Chapitre 5 : la chasse

1 1 0
                                    

- Tu veux bien arrêter de me regarder de la sorte ? Je sais que les gens de ton espèce n'ont pas l'habitude de rencontrer des nains mais ce n'est pas une raison, dit-il

- Pardon, déclaré-je en tournant légèrement la tête

- Toi je suis prêt à parier que tu ne viens pas d'ici, déclare-t-il

- Qu'est-ce qui vous fait dire cela ?, lui demandé-je

-Tout d'abord, tu as fait une tête d'ahuri en me voyant, expose-t-il, Deuxièmement, tu n'es pas assez vêtu pour affronter le froid mordant des monts, même pour un Khorn. Et enfin, tu ne sais pas qu'entrer chez moi, lorsque je n'y suis pas, est passible de mort.

          Il dit cette dernière phrase tellement sérieusement que je m'éloigne de sa porte, et je le contourne doucement. Sa mine sévère sur son visage vient s'effacer pour laisser la place à un rire tonitruant. Est-il en train de se moquer de moi ? Lorsque sa crise de rire se tarit, il articule :

- Tu me fais tellement rire... Tu ne réagis en aucune manière comme ceux du clan de l'ours. Qui es-tu étranger ?

- Je suis Taurak fils du chef du clan du cerf, déclaré-je, et vous qui êtes-vous ?

- Tu peux me tutoyer. Je me nomme Barad, et je suis le forgeron de ce charmant village. Mais je m'occupe aussi du rôle de tanneur, ainsi que bien d'autres... On peut dire que c'est grâce à moi que ces Khorns sont aussi bien vêtus.

- Allez rentres. Je vais te donner quelques choses pour te permettre de lutter contre le froid des montagnes d'Art'.

          En disant cette phrase, il me passe devant et décroche un gros trousseau de clefs de sa ceinture. Il prend l'une d'elles à l'embout singulier. Jamais je n'ai vu une clef de la sorte. Une fois la porte ouverte, il m'invite à l'intérieur d'un signe de la main. Je jette un regard en direction de la hutte de Boruh mais celui-ci n'en est toujours pas ressorti. Je suis alors Barad à l'intérieur. Je pénètre alors dans une pièce qui doit être la forge. Il fait une chaleur accablante bien que le feu de la grosse cheminée est éteint. Des nombreux outils traînent sur une grande table de bois, un peu basse à mon goût. Un marteau est posé sur une enclume. Toute la maisonnette est la forge mais il y a une porte du côté de la montagne.

- Cette porte me permet d'atteindre mes quartiers directement dans la montagne. J'ai fait construire cette maison pour pouvoir exercer ma profession de forgeron tout en gardant une température clémente chez moi, me signale Barad.

          Je ne réponds rien. Tout ceci dépasse de loin tout ce que j'ai pu voir de ma vie. Au clan du cerf, nous n'avons pas de forgeron ni même aucun de ces outils de métaux. Ce nain devait être très riche lorsqu'il fut venu vivre ici, ou alors il les a gagnés au fur et à mesure qu'il a vécu dans ses contrées. En tout cas, ce personnage hors du commun m'intrigue au plus haut point. Plus j'avance dans la forge plus j'ai envie de lui poser des questions.

- Comment avez-v... as-tu eu tous ses outils ?, demandé-je en me rattrapant.

- La plupart je les avais déjà avant de venir au clan de l'ours. J'ai travaillé longtemps en tant que forgeron dans les villes atriennes ce qui m'a permis d'amasser une petite fortune.

- Pourquoi as-tu quitté leurs villes si tu t'enrichissais là-bas ?

- Je ne les ai pas quittés mais certaines de mes relations m'ont... forcées à partir. Ceci m'a permis de partir à la recherche d'un mythe.

- Quel est-il ?, le pressé-je

- Je suis à la recherche d'un minerai extrêmement rare. À ce qu'on dit, il permettrait de forger des armes où l'emprise du temps n'a aucun pouvoir dessus. Malheureusement, très peu de personnes en connaissent l'existence. C'est pourquoi nombreux sont ceux qui disent qu'il n'existe pas. Mais moi je suis sûre qu'il est réel. J'en ai déjà vu, et on m'a dit qu'on pouvait en trouver à Art'. Cependant, après cinquante ans, mes recherches sont toujours restées infructueuses.

Atras OriginesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant