Bague (jour 25)

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Until it happens to you - Sasha Alex Olsen
« But you'll never really know what it's like
'Till you wake up to some bad news »

Ce qui réveilla Éden fut un baiser de la part de Bucky, dans son dos, et elle poussa un soupir d'aise, en se tortillant contre lui, avec un sourire. Puis, lui revinrent ses mots de la veille et elle se recula.

- Désolée, pour hier. J'ai trop parlé, s'excusa la rousse, en pinçant les lèvres
- Non, arrête, c'est très bien.

La femme se détourna, toujours mal à l'aise.

- Je suis tellement égoïste, soupira t elle. J'ai commencé une histoire avec toi, et je te laisse tomber amoureux de moi. Je vais uniquement causer du malheur, et le plus horrible c'est que j'arrive pas, je peux pas, me retenir.

La main en vibranium du brun vint caresser sa nuque, et elle s'en voulut d'aimer ce toucher, d'aimer ce contact. D'en désirer même plus.

- Je veux pas que tu te retiennes. Je sais dans quoi je m'engage, Eden. Et j'ai envie de m'engager dans ça avec toi, j'ai envie de tomber amoureux de toi encore plus.

Peut être aurait il fallu lui répéter cent fois ces mots pour qu'enfin elle comprenne, mais la rousse se contenta de sourire : jusqu'à la prochaine fois, jusqu'au prochain doute. Il l'enlaça, et la rousse quitta son étreinte, en expliquant :

- Je meurs de faim, Bucky, on peut aller manger ?
- Allons y.

Comme deux adolescents après une soirée pyjama qui avaient fini en action vérité, le couple descendit les escaliers, pour se cacher ensuite dans la cuisine, où Eden prépara le petit déjeuner, avec Bucky sur les talons, qui entouraient sa taille, jouant à l'embrasser alors qu'elle coupait une pomme, faisant glisser puis remonter sa bretelle.

Quand le plateau fut rempli de diverses nourritures, la femme le porta jusqu'au salon, où ils s'installèrent, en parlant, puis Eden alluma la télévision, en expliquant qu'elle souhaitait regarder les informations.

En ouvrant les volets, la rousse comprit que Victoria était partie au travail, puis convia Bucky à aller se doucher. A son tour, elle se lava, et, quand elle en sortit, Eden se brossait les cheveux, en sous vêtement. La femme choisit avec soin sa tenue, en jetant un bref regard à Bucky, assis sur son lit, le regard rivé sur sa boîte à bijoux.

- C'est quoi cette bague ? s'enquit il, intrigué

La rousse fronça les sourcils, puis fit quelques pas pour observer de loin ce dont il parlait. Elle comprit immédiatement en voyant le petit anneau, avec quelques inscriptions dessus.

- Oh, ça, ajouta t elle, en retournant auprès de son armoire

Elle en sortit un tee shirt rouge foncé, qu'elle enfila, puis un short noir.

- C'est ma bague de mariage, énonça t elle.
- Tu es mariée ? s'inquiéta t il

Le brun s'imagina aussitôt que c'était une femme mariée, avec cinq enfants qui l'attendaient, en rang, en réalisant des chants d'enfants de chœur, et cela le terrifia.

- Je suis veuve, en réalité, expliqua t elle, avec un sourire.
- Veuve ? Oh, je...toutes mes condoléances.
- Maxime est mort à mes dix neuf ans, ça fait plus de quatorze ans, alors, je suis passée à autre chose, depuis.

En déposant le parfum sucré dans son cou, Éden se rendit compte que c'était un mensonge et se corrigea aussitôt :

- En fait, ça m'a prit beaucoup de temps. J'ai passé les treize dernières années à pleurer. A boire, et à fumer. C'est pour ça, le cancer. Quand j'ai apprit que je l'avais, je me suis dis que je pouvais pas mourir comme ça. Ça chamboule, tu sais.

Les lèvres pincées, la rousse reposa le flocon qui contenait le parfum, puis se tourna, avec un sourire chaleureux. Elle essayait de faire renaître une étincelle de joie en lui, et pouffa avec amusement en serrant son épaule.

- De quoi, il est...mort ? Si tu veux le raconter.
- Oh, oui, bien sûr, je peux te le dire. Il a eu un accident de moto, une nuit. On s'était disputé, et il était parti parce que je lui avais demandé de partir. Enfin, je sais que c'est pas de ma faute, parce que j'y peux rien. Si ça n'avait pas été ce jour là, ça aurait peut être été le lendemain. Ce qui m'a hanté, pendant toutes ces années, c'était de me dire que nos derniers mots avaient été une dispute.
- Comment tu l'as appris ?
- Je l'ai appris le lendemain matin. Je me souviens j'étais en petite culotte avec une chemise, et j'avais plutôt chaud même si c'était que le début du printemps. C'est sa mère qui m'a appelé. Puis il y a eu l'enterrement, et tout ça.

Elle s'installa sur son lit, en attirant Bucky contre elle pour qu'il s'assoit à côté d'elle.

- Vous vous connaissiez depuis combien de temps ?
- On était en couple depuis qu'on avait douze ans.

Eden ne paraissant pas vouloir en dire plus sur ce sujet, Bucky n'insista pas, puis enroula son bras autour de sa taille.

Le restant de la journée s'écoula à une vitesse folle, flânant dans les rues, tout en parlant, et s'installant dans son lit pour lire, la rousse dans les bras de Bucky, ses yeux posés sur son visage, bien loin de la page qui pourtant n'était pas vierge. Elle soupirait d'aise installée ainsi, mais bientôt il fut l'heure d'aller manger le dîner du soir en compagnie de Victoria. Avant même de descendre, Eden retînt le brun par le bras, plutôt hésitante.

- Dis ?
- Oui ?
- Tori est célibataire depuis longtemps, et j'aurais aimé savoir si tu avais un ami qui pourrait lui plaire. On pourrait les faire se rencontrer, avoir des rendez vous à quatre, ce serait super !

En la voyant aussi enthousiasmée, Bucky acquiesça, sans même savoir à qui il pensait, qui il pourrait présenter, mais il aimait la voir heureuse, et s'il pouvait prolonger un instant de plus sa félicité, jamais Bucky n'hésiterait.

Un mois [Bucky Barnes]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant