Atras Origines

Chapitre 7 : Réveil difficile

          Ma vision est trouble... La clarté des lieux m'envahit peu à peu. Je suis allongé... dans un lit. Je le sens. Je reviens à moi. J'arrive à ouvrir les yeux suffisamment pour voir ce qui m'entoure. Je suis en effet dans un lit aux draps blancs. Sur une table de chevet, une bougie éclaire de sa faible lueur la pièce. Des bandages sont enroulés autour de mon torse, ainsi que sur ma tête.

- Ne bouge pas, fait une voix féminine à mes côtés, Tu vas réouvrir tes blessures. Surtout ne quitte pas ce lit, je reviens.

          Elle m'a surpris. Je ne l'avais pas vue. C'est une atrienne aux yeux bridés mais ce n'est pas celle de la forêt... Elle s'en va sans me permettre de répondre, me laissant de nouveau seul. J'observe les lieux. Le mur à ma gauche est une simple cloison de bois de quelques centimètres. Par contre, de l'autre côté de la pièce, c'est un mur épais fait de grosses pierres. Seule une petite fenêtre ronde me permet de voir que dehors le soleil se lève. Un vent puissant souffle. Normalement, je n'arrive pas à être détendu lorsque je suis ailleurs qu'au clan, mais là, je ne sais pas si c'est la douceur du drap ou la fatigue qui m'habite mais je suis complètement confiant. Ce lieu singulier dégage une certaine sérénité. Le sommeil me gagne...

*

          J'ouvre de nouveau les yeux. Je sens que mes forces sont revenues. Je suis moins faible, moins dans les vapes. Je me redresse, m'asseyant sur le bord du lit. Je remarque alors qu'un homme m'observe assis dans un siège à bascule. Il est vêtu d'un vêtement de tissu fin qui ressemble un peu à une robe. Ses longs cheveux bruns sont attachés en une tresse qui lui tombe dans le dos. Son regard est fixé sur mes moindres faits et gestes. Quelques rides strient son visage fatigué. Il a l'air âgé sans avoir atteint la vieillesse pour autant. Un sabre est posé sur ses genoux.

- Où suis-je ?, demandé-je.

- Au temple du dragon, répond-il simplement, tes affaires sont posées là.

          Il me pointe de la main une table où mes affaires y sont ordonnées. Je m'y dirige tant bien que mal. Mes premiers pas sont laborieux mais je retrouve vite mon équilibre. Je me vêts en vérifiant que tout y est.

- Que viens-tu faire sur ces terres ?

- Je passe l'épreuve. Je ne sais pas si vous savez en quoi ça consiste...

- Si je sais ce que c'est, me coupe-t-il, Tu n'es pas le premier à venir par ici. Beaucoup des tiens ont besoin qu'on les sauve.

         Je ne sais pas si cela me rassure ou me fait honte. Dans un sens, je ne suis pas un cas à part, mais dans un autre, beaucoup de Khorns doivent être aider par des atriens. Ces petites personnes sont-elles meilleures que nous pour survivre sur ces terres hostiles ?

- Je ne vais pas vous importuner plus que nécessaire, déclaré-je, Je dois reprendre la route le plus vite possible. J'ai perdu trop de temps... Merci de m'avoir soigné.

- Bien que je veuille te voir quitter ce lieu au plus vite. Je te conseille de rester aujourd'hui. Tu es encore trop faible. Je ne voudrai pas qu'on doive te récupérer au bout de cent mètres. Reste, et demain dès la première heure du jour, un des miens t'accompagnera où tu souhaites aller. Cela t'évitera de retomber au fond d'une crevasse.

- Et s'il ne connait pas l'endroit ?

- Tu veux rejoindre le clan de l'aigle n'est-ce pas ? Si je peux t'assurer qu'il sait où ils se trouvent.

          Cet atrien a vu juste, et il le sait. Combien donc de Khorns a-t-il recueillis par le passé ? Il se lève avec souplesse, et le sabre à la main, quitte la pièce. Voyant que je ne bouge pas, il dit :