Nous.

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     Megumi ouvrit les yeux avec beaucoup de difficultés. Les rideaux tirés, la lumière du soleil ne l'aveugla pas et elle referma les yeux. Elle ressentait une douleur à son bas-ventre et se retourna dans les bras de son démon.

«–Animus?
–qu'y a-t-il?
–j'ai mal.
–c'est normal.
–je suis fatiguée.
–ça aussi, c'est normal. On a dormi à 7h.
–il est quelle heure?
–15h.
–déjà?
–les conséquences d'une nuit en ta compagnie. »

     Elle rougit.

«–j'espère que tu ne l'oublieras pas.
–non, je te le promets. »

     Ils s'embrassèrent.

«–je vais aller prendre une douche.
–je te rejoins plus tard. »

     Elle savait comment ça se terminerait, mais accepta.

     Une fois dans la salle de bains, elle se brossa les dents puis alla dans la grande cabine de douche. Elle ouvrit le robinet et l'eau chaude commença à parcourir sa peau. Quelques minutes après, elle sentit des mains sur ses hanches.

«–un appel?
–oui. Acquiesça-t-il en lui embrassant le cou.
–c'était?
–professionnel.
–et hier?
–professionnel. J'adore te voir jalouse.
–je ne le suis pas.
–je te crois. Dit-il moqueur. »

     Il lui prit les mains et entrelaça leurs doigts, ses paumes contre les dos de mains de sa conjointe. Il les posa contre le mur, et pénétra sa fiancée qui, surprise, lâcha un cri.

«–tu aurais pu me prévenir... Se plaignit-elle.
–j'étais obligé? »

     Il commença ses va-et-vient, Megumi soupirant d'aise et gémissant.

«–Animus, j'ai toujours mal. Et tu n'arranges pas... Ma situation.
–la douleur finira par s'en aller d'ici demain. Il y a des antidouleurs dans la trousse de secours derrière le miroir si tu veux. Lui dit-il d'une voix suave mais rauque. »

     Elle acquiesça, et laissa le démon dominer.

     À la fin, les deux soupirèrent, soulagés, avant de vraiment prendre leur douche, non sans se câliner.

     Une fois habillés, ils quittèrent tous les deux la chambre et allèrent au rez-de-chaussée. Dans la cuisine, Megumi lui demanda :

«–tu te déplaces souvent pour ton travail?
–non, je le fais à domicile. Tant que j'ai mon ordinateur et mon portable, ça me va.
–ça veut dire...
–oui, je serai ici la plupart du temps.
–la plupart?
–j'ai des réunions auxquelles je dois assister, mon amour. Et autres choses, aussi.
–des interviews?
–non, c'est mon assistant qui s'en occupe. »

     Megumi sourit, heureuse, tandis qu'Animus l'embrassa et la fit asseoir sur l'îlot.

«–on ne va pas le faire toute la journée...
–pourquoi pas?
–ça aurait servi à quoi de quitter le lit?
–te remplir l'estomac et te donner des forces pour la suite.
–c'est à ça que ressemblera notre quotidien?
–évidemment que non. Lui répondit-il. »

     Après un dernier baiser, il se sépara d'elle et s'engagea à préparer le repas.

«–tu devrais me laisser m'occuper de ça.
–ménage toi.
–c'est étrange de te voir faire la cuisine.
–je sais. »

     Elle sourit. Son téléphone sonna et elle sauta de l'îlot, sortit de la cuisine et décrocha.

«–oui, allô?
–enfin, tu réponds! Tu n'as pas vu mes appels?
–non, désolée Rin.
–tu faisais quoi?
–bah... Je me suis réveillée à 15h et Animus fait le repas, maintenant.
–à 16h?
–c'est personnel.
ouh! Vous l'avez fait?
–pourquoi tu n'as toujours que ça à la bouche? Rigola la blanche.
–j'en sais rien. Alors, qu'avez-vous fait pour vous réveiller aussi tard?
–rien.
–te connaissant, je dirai que c'est faux. Pas vrai?
–Rin, c'est gênant.
–tu es une femme, Megumi. Plus une petite fille.
–je sais.
–tu lui as parlé de ce que ta mère a dit?
–non, pas encore, mais je le ferai après cet appel.
–très bien. En passant, j'ai un rendez-vous avec le docteur.
–c'était rapide.
–tu doutes de moi?
–non, bien sûr que non. Allez, je te laisse. À plus tard, n'oublie pas de me raconter.
–oui, promis. Bye, ma chérie!
–bye! »

Ouija : la convoitise d'un démon. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant