Lorsque votre plus grand rêve, là, tout de suite, c'est une bonne douche.
Cachée. Pas un mot, pas un bruit. Surtout ne pas bouger. Le danger était là, tout près. Sa mère l'avait prévenue.
- Cache-toi, ma chérie, avait-elle murmuré. Là, dans ton coffre. Reste-là et ne bouge pas. Je viendrai te chercher. Ne t'inquiète pas, ma belle, tout va bien se passer.
Elle se rappelait la frayeur dans ses grands yeux marron et l'émotion dans sa voix. Ses cheveux habituellement ramassés en une magnifique natte soyeuse, étaient emmêlés en une sorte de chignon improvisé. Malgré la peur de sa mère, l'enfant l'écoutait attentivement, sentant l'urgence dans les paroles de la femme.
- C'est bien, ma chérie. Tu verras, ça ne sera pas long. Je vais aller chercher ton père et ton frère. Ensuite, nous irons faire une grande balade sur la plage. Tu es d'accord ?
L'enfant avait hoché la tête, ravalant les quelques larmes qui menaçaient de s'échapper. Elle adorait les promenades le long de la Grande Eau. Et si sa mère disait que tout irait bien, alors c'est que tout irait bien.
La femme l'avait embrassé tendrement sur le front, après avoir recouvert l'enfant de draps et de peluches pour mieux la cacher. Puis, elle avait refermé le coffre.
- Je t'aime tellement, mon amour. Tellement fort. Je reviens vite. Reste cachée !
Alors, l'enfant avait attendu, attendu, encore et encore. Seulement voilà, le temps passait et personne ne revenait. Mais, elle restait cachée. Elle ne bougeait pas. Surtout qu'un bruit de pas s'approchait doucement de sa cachette. Elle entendit un grand fracas à ses côtés qui la fit sursauter.
Quelqu'un commença à s'acharner sur le verrou du coffre à jouets. Un grognement se fit entendre et finalement, le coffre s'ouvrit. Une main vint fouiller entre les draps et les peluches et effleura les cheveux de l'enfant qui réprima un mouvement. Les doigts vinrent toucher la douce peau de son visage. La main enserra son bras, les ongles entrant dans sa peau fine, et elle fut tirée hors du coffre. L'enfant hurla lorsqu'elle vit l'homme qui lui faisait face.
Sarna hurla en ouvrant les yeux, se débattant dans des draps moites de transpiration. Elle repoussait un ennemi invisible, donnant des coups de pieds, griffant, mettant toute sa force dans son combat. La sueur collait la couverture à sa peau, ses cheveux emmêlés lui retombaient dans les yeux l'empêchant de voir la réalité. Elle finit par tomber du lit sur lequel elle se trouvait. Le contact avec le sol froid la ramena au présent et lui permit de se calmer. Des larmes coulaient sans qu'elle ne les sente et même si son rythme cardiaque redescendait doucement, la jeune fille était bouleversée par son cauchemar. Elle avait cru être prisonnière d'un coffre pendant des heures avant que quelqu'un ne l'en délivre. Quelqu'un qu'elle devait fuir, elle le savait.
- Mademoiselle, comment vous sentez-vous ? J'espère ne pas vous importuner, je venais juste constater votre état.
Sarna leva les yeux vers l'inconnu qui venait de s'approcher. Elle rencontra alors, le regard le plus intense et le plus magnifique qui lui avait été donné de voir. De longs cils bruns encadraient de grands yeux, d'un bleu électrique, saisissant. De grands yeux qui paraissaient la contempler au plus profond d'elle-même. Elle sentit un frisson de bien-être la parcourir, tandis que l'homme venait lentement vers elle. Elle l'observa attentivement, délaissant le magnifique regard pour mieux voir l'homme à qui il appartenait. De haute taille, bien bâti, il conférait une autorité naturelle qui se ressentait dans sa gestuelle et sa façon de parler. Ses cheveux grisonnants coupés en brosse et sa barbe de trois, voire quatre jours, accentuaient cette autorité. Ses lèvres fines s'étiraient en un sourire engageant. Il inspirait aisément confiance et cela rassura Sarna. De même qu'elle n'aperçut aucune arme sur lui, susceptible de la mettre en danger. Son pantalon de toile marron, sa veste ample beige et ses chaussures de marche rappelaient un aventurier fin prêt pour vivre des péripéties incroyables.
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L'Héritière Oubliée
FantasyLa jolie brune se retrouva par terre dans l'allée menant à sa maison et encore une fois, le monde autour d'elle sembla s'estomper. Elle regarda sa maison disparaître, les arbres de sa rue s'effacèrent et même le sol sous ses mains était en train de...