Le Poids de la Lune

Première pleine lune

Nohela

Il était 16h quand je revins de ma visite à Utwo. Ne travaillant pas le jeudi après-midi, j'avais pu en profiter pour aller la voir. Bien évidemment Pyxis, pot de colle qu'elle était, m'avait accompagnée.

Ça m'avait fait du bien de prendre l'air et de la revoir, elle m'avait manqué, même si elle avait dû vivre le meilleur été de sa vie à gambader dans le jardin de Poudlard.

Je passai par l'infirmerie pour m'assurer que tout allait bien pour Poppy au cas où elle aurait besoin d'aide.

— Coucou, la saluai-je. Je serai dans mon appartement si tu as besoin de moi n'hésite pas.

— D'accord, merci Nohela. Mais tu sais j'ai toujours réussi à faire marcher cette infirmerie seule, je devrais m'en sortir, assura-t-elle.

Je ricanai à sa remarque et me dirigeai vers mon logement. Je m'installai sur mon lit et me mis à somnoler dès que ma tête toucha l'oreiller. Je n'avais plus l'habitude de me lever aussi tôt.

Quelqu'un toqua frénétiquement à ma porte ce qui me fit sursauter, je me précipitai hors de mon lit pour voir qui c'était. Quand j'ouvris, je fus surprise d'y voir Remus.

— Lupin ? Mais que fais-tu ici ? demandai-je.

Une vive émotion d'angoisse qui n'était pas la mienne vint me percuter. Je levai les yeux vers son visage et vis que ses beaux yeux bleus étaient voilés par la panique. Son corps tremblait légèrement, il avait l'air complètement bouleversé. Ce qui m'inquiéta immédiatement.

— Mais qu'est-ce qui a bien pu te mettre dans un état pareil ? Rentre, ordonnai-je.

Je m'écartai pour le laisser passer et il rentra fébrilement dans mon appartement. Je le suivis du regard et le vis s'écrouler sur mon canapé. Je me postai devant lui les poings sur les hanches en attendant qu'il parle. Il leva la tête et la lueur de désarroi dans ses prunelles bleu ardoise me comprima la poitrine.

— Nohela, tu dois me promettre de veiller à ce que je prenne ma potion tue-loup, balbutia-t-il d'un ton paniqué. Promet le moi, je t'en prie, me supplia-t-il.

Ses yeux se voilèrent à nouveau, laissant son regard sans expression. Je me rapprochai de lui et tendis ma main pour caresser sa joue, espérant le ramener dans le monde réel par mon contact. Il releva les yeux et je vis qu'ils étaient embués de larmes. Un sentiment de honte émana de lui alors j'entrepris de le rassurer. Je m'assis à côté de lui doucement, pris sa tête dans mes mains et le guida de sorte qu'il puisse s'allonger avec sa tête sur mes genoux.

Je glissai mes doigts dans ses cheveux et je me délectai de leur douceur sous ma paume. Je continuai mes caresses jusqu'à ce qu'il se calme. Son état de panique me touchait énormément, fendillant en peu plus mon cœur à chaque nouveau soubresaut de son corps.

Quand je sentis que sa respiration avait ralenti, je pris la parole d'une voix apaisante mais pleine de conviction :

— Je te promets Remus de veiller à ce que tu prennes ta potion tous les jours où tu en auras besoin.

C'était la première fois que je prononçai son prénom et j'espérai que ça appuierait la véracité de mes propos. Bon, je devais avouer aussi qu'au vu de la situation ça m'avait échappé.

Je sentis à mon plus grand soulagement que ça l'avait rassuré.

Il prit une de mes mains dans les siennes et l'embrassa délicatement. Un léger frisson parcourut mon corps à ce contact et une douce boule de chaleur s'insinua dans mon bas ventre.

— Merci, Nohela, ça compte beaucoup pour moi, chuchota-t-il.

Je continuai à le cajoler pour qu'il puisse se détendre complètement. Il prit une longue inspiration et caressa ma main avec son pouce avec tendresse.