Shameless

L'emménagement :

Point de vue de Lucie :

Cinq heures de trajet, cinq putains d'heures pour arriver devant cette maudite baraque. Tout ça parce que mon putain de beau-père n'est pas foutu de garder son travail. Je vous jure.

On n'avait pas l'argent pour prendre un camion de déménagement, du coup on a pris l'essentiel et nous l'avons mis dans notre petite voiture. En gros, il ne nous reste plus que quelques habits, des matelas gonflables et une télévision.

Oui, d'après ma mère et son mari, la télévision est importante. Pour moi, c'est juste une de leurs occupations tant dis que je me tue pour gagner de l'argent et m'occuper de la maison.

Mon beau-père m'arrache à mes rêveries en me criant dessus quelque chose que j'aurais envie de ne pas comprendre :
- Bordel, Lucie !, jura-t-il, les valises ne vont pas se retrouver à l'intérieur toutes seules !
J'ai envie de lui gueuler de lever son cul et de le faire lui-même, mais je suis une de ces filles trop gentilles à qui on marche sur les pieds.

Mon corps se mît alors en marche, de la même façon qu'il a l'habitude de faire. Je me retrouve à prendre toutes nos affaires et à les ranger, comme à chaque fois.

Ma mère me regarde faire, la tête dans les nuages. Je sais que je fais ça moi aussi, même si ça me déplaît. Je tiens beaucoup de choses d'elles, comme mon adoration pour les livres et le français, le fait d'être timide, de me faire marcher sur les pieds. En fait, je tiens tout mon caractère d'elle, et mon apparence de mon père.

C'est elle qui me l'a dit, parce que quand mon père est mort j'étais jeune, donc je ne me souviens pas de lui. De plus, ma mère a jeté tout ce qui lui concernait et ne me parle que de lui pour me dire à quel point je lui ressemble et à quel point ça la dégoûte de me regarder.

Wow, ça me l'a refait, je me remets à rêver les yeux ouverts en observant ma mère. Je suis vraiment chelou.

Point de vue Lip :

J'entendis la porte claquer et la tête de Veronica, ma voisine et la meilleure amie de ma grande sœur, arriver.

-Il y a des nouveaux voisins ! cria-t-elle pour que tout le monde entende.

Dans "tout le monde", je parle de mes frères et sœurs : Fiona, Ian, Debbie, Carl et Liam.

Tout le monde arriva dans le salon, comme si nous étions à l'armée et que notre chef nous avait appelé au garde à vue. On se précipita devant la fenêtre pour voir à qui nous avions à faire.

-Ils n'ont pas beaucoup d'affaires, remarqua Debbie.

Effectivement, seulement deux valises et trois cartons trainaient par terre, dans la rue.

-Il fait peur, énonça Carl en pointant du doigt un mec.

En parlant de lui, il se mît à crier, ce qui nous fit tous sursauter et rire. Ses paroles sonnaient dans le genre :
-Bordel, Lucie ! Les valises ne vont pas se retrouver à l'intérieur toutes seules.

On fit un débat pour deviner qui était cette Lucie, je votais pour sa femme avec Veronica, Debbie et Carl votèrent pour sa sœur et Fiona et Ian votèrent pour sa fille.

On fut tous surpris quand on vit une brune sortir de la voiture, les poings fermés. Elle semblait en colère, ce que je comprenais vu la façon dont lui avait parlé son père. Elle prit les valises et fit deux allés retours pour ranger les affaires.

Je ne pus m'empêcher de n'observer qu'elle, elle était magnifique. Ses yeux étaient d'un bleu intense, elle avait de fines jambes et un plat ventre. Elle était simple mais tellement compliquée à la fois, je n'arrivais pas à la cerner. Son style la faisait paraître dure à cuire, mais son visage était si doux...

----------------------------------

Dooonc, voici mon premier chapitre, en espérant que l'histoire vous plaira 😊