Intrusion à Poudlard

14 1 0
                                    

Nohela

Ok, j'avais été vilaine.

Cependant, mon jeu de séduction s'était retourné contre moi à mes dépens. L'écho du désir de Remus était tel que j'avais bien cru que je n'allais pas pouvoir finir le repas. J'avais heureusement réussi à garder un visage impassible (poker face comme on dit, Sia serait fier de moi). Rien n'aurait pu trahir le feu qui s'était logé dans mon bas-ventre.

Après le repas, qui était succulent au passage, j'étais retournée à l'infirmerie pour ma dernière heure de la journée. Celle-ci fut assez calme, j'avais juste eu à délivrer pas mal de potion contre les indigestions, pour les plus gloutons, mais rien de bien méchant.

Mon regard se perdit à travers la fenêtre de l'infirmerie. Je captai un mouvement au-dehors, en me concentrant je vis la silhouette du chien errant se dessiner dans le parc. Il se dirigeait vers la forêt interdite, ce qui me fit penser que je n'avais pas eu l'occasion d'aller le nourrir aujourd'hui, j'espérais qu'il ne m'en voudrait pas trop. J'irais me faire pardonner demain, en allant lui chercher un panier-repas en cuisine pour lui.

La porte de l'infirmerie s'ouvrit brutalement. Je sursautai, surprise par le bruit. Je me retournai vivement, la main sur la poitrine vers l'origine du bruit et vit apparaitre une Minerva paniquée dans l'embrasure de la porte. Mon cœur battait toujours la chamade sous ma cage thoracique lorsque je l'interrogeai du regard avec un froncement de sourcils.

— Sirius Black s'est introduit dans le château. Il a essayé de rentrer dans la salle commune de Gryffondor. Il a déchiré le portrait de la grosse dame de fureur. Peeves était là et nous a tout raconté. Les élèves vont dormir dans la grande salle pour cette nuit, le temps que l'on fouille le château, débita-t-elle.

— Mais ... Comment a-t-il ... Comment a-t-il bien pu rentrer dans le château ? l'interrogeai-je, confuse.

— Nous n'en avons aucune idée, c'est bien là le fond du problème, soupira-t-elle.

— Bon, alors je ferais mieux de fermer l'infirmerie pour aujourd'hui, ça serait plus sûr.

Minerva hocha la tête avec un air soucieux et se dirigea vers l'entrée de l'infirmerie, puis fit volte-face juste avant de sortir.

— Oh, d'ailleurs si par tout hasard tu croises Remus, dis-lui qu'il est dispensé de surveillance. Il a encore besoin de repos, dit-elle avec un clin d'œil.

Sur ses mots, elle disparut dans le couloir.

Je pouffai silencieusement, on n'était pas très discret avec Remus apparemment. Cependant, je n'avais aucune idée de l'endroit où il pouvait bien se trouver en ce moment. Afin, j'espérais fortement qu'il avait utilisé à bon escient l'information que je lui avais donnée au repas, mais rien n'était bien sûr.

Je fermai l'infirmerie d'un coup de baguette, puis me mis en direction de mon appartement. À peine avais-je mis un pied dans mon salon que deux mains puissantes me saisirent les hanches et me tirèrent en arrière. L'odeur de chocolat et de pomme que dégageait la personne derrière moi ne laissa guère le doute sur son identité.

— Remus, mais ça ne va pas mieux ! m'exclamai-je en riant.

— Tu m'as tentée tout le repas, vilain petit corbeau, souffla-t-il, sa tête nichée dans mes cheveux.

Son souffle me procura de délicieux frissons qui me firent gémir. Il lécha mon cou, ce qui me fit rire. Je me retournai dans ses bras pour lui faire face. Mon regard s'accrocha immédiatement au sien, ses yeux brillaient d'espièglerie alors qu'un rictus taquin se dessinait sur ses lèvres.

Le Poids de la LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant