Chapitre 22

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          Reprendre une vie normale. J'avais essayé. Tant bien que mal. Oublier. Laisser couler. Aller de l'avant. Combien de fois avais-je entendu ses conseils. Mais je ne voulais pas les suivre. Mon cœur était contre. Et la principale raison était Jarek. Les quelques messages que nous avions échangés étaient bref mais rassurant. Il serait là pour moi quoi que je fasse. On était lié l'un à l'autre, inexplicablement. C'était devenu mon protecteur. Mon tendre gentleman.

          J'avais passé mon weekend à ruminer le pour et le contre. Il fallait que je redise à la perfection ce que j'avais dit à la gendarmerie. Mes parents vont surement me déstabiliser. Le psychologue va me poser des questions et à tout moment je pourrais me contredire et faire tout foirer. D'un autre côté, cela pourrait m'aider à avoir une nuit réparatrice et non une nuit pleine de cauchemars où les visages des individus que j'ai tués me hante avant de m'assassiner. Sa pourrait aussi me permettre de comprendre pourquoi la vie est si compliqué avec Amélie ou encore avec Jarek. Et puis, je peux aller à une séance juste pour tester. Mais est-ce vraiment une bonne idée ? Je pourrais le savoir seulement en y allant.

            J'avais besoins d'être rassurer et surtout d'entendre sa voix. Je prenais mon téléphone et composa son numéro. La sonnerie retentissait avant que le répondeur automatique prît place. Je raccrochais. Milles et une questions me venaient à l'esprit. Le temps me pressa et j'essayais de me convaincre qu'une simple réunion l'empêchait de décrocher. Je préférais penser à cela que plutôt imaginer que l'une de ses fameuses affaires avait mal tourné.

          Assise dans la salle d'attente, mon pied tapa le sol à un rythme endiablé par le stress. À ma droite, ma mère était heureuse fasse à sa victoire. Elle avait réussi à m'emmener chez la psychologue. À ma gauche, mon père avait desserré les épaules, soulagé de savoir que j'allais me confier. Cependant, les traits sur son visage me montraient qu'il demeurait inquiet.

           Je regardais une dernière fois mon téléphone. Toujours pas de nouvelle. Pour autant je me forçais à rester positif. Le bracelet sur mon poignet m'en aida. Mes pensées divaguaient et les bons souvenir de Jarek me revenaient en mémoire.

– La personne qui te fait sourire ainsi aurait-elle un nom ?

           La voix de ma curieuse mère me fit sortir de cet état de plénitude. Elle avait le don de gâcher mes plaisirs. J'allais rétorquer que ce n'étaient pas ses affaires quand la psychologue nous invita à entrer dans son bureau. Sauver par le gong.

          L'ambiance était aussi froide qu'un vent de Russie. Après quelques questions des plus basique, la psychologue me demanda de raconter ce qui m'était arrivé ses derniers mois. Cette fois-ci mes lèvres restaient sellé. Ne pouvant se contenir, ma mère prit la parole.

– Ma fille a été enlevé, séquestrer et torturer par mille et une manière. Regardez toutes ses cicatrices, elle est défigurée. Je n'ose imaginer ce qu'elle a subi. Elle était seule et terroriser par ses monstres sanguinaires. Ils lui ont gâcher ses années d'études et sa réputation. Ma pauvre fille. Ils ont tué son frère, oh mon pauvre Adrien ! Ce sont des meurtriers. Et maintenant, sa vie est ruinée !

           Comment osait-elle le traiter de monstre. Mon futur n'était pas ruiné à ce point. J'avais aussi tué mon frère en une certaine manière. J'avais découvert une chose inoubliable, l'amour. J'avais découvert mon âme sœur. Jarek m'avait fait vivre des choses uniques. Et elle osait le traité comme un moins que rien.

– Non ! Non, ça ne ce n'est pas passé comme ça... m'exclamais-je.

– Ils t'ont retourné le cerveau, regarde dans quel état tu es, dans quel état je t'ai retrouvé !?

          La psychologue prenait en notes notre échange des plus croustillant.

– Tu ne sais pas ce qui ses passés, répondais-je en essayant de retrouver mon calme.

– Alors explique moi, me répondait-elle. Tu n'arrives même pas à me dire ce qui ses passés, mais il suffit de te regard pour comprendre que c'était l'enfer.

           Entre les cris, la voix de mon père se fit à peine entendre.

– Calme toi, chérie, notre bébé est traumatisé par ses événements, parvint-il à dire.

           Ses paroles me réchauffaient le cœur. Il ne cherchait pas à comprendre, mais à m'aider. Il serait toujours de mon côté mais fasse à ma tournade de mère cela allait être une tâche difficile. Les traits de ma mère se durcissaient.

– Ne vois-tu pas comme elle est différente, ajouta-t-elle à l'intention de mon père. Elle est ravagée par ses monstres. Ils m'ont enlevé Adrien, je l'ai perdu, et Lilou aussi. Ses ordures me les ont enlevés. Je ne la reconnais plus. J'ai l'impression que ma fille est morte !

           Je me liquéfiais sur place. Comment une mère pouvait avoir des mots si cru envers son propre enfant. C'était le coup de massue de trop. La goutte qui faisait déborder le vase. Le couteau qui remuait dans la plaie, tellement profondément que chaque muscle se déchiraient les uns après les autres. Le cœur serrer, je me levais de ma chaise et sortie sous les protestations de mes parents.

           Des larmes me bloquaient ma vue. En un revers de mains je les enlevais avant qu'elles ne reviennent des plus nombreuses. Je poussais la porte de sortie, le vent glacial me fouettât le visage. Je prenais une direction au hasard, le plus loin du cabinet et le plus loin de ma mère. Je n'espérais rien mais pour autant j'étais déçus. Elle n'avait même pas cherché à comprendre ce qui c'était passé, et encore moins ce que je ressentais. Ses ordures et ses monstres comme elle disait m'ont fait découvrir une autre facette du monde. J'avais fait des rencontres incroyables qui m'avaient chamboulées. Pourtant elle se permettait de juger. Je pouvais comprendre qu'elle était inquiète. Dorénavant j'étais à ses côtés mais se ne fut pas assez.

           Enchainant les rues bondées, j'allais là où le vent me menait. Pendant un instant, j'aurais voulu que le monde arrête de tourner. J'aurais voulu me réfugier seule et loin de tout. Ou encore, me transformer en un animal libre. Perdu dans mes confuses pensées, je me rendais à peine compte que les rues que j'empruntais se vidaient de population. Seuls les lampadaires éclairaient mes pieds et me guidaient. Je ne fis pas attention à cette sensation d'être suivie. Cependant, je sentais une main retenant mon bras.

           Ce geste m'arrêta. J'allais faire volte-face et dire à mes parents de me laisser tranquille, quand je sentis comme une aiguille s'enfoncer dans mon cou, suivie d'un produit qui s'injectait en moi. Je ne comprenais pas vraiment ce qui se passait mais je savais que cette situation n'était pas normale. Ma vue se brouilla fortement. Je t'entais de me retourner et voir l'individue qui m'avait mis dans cet état. Or, mes forces me lâchaient les unes après les autres. Je m'écroulais dans les bras de la personne. Aucun son ne parvenait à sortir de mes cordes vocales. Mes yeux me piquaient, comme prit d'une fatigue imminente avant de se fermer. Mon corps se relâchait malgré le chaos de mon esprit. J'entendis le bruit d'une portière coulissante avant que le vide emprisonnât tous mes sens. 

Un Sombre GentlemanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant