Chapitre 7

233 13 4
                                    


               Chaque personne réagit différemment face à une situation critique. Pour ma part, c'était comme si je m'étais éteinte. Aucune émotion. Aucune pensée. Juste le vide.

          Assise sur un fauteuil, mon regard fixait le sol. Jarek finissait de passer son coup de fils avant de s'installer en face de moi. Je ne fis pas attention à la pièce où je me situais. Seul ses dernières paroles résonnaient en moi. « Il est plongé dans un coma artificiel ». Mais qu'est-ce que cela voulait-il dire réellement ? Était-il vivant ou... je ne souhaitais pas pensée à l'autre option.

          Je sentais une main s'entrelacer à la mienne. Elle se voulait réconfortante mais n'avait que peu d'effet. Le froid de ses bagues me fit revenir peu à peu à la réalité. Il fallait que je comprenne ce qu'il se passait. Il fallait que je voie ça de mes propres yeux. Levant la tête dans sa direction, mes iris scrutaient ses sombres pupilles.

– Emmène-moi le voir.

– Je ne peux pas et puis je ne crois pas que..., tentait-il de me dissuader.

– S'il te plait, Jarek. C'est la seule chose que je te demande.

          Il avait beau vouloir être froid avec moi, je voyais qu'il compatissait. Au bout d'un instant, il finit par accepter.

– Si c'est ce que tu souhaites vraiment, alors je t'accompagnerais, disait-il avant d'envoyer un nouveau message.


           Je n'avais pas réussi à dormir cette nuit-là. Des énormes cernes étaient apparus sous mes yeux mais cela avait peu d'importance car j'allais retrouver Adrien. Je n'aurais jamais cru le revoir surtout dans une telle situation. Jarek avait essayer de me prévenir qu'il était branché à des machines et qu'il ne pourrait peut-être pas m'entendre, mais je n'arrivais pas à visualiser cela.

           Je ne savais pas comment expliquer ce que je ressentais. J'avais peur mais j'avais le besoin de le voir. J'étais anxieuse et calme à la fois. Je ressentais tellement d'émotion contradictoire, mais le manque était la plus puissante. Seulement dans ses moments-là, on se rendait compte que la famille est importante. L'absence de ses êtres chères m'était affreuse. Et ils m'avaient perdu depuis mon enlèvement.

           Parmi se cahot, une autre pensée se glissa au creux de mon esprit. Jarek avait partagé une part de sa souffrance et je ne savais pas si c'était pour m'amadouée, pour que je compatisse, ou au contraire, voulait-il me dire que je n'avais pas à me plaindre de ma situation. Je ne comprenais pas cet homme. Il incarnait le démon qui essayait de ressembler aux anges, à moins que ce fut le contraire.


           Il n'était pas encore l'heure des visites. Par quelque billet, Jarek avait soudoyer un infirmier qui nous avaient laisser entrer. J'étais installé sur une chaise, au centre des gardes qui me surveillaient. L'homme en élégant costume revint s'asseoir à mes côtés après avoir eu une conversation avec un médecin. Il bougeait nerveusement sur son siège avant de se pencher dans ma direction.

- J'ai horreur de ses endroits, m'avouait-il tandis que son regard faisait des aller retours d'un bout du couloir à l'autre.

– Qu'est-ce que tu n'aimes pas ? Si tu étais blessé tu serais bien content d'être soigner ici.

– L'odeur, les murs blancs, l'attente, les gémissements des passants, le personnel incompétent, me répondait-il en me jetant un coup d'œil. S'il m'arrivait quoi que ce soit, l'un des plus compétant docteur sauterait dans l'un de mes jets privés pour me rejoindre dans ma demeure ou n'importe où ailleurs. Et puis, ne me dit pas que tu apprécies cet endroit ?!

Un Sombre GentlemanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant