Lorsque vous rencontrez la Merveille.

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Lorsque vous rencontrez la Merveille.

Sarna dormait paisiblement, alternant rêves et sommeil profond. Ses songes la conduisaient inlassablement vers des dimensions incroyables et magnifiques, où le pouvoir et l'harmonie reflétaient son destin. Une spirale infinie l'emmenait dans des lieux sacrés et secrets. Elle contemplait les myriades d'étoiles au-dessus d'elle. Imperturbables. Immuables. Veilleuses du monde en-dessous d'elles.

Sarna ouvrit les yeux et rencontra le regard bleu électrique de Zelin, puis celui aux couleurs d'automne de Moscan.

- J'ai rêvé, dit-elle d'une voix émue.

Zelin et Moscan eurent un sourire, teinté d'inquiétude pour l'un et resplendissant de soulagement pour l'autre.

- Tu as l'air reposé, remarqua le jeune homme d'une voix douce. De quoi as-tu rêvé ?

Sarna ne répondit pas de suite. Elle hésitait à raconter ce qu'elle avait vu ou plutôt senti. Elle voulait garder pour elle la beauté infinie de ses songes.

- J'ai vu le Néant et la grâce éternelle des Sentinelles.

- Des Sentinelles ? s'étonna Moscan.

Zelin contempla Sarna, une étincelle de respect dans ses yeux électriques. Il ne répondit pas au jeune homme, se contentant de saisir Sarna par le bras pour la relever.

-Viens. Il est temps. Suis-moi.

La jeune brune se sentait apaisé, comme si les réponses à ses questions n'avaient plus d'importance. Elle n'avait aucune idée de ce qu'étaient les Sentinelles, mais ne pas avoir de réponse maintenant, l'affectait moins. Sarna se leva, rejetant sa masse de cheveux bruns dans son dos. Elle s'étira, faisant craquer les os de son dos et poussa un soupir de bien-être. Oui, elle se sentait détendue. Elle suivit Zelin qui la conduisit à une petite porte qu'elle n'avait pas vue, dans le couloir menant aux chambres. Derrière la porte, un escalier en colimaçon qui semblait sans fin. Sarna regarda vers le haut et ne put voir jusqu'où il allait.

Ils commencèrent à grimper, Zelin avec agilité, Sarna à sa suite et Moscan fermant la marche. Au bout d'un temps interminable, ils atteignirent une trappe en fer et débouchèrent sur un toit. Le toit du bâtiment en ruine, accolé à la maison de l'aveugle. Ils furent un instant éblouis par la clarté du ciel. Le soleil se levait doucement sur le monde et l'air était encore frais.

Sarna cligna plusieurs fois des yeux afin de s'habituer aux premiers rayons du soleil. Zelin et Moscan se décalèrent de façon à se trouver derrière elle. Lorsqu'enfin elle put contempler les alentours, la jeune fille s'émerveilla devant la beauté de la ville. La veille, il faisait nuit et la ville ne lui avait pas laissé d'impressions particulières, mis à part quelques défauts, notamment le manque de propreté. Mais, de jour, Omlen rayonnait. Les maisons rondes et blanches renvoyaient les premières lueurs du soleil et éclairaient les rues, faisant ressortir les couleurs des pavés. Dans un camaïeu de bleu, les pavés de la ruelle de Zelin reliaient d'autres pavés, d'autres couleurs pour rejoindre une place centrale. Les bâtiments ne montaient pas bien haut mais restaient tout de même imposants. De nouveau, Sarna eut l'impression d'apercevoir une fourmilière géante, comme si la nuit et le jour ne se différenciait pas pour les habitants d'Omlen. Un marché, des vendeurs ambulants, des passants alpagués par des commerçants, des enfants courant dans les rues, des chariots de nourriture ou de tissus, tout cela offrait aux observateurs un panorama coloré, bruyant et odorant.

L'Héritière OubliéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant