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Cнαpιтre 9

- Qui êtes-vous ? s'écria une petite femme rondelette.

Les trois adolescents se retournèrent et soupirèrent en voyant l'adulte habillée de vêtements vieillots. Ca voulait dire qu'ils ne s'étaient pas trompés !

- Nous aimerions parler à Mr Cardeenoft, s'il vous plaît, dit poliment Hendri.

La femme les regarda avec suspicion, inspectant leur uniforme couvert de cendres et leur visage couvert de suie. Elle semblait vouloir trouver en eux un criminel, mais à la fin de son inspection elle leur fit signe de la suivre. Ils longèrent une demi-douzaine de couloir, montèrent presque autant d'escaliers et après quinze minutes de marches ils arrivèrent enfin devant une grande porte de verre.

Elle frappa trois coups à la porte et entra en coup de vents, les adolescents à sa suite. Un homme d'une trentaine d'année était plongé dans des papiers éparpillés sur son bureau au milieu de tous les cartons.

- Mr Cardeenoft ? demanda la femme. Ces jeunes gens ont dit qu'ils voulaient vous parler...

Le directeur releva brusquement son nez de ses papiers, comme interpellé par quelque chose. Il observa de ses petits yeux noisette les trois arrivants et fit signe à la femme de partir.

- Vous me semblez jeunes pour des Voyageurs, remarqua Cardeenoft.

- En effet, acquiesça Guilhem. Nous avons eu un dérèglement d'années pour une affaire qui nous demande toute notre attention.

Il s'arrêta quelques instants pour que le directeur le comprenne. Celui-ci lui fit signe de continuer son récit.

- La République du Sud a déclaré la guerre au royaume du Nord.

Cardeenoft fronça les sourcils. « Oui, se dit Bianca. La République du Sud était encore un royaume à l'époque ». Ou plutôt... à cette époque.

- L'Etat Sudistes se verra renversé par l' « extrême des extrêmes » dont nous ignorons toujours le nom. Le Royaume du Sud deviendra alors une république.

- Fichtre ! jura le directeur entre ses dents. Je suppose que vous devez retrouver cet extrême des extrêmes et l'éliminer ?

Ils se regardèrent. Devraient-ils vraiment tuer cet extrême pour épargner le reste du monde ? Oui. Ils n'avaient pas le choix, c'étaient leurs devoirs de Voyageurs.

Le directeur comprit que ce sujet-là n'avait pas été encore élaboré, c'est pourquoi il leur proposa de continuer leur formation-il ne savait pas qu'ils n'en avaient aucunes-à Anistopéra et d'intégrer, malgré leur jeune âge la Confrérie des Voyageurs des Temps Anciens.

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Au dîner, tous fut surpris de l'arrivée de trois nouveaux élèves le lendemain de la rentrée. Cardeenoft les présenta comme Bianca et Guilhem Watson, un frère et une sœur, et Hendri Darwin, venant de la Tour d'Argent, un centre de formation le plus glorieux des deux nations. Ils vinrent s'assoir sous les regards curieux des autres Voyageurs à la table du fond, pour ne pas se faire remarquer. Ce qui, bien sûr, ne les préserva nullement des critiques moqueuses ou des remarques admirative de tous. Ce fut d'ailleurs pire quand Bianca dut rejoindre son dortoir avec deux première année presque aussi petites qu'elle.

- Alors ? en demanda une avec de grandes anglaises aussi démodées que ridicules quant à leur grandeur. Que fais-tu à Anistopéra, toi qui as de la famille à Morly-Quatan ? Tu aurais pu poursuivre ta formation à Mondriguo, j'ai entendu que c'était une superbe école.

C'était en effet ce que Bianca avait conclu avec Cardeenoft. Guilhem et elle avait prétexté avoir de la famille dans la capitale du Royaume du Nord.

- C'est exact, confirma machinalement Bianca. Mon frère et moi-même avons travaillé un jour à peine à Mondriguo, mais notre grand-mère, qui nous élève depuis la mort de nos parents, a eu vent d'une histoire scandaleuse venant de là-bas et nous a immédiatement envoyés à Anistopéra.