemps à gagner leur campement, un sommaire aménagement d'une petite grotte. Deux paillasses servent de lit de fortune. Un cercle de pierre, de diamètre d'un mètre, garni de cendres, sert de coin cuisine. La fumée peut s'échapper par un trou du plafond, formé par un éboulis. Quelques piques sont positionnés de telle manière à éloigner les prédateurs trop curieux.

- Reste là, me conseille Boruh, Je vais chercher du bois.

          Sur ce, il repart d'où nous sommes arrivés, me laissant seul dans leur campement. La nuit étant tombée, je n'y vois pas grand-chose sur ce qui m'entoure mais j'entends très clairement le ruissellement d'un cours d'eau. Désirant refaire le plein de mes réserves d'eau qui ont pas mal diminuées en seulement une journée, je me dirige vers la source. Je ne mets pas longtemps à la trouver. Je remplie une de mes gourdes, avant de me rafraîchir le visage avec l'eau glacial de la rivière. Une chouette se met à hululer, et le froid de la nuit gagne ma peau. Peut-être n'ai-je pas pris suffisamment d'affaires pour lutter contre le froid des cols finalement ?

          Soudain, j'ai la fâcheuse impression que quelque chose, ou quelqu'un, m'observe ! Je scrute la rive opposée... Rien. Si ! Une forme imposante quitte sa cachette pour fuir dans les profondeurs du bois. Elle avait une fourrure noir ébène mais la noirceur de la nuit ne me permit pas de discerner la bête. Est-ce encore un ours ? Ou autre chose ? Je pourrais traverser pour satisfaire ma curiosité mais ma conscience m'ordonne de ne pas le faire... Je décide d'attendre un peu. Elle pourrait revenir. Le temps passe mais toujours rien...Je décide de retourner au camp. Je n'ai aucun mal à le retrouver grâce au feu brûlant dans la grotte. Lorsque j'arrive, Boruh est à côté du feu, en train de tourner la broche supportant deux lièvres, alors que Daën observe la forêt, assis sur une pierre, l'arc à la main.

- Je vois que notre compagnon a décidé de joindre à nous finalement, ironise Boruh, Heureusement que je t'avais dit de rester au camp...

- J'étais juste parti remplir ma gourde, réplique-je, Je ne suis pas parti bien longtemps, et...

- Ce n'est pas grave, me coupe Daën, L'essentiel c'est que tu sois revenu sain et sauf. Mais tu dois comprendre que les forêts ne sont pas sûres par ici. C'est pourquoi nous ne quittons jamais notre clan seul.

- J'ai cru le comprendre en effet, dis-je repensant à l'ours, Cependant, les ours ne doivent pas être un véritable souci... Ils ne s'attaquent que très rarement aux voyageurs...

- Ohh! Il y a bien plus que des ours dans ces bois..., fait l'autre près du feu.

- Allez ! Viens savourer ces deux mammifères imprudents avec nous, me convie l'archer.

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