22- Première piste

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« Certaines lignes que j'écris se trouvent sur mon corps. »

📓 Ange H

{...}






































- Bordel, t'es enfin réveillée..

Les yeux ouverts, ma vue restait tout de même flou et une douleur me prenant tout le corps ne faisait que s'intensifier. Ma mémoire, elle, s'est rebellait à ne pas vouloir évoluer et préférait laisser mes souvenirs enterrer dans un trou noir où je n'avais aucune possibilité d'y accéder.

Je ne savais pas ce que je foutais ici, comment j'y suis arrivée et pourquoi.

Pourtant, je reconnaissais Tamara et Iyed face à moi, à me regarder avec cet air que l'on m'a toujours accordé tout au long de ma vie et que je déteste par-dessus tout : la pitié.

Ses yeux rouges et son teint légèrement pâle me laissait croire qu'elle avait pleuré, beaucoup pleuré.

- T.. tout va bien ? me demanda t'elle.

Je ferma les yeux en posant ma main sur mon front brûlant et dégoulinant de sueur.

- J.. je ne sais pas ce que je fais la, dis-je d'une voix tremblante.

Tamara et Iyed se sont regardés d'un air embarrassé avant de le reposer sur moi.

- Tu as eu un accident sur la route.

- Je n'ai pas le permis.

- Avec Issaac, dit-elle d'une petite voix en grimaçant comme ci elle ne voulait pas que je l'entende.

Son prénom était comme la clé d'ouverture à mes souvenirs : à peine prononcé, des images se mirent à défiler dans ma tête.

Une voiture au sens inverse.

Issaac qui continue malgré tout de rouler.

Moi qui hurle son prénom à en perdre ma voix.

Et puis.. tout s'est passé si vite.

Après m'être remémorée cette scène, j'avais l'impression qu'une énorme bouffée de chaleur venait étouffer mes poumons.

Comme ci un fardeau de peine était coincé dans ma gorge.

Et quand les larmes s'épuisent vient l'envie de vomir.

J'ai eu envie de rigoler car je n'aurais jamais pensé dire ça un jour, et encore moins de lui :
mais me retirer Issaac revenait à dévêtir mon cœur d'amour, de bonheur et de paix.

Mon cœur a trop longtemps été accoutré de vide et d'angoisse.

- I.. il est où ? demandais-je les larmes aux yeux.

- Dans une autre chambre.. à côté. Tu veux aller le voir ?

- Évidemment, répondis-je en me précipitant pour me lever, oubliant que je n'étais pas en parfait état.

- Attention ! Fais doucement !

Je me releva très rapidement sans prendre la peine de retrouver une certaine équilibre puis me dirigea vers la chambre qu'elle m'a pointé un doigt quelques minutes auparavant.

En le voyant allongé, branché à tout ces fils, ma main se posa automatiquement sur mon cou, son collier était toujours là.

Bizarrement, je ne ressentais rien de plus que tout à l'heure, mais je me doutais que c'était un manque de réalisme de ma part.

S A N T A N AOù les histoires vivent. Découvrez maintenant