Sans lui 2. (jour 21)

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I wish you would (Taylor's version) - Taylor Swift
« I wish you knew that I miss you too much to be mad anymore
And I wish you were right here »

À nouveau, une nuit blanche : enfin, presque. En réalité, Eden avait dormi, mais si peu que pour elle ça ne comptait même pas. Habillée d'un jogging, les restes du concert sur son visage se répandant en traces longilignes pailletées sur ses joues, elle pleurait doucement, la main sur le cœur. Tout d'abord, elle souffrait physiquement, mais ce n'était pas pour cela qu'elle sanglotait : malgré tous ses efforts, Bucky lui manquait. Le visage trempé, elle descendit l'escalier pour rejoindre Victoria, beaucoup mieux conservée de la soirée de la veille, qui mixait des fruits pour en faire un milk-shake. Elle ne parut nullement surprise en constatant que Eden réclamait une étreinte pour la réconforter, alors elle lui accorda.

- Il me manque, gémissait elle dans ses bras.
- J'appelle les copines, on va te faire changer les idées.
- Demande leur d'amener toutes les cochonneries qu'elles trouvent en chemin, j'en ai vraiment besoin, quémanda la rousse
- Je fais ça. Mais, d'abord, tu essayes de boire ça. C'est au lait de riz, banane et kiwi. Goûte.

La rose lui avait rempli un verre, puis l'avait approché d'elle, en portant sur elle un regard désolé. Elle attrapa son téléphone, joignit leurs quelques amies qui pouvaient répondre présentes, puis se servit un verre, en retournant aux côtés de son amie. Cette dernière buvait difficilement le liquide, hoquetant de douleur, et en s'étouffant dans ses larmes.

- C'est bon, hein, complimenta la rousse. Mais, j'y arrive pas, je...je...

À nouveau, la fin de sa phrase se noya dans un sanglot, qui la secouait vivement.

- C'est pas grave. Ann, Tibby et Carmen peuvent venir, elles arrivent d'ici deux heures. Tu peux aller te doucher ?
- Je...je...je vais essayer. Je promets rien.
- Fais de ton mieux. Je t'aime.
- Moi aussi.

En soufflant pour se donner du courage, Éden quitta la cuisine, son verre toujours en main pour tenter de le finir, et Victoria se mit à la tâche. Elle devait tout de même préparer et ranger la maison. Même si au lycée, les filles étaient un groupe d'amis inséparables, au fil du temps, elles étaient devenues des copines qui se voyaient de temps en temps, pouvant toujours compter l'une sur l'autre, mais Tori estimait qu'elles n'étaient plus assez proche pour pouvoir se monter leurs maisons en désordre.

Quand Ann, Tibby et Carmen arrivèrent, Eden se trouvait toujours dans la salle de bain, en train de se débarbouiller après une bonne douche. Le groupe accueillit finalement la rousse une bonne dizaine de minutes après, en l'enlaçant, et à nouveau, la rousse se mit à pleurer. Toujours en groupe, elles s'installèrent sur le canapé, leur amie au milieu leur racontant leur dernier échange. Un flot d'insulte à l'égard du brun donna l'impression à Victoria qu'elles avaient à nouveau quinze ans.

Étonnement, à l'époque, c'était sa rupture avec le beau footballeur Mike qui les avaient rapproché. Des heures durant, les filles l'avaient critiqué pour se venger : en effet, le motif de la rupture n'était pas des plus glorieux pour lui. Il avait proposé à Victoria de faire leur première fois ensemble, et elle avait refusé, étant très peu intéressée par tout ce qui touchait de près ou de loin au sexe. Cela l'avait vexé, et il avait mit fin à leur histoire d'amour. Avec le recul, Tori pensait que c'était du bon débarras, étant donné qu'elle comptait faire des choses bien meilleures que de sortir avec un footballeur qui n'était pas capable de la mériter, et que son avis sur le sexe n'avait pas changé. Elle remerciait l'adolescente qu'elle était de n'avoir jamais cédé, car son intérêt pour le sexe n'était jamais venu.

Tibby sortit de son sac un paquet de bonbon aux fruits, Ann deux paquets de chips et Carmen des gâteaux faits maison qui étaient encore chauds. Finalement, elles passèrent le restant de la journée ainsi, à parler, à proposer de nouveaux petits copains potentiels à Eden, qui refusait tout le monde, et le soir arrivé, Tori commanda des pizzas. En mangeant celles ci, les femmes échangèrent sur les derniers potins, sur ce qu'il se passait dans leur vie.

Quand Tibby, Ann et Carmen s'en allèrent, il devait être vingt trois heures et Bucky était sorti de la tête d'Eden, qui se sentait soulagée de ne pas avoir pleuré. Mais il lui manquait, toujours, comme un chant manquerait à la baleine. Victoria attrapa ton téléphone, et y lit que sa mère l'invitait, un peu en retard, à un repas le lendemain midi. Elle accepta, en précisant qu'elle viendrait accompagnée d'Eden. De toute manière, pour ses parents, cette dernière était une seconde fille.

Un mois [Bucky Barnes]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant