Inexplicable things

『The Black Cat [version old] 』ᶜʰᵃᵖᶤᵗʳᵉ ⁷

- Tiens, tu peux t'installer dans cette chambre, fit la femme en pointant une chambre du doigt.

La femme avait proposé au petit garçon de rester chez elle, le temps de trouver quoi faire. Hachirō pensait qu'elle allait l'emmener au commissariat ou au foyer des enfants abandonnés, mais à son grand étonnement, elle lui avait plutôt proposé de rester chez elle. Il hocha la tête avec un air reconnaissant :

- Merci madame ...

Le garçon aux yeux verts marqua une hésitation, il ne connaissait même pas l'identité de cette femme.

- Kanagawa Kaeko, fit cette dernière avec un sourire, je suis Kanagawa Kaeko et toi ?

Elle s'accroupit à la hauteur d'Hachirō :

- Je m'appelle Itas ... Edogawa Hachirō.

- Enchantée ! Je vais te préparer quelque chose à manger, va te laver en attendant.

Elle désigna du menton la direction de la salle de bain. Hachirō la remercia une énième fois et alla rapidement se doucher.

***

Kaeko est une très bonne cuisinière. Hachirō s'est régalé avec son bol de Donburi et une fois le ventre plein, il est allé se coucher sous l'œil bienveillant de Kaeko.

Cette dernière s'occupa de fermer les volets de la chambre, afin que le lendemain matin, la lumière du soleil ne vienne pas déranger son petit protégé. Elle tira un paquet de cigarettes de sa poche et en alluma une. Elle la porta à sa bouche et s'appuya contre l'encadrement de la fenêtre du salon.

Ce petit me fait tellement penser à moi avant, perdu, déboussolé, sans défense. Je vais le garder ici le temps de savoir quoi en faire. J'aimerai me renseigner un peu plus sur lui, on ne sait jamais s'il a fugué.

Un nuage de fumée s'élevait doucement dans l'air de la nuit. Elle ferma les yeux et soupira. Ses épaules s'affaissèrent. Ces derniers temps, elle était stressée, son boulot ne lui laissait pas une minute de répit.

Une sonnerie de téléphone retentit. Kaeko, tirée de ses pensées, s'empressa de sortir le portable de sa poche. En voyant le numéro affiché sur l'écran de son portable, son regard s'assombrit. Son attitude et son expression bienveillante qui flottait sur son visage depuis qu'elle avait accueilli Hachirō disparut. Elle décrocha :

- Alors ? questionna une voix féminine à l'autre bout.

- C'est bon, j'ai fait ce que tu m'as demandé, il n'y a plus rien à craindre d'elle, répondit Kaeko avec un ton cassant.

- Parfait ♡ ! Tu es toujours aussi aimable à ce que je vois, s'exclama son interlocutrice avec une pointe de raillerie dans la voix, je te laisse dans ce cas, good night !

Kaeko raccrocha au nez de l'importune :

- Tch ! Good night ? Tu parles ...

Elle tourna les talons et écrasa sa cigarette dans un cendrier. Elle s'étira un peu, bailla et s'allongea sur le canapé pour dormir, étant donné qu'Hachirō dormait dans son lit.

***

Quand Hachirō ouvrit les yeux le lendemain, le soleil était déjà haut dans le ciel. Il avait dormi comme une masse. Il se leva et se dirigea vers la salle-de-bain pour se débarbouiller un peu.

A son grand étonnement, Kaeko n'était pas là. La femme avait laissé un mot pour le garçon sur la table du salon. Hachirō s'en saisit et lut rapidement :

- "Tu trouveras le petit-déjeuner sur la table de la cuisine. Je te fais confiance, je ne serai pas là de la journée, je travaille aujourd'hui."

Le garçon s'étira, de toute façon il ne voulait pas abuser de l'hospitalité de cette femme. Il alla à la cuisine, mangea rapidement et prit son téléphone. Il retournerait aujourd'hui chez le professeur. Il s'arrêta net en fixant tous les messages sur son écran de déverrouillage.

- Ah alors il me cherche maintenant.

Son visage devint sombre. Il savait très bien pourquoi le détective rajeuni voulait le retrouver. Il se fichait bien de sa santé ou de savoir s'il était perdu. Tout ce qui l'importait c'était sa propre sécurité et celle de ses proches. Il haïssait Hayato depuis le premier jour.

Le garçon aux yeux verts soupira. Il reposa le téléphone, s'accouda à la table et massa ses tempes avec ses doigts.

Que dois-je faire ? Est-ce que je décroche et je lui avoue que j'ai passé la nuit chez une parfaite inconnue ? Où est-ce que je ne réponds pas et je le laisse découvrir par lui-même ? Sa fureur n'en serait que plus grande.

Il saisit alors son téléphone. Il n'avait pas vraiment le choix. Sa voix froide et enfantine brisa le silence de la maison :

- Allo ?

- Qu'est-ce qu'il t'a pris de fuguer comme ça ?! s'exclama Conan d'une voix courroucée.

Hachirō perçut la voix d'Agasa de l'autre côté du téléphone :

- Shinichi, ne sois pas si ...

Le détective rajeuni lui coupa la parole :

- Vous semblez ne pas vous rendre compte de la situation dangereuse dans laquelle on se trouve ! Cet imbécile court dans la nature, avec une langue trop pendue et beaucoup trop d'informations à propos de moi, de ce poison et de cette organisation !

- Je ne suis pas un enfant, Kudo. Je ne suis pas bête, je connais les enjeux et les dangers de ce lourd secret. Et si je me suis enfui, c'est parce que tu ne m'en avais pas laissé le choix. M'enfermer chez le professeur Agasa ? Parler à ma place ? Et puis quoi encore ?!

Le professeur passait d'un pied à l'autre. Il savait que le lycéen rajeuni finirait par craquer. Il avait essayé d'en parler à de nombreuses reprises avec le petit détective.

Conan soupira et demanda d'une voix fatiguée mais un peu moins énervée :

- Et là où est-ce que tu te trouves ?

- Pourquoi ? Tu veux venir me chercher et m'enfermer de nouveau ? fit le garçon d'une voix suspicieuse.

- Non, je veux simplement m'assurer que tu sois en sécurité.

Tiens, il a changé de ton. Ca ne veut peut-être pas dire qu'il me fait confiance à cent pour cent, mais mon discours a l'air de l'avoir convaincu à moitié.

- Je suis chez une femme, une certaine Kanagawa Kaeko. Je me suis assommé en tombant, elle m'a ramassé et m'a gardé pour la nuit.

- NANIIII ?! Tu as dormi chez une parfaite inconnue ?!

Ca s'annonce mal, très mal même ... Conan n'a pas l'air très enthousiaste à l'idée que j'ai passé la nuit chez une inconnue ...