Fantômes du passé

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Remus

Mon regard se perdit sur une énième copie qui se flouta un peu plus chaque seconde. Un mal de tête me transperça le crâne et je me décidai à stopper mes corrections pour aujourd'hui. La fatigue de la pleine lune de cette semaine avait du mal à partir. J'avais pour ainsi dire une mine d'outre-tombe.

Après une brève hésitation, je sortis de ma salle de classe dans le but d'aller voir Nohela, qui, je savais, ne travaillait pas ce matin. J'adorais être en sa compagnie, c'était une vraie bouffée d'oxygène.

Je m'apprêtai à mettre un pas dans le couloir quand une tignasse brune apparut dans mon champ de vision.

— Harry ? L'interpellai-je

Il se retourna et me regarda surpris.

— Qu'est-ce que vous faites là ? Où sont Ron et Hermione ? demandai-je confus.

— À Pré-au-lard, répondit Harry d'un ton qui trahissait la déception.

— Ah ...

Je le regardai pendant un instant puis je décidai de l'inviter dans mon bureau. J'irais voir Nohela plus tard.

— Entrez donc, je viens de recevoir un strangulot pour le prochain cours.

— Un quoi ? dit Harry.

Je le sentis me suivre dans mon bureau tandis que je lui montrais l'aquarium de la main.

— Une tasse de thé ? proposai-je en cherchant la bouilloire des yeux.

— Je veux bien, répondit Harry, un peu gêné.

— Je préfère le café, mais quelqu'un m'a dit que c'était mauvais pour les reins.

Mes lèvres s'étirèrent en un sourire sincère au souvenir de la réflexion que m'avait fait Nohela sur ma consommation de caféine. Et on pouvait dire que c'était l'hôpital qui se foutait de la charité. Je n'avais jamais vu auparavant quelqu'un qui buvait autant de café qu'elle. Mais bon, j'avais craqué pour ses beaux yeux et j'avais accepté d'en boire moins.

Je tapotai la bouilloire avec ma baguette magique pour chauffer l'eau et un jet de vapeur jaillit aussitôt du bec verseur. Je pris sur l'étagère la vieille boîte en fer qui me servait pour entreposer mon thé.

— Asseyez-vous, dis-je, je n'ai malheureusement que des sachets.

Je lui tendis la boîte afin qu'il se serve.

— Mais je crois que vous commencez à en avoir assez des feuilles de thé, continuai-je d'un ton taquin.

Harry me regarda stupéfait, ce qui me fit ricaner silencieusement.

— Comment le savez-vous ? demanda-t-il.

— C'est le professeur McGonagall qui me l'a dit, lui répondis-je tout en lui donnant une tasse remplie d'eau chaude.

Il mit le sachet de thé dedans et le laissa infuser.

— C'est triste de devoir mourir si jeune.

Il me dévisagea avec des yeux de merlan frit, ce qui me fit rire.

— Je rigolais Harry ! J'espère que vous n'êtes pas trop inquiet de ce que vous a dit le Professeur Trelawney. Elle a voulu lire mon avenir, mais je me suis enfui en courant, expliquai-je.

Je préférais cette version à celle où Nohela m'avait sauvé des griffes de Sibylle. C'était moins viril, déjà que ma version rafistolée était peu glorieuse.

— Non, je ne suis pas inquiet, professeur, dit Harry, peu convaincu.

— Quelque chose vous tracasse ?

Le Poids de la LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant