1- prologue

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7h: Je finis de me brosser les dents et enfile mes chaussures. Je prends mes clés et ferme la porte de mon appartement à double tour. Une fois dans ma voiture je mets le contact et me rend à mon boulot.
Ce matin il n'y a pas grand monde, le café est plutôt calme. Cela m'arrangeait je n'aimais pas vraiment le contact avec les gens, dans la vie je ne parlais pas beaucoup, toujours dans mes pensées j'aimais me faire discrète.

Je n'appréciais pas particulièrement ce travail mais il suffisait à payer mon loyer. J'ai quitté le foyer familial le plus tôt possible. Dès ma majorité j'ai plié bagage. Mon enfance n'a pas été marrante, ma mère nous a abandonné moi et mon père a l'âge de mes 6ans. Du jour au lendemain elle a quitté la maison sans donner d'explication ni le moindre signe de vie par la suite. Après cela mon père s'est mis à beaucoup boire et devenir alcoolique, ce qui l'a rendu violent avec moi. Il me répétait sans cesse que c'était de ma faute si elle était parti, j'ai fini par y croire et m'en vouloir moi même. Le départ de ma mère a été l'élément déclencheur du cauchemar de ma vie. Se retrouver sans figure maternelle avec un père qui vous violente constamment ce n'était pas facile pour se construire par la suite. Alors j'ai fait voeu de silence, pendant de nombreuses années pas un seule mot n'est sorti de ma bouche. C'était plus facile de vivre comme ça. J'ai fini par me laisser faire, je me disais que si je ne disais rien le cauchemar passerait plus vite.

Alors dès que j'ai pue j'ai quitté la maison. Je vis maintenant dans un petit appartement à Magdebourg pas loin de mon travail. Ma vie n'est pas super tentante je l'avoue mais je ne m'en plein pas, après tout je ne pourrais jamais vivre pire que lorsque je vivais avec mon père. Depuis que je vivais ici j'étais rentré dans une vraie routine « métro,boulot,dodo » à par travailler je ne faisais pas grand chose de mes journées. Durant toute ma vie je n'avais jamais eu de véritables amis. La peur de m'attacher m'empêchait de me rapprocher des gens. Je suis alors une personne très solitaire depuis toujours, je me suis renfermé dans cette solitude. Cependant elle me fait souffrir énormément.

D'un coup une voix me sort de mes pensées

??? : Victoria ce soir je ne serai pas là je compte sur toi pour fermer le café, c'est dans une heure n'oublie pas.

- Oui patron bien sûr

Déjà 18h! J'avais passé la journée dans mes pensées à servir des cafés au peu de clients qu'il y avait aujourd'hui. Je finis de faire mon service, je nettoie les tables et passe le balais pour ensuite sortir du café et fermer à clé. Je rejoins ma voiture et rentre chez moi.

Une fois arrivée chez moi je me précipite dans ma salle de bain pour retirer mon uniforme et aller sous la douche. L'eau chaude coule sur mon corps et me procure un sentiment de réconfort. Après avoir fini ma douche j'attrape une serviette et l'enroule autour de moi. Je me dirige vers mon placard et opte pour une tenue plus confortable. Je n'avais pas vraiment faim alors je me mis au lit directement.

Une heure après je ne faisais que de cogiter et je n'arrivai pas à trouver le sommeil. Je me leva alors pour chercher mon sac à main et sorti de celui ci un petit sachet d'herbes, des feuilles à rouler et un grinder. Je mit ma beuh dans le grinder et commença à la découper, une fois la beuh découper je l'a déposa minutieusement dans ma feuille. Je roula mon joint et approcha ce dernier de ma bouche de sorte à lécher la feuille. J'ouvra ensuite la fenêtre menant à mon balcon, m'installe sur ma chaise et allume mon joint. Je tire une première taffe et garde quelques secondes la fumée dans mes poumons avant de la recracher. Latte après latte je sentais les pensées s'envoler et mon corps se détendre.

J'avais commencé à fumer à l'âge de mes 13ans à cause de mauvaises fréquentations. J'avais trouvé comme du réconfort dans la fumette, cela me permettait de chasser mes pensées et de me déconnecter de la réalité. Malheureusement ce n'était jamais assez alors à l'âge de 14ans je suis tombée dans la drogue dure. J'étais constamment en manque, constamment en recherche de nouvelles sensations. J'ai fait des choses dont j'ai tellement honte pour une pauvre trace de cocaïne. Heureusement j'ai réussi à plus ou moins m'en sortir, cela m'arrive toujours de consommer mais du moins pas quotidien même si la tentation est forte. En revanche il m'est toujours impossible de m'endormir sans fumer.

Après avoir tiré une dernière taffe sur mon joint et écrasé le mégot dans mon cendrier plein à craquer, je suis allée rejoindre mon lit. L'herbe ayant fait effet je trouve rapidement le sommeil.

Au-delà des OmbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant