Inexplicable things

『The Black Cat [version old] 』ᶜʰᵃᵖᶤᵗʳᵉ ⁹

Le lendemain, lorsqu'Hachirō ouvrit les yeux, il sentit une douce de nourriture. Son estomac réclama aussitôt son dû, le forçant à se lever. Quand il sortit de la chambre et qu'il se rendit dans le salon, l'odeur se fit plus forte. Il entra alors dans la cuisine et trouva son petit déjeuner tout prêt comme la veille, avec le même mot.

Il bailla, se lava les mains et commença à manger. Kaeko était une très bonne cuisinière, il devrait lui demander des cours. Son portable le fit sursauter. Il fixa le nom de son correspondant qui s'affichait à l'écran.

Conan.

Ce seul nom suffit à lui couper l'appétit. Il décrocha néanmoins :

- Allo ?

- Oui Hachirō, je voulais vérifier que tu viennes bien à l'école.

- ...

Au grand étonnement du garçon aux yeux verts, Conan reprit sur un ton plus doux :

- Je suis désolé pour toutes les autres fois. C'est juste que cette histoire est très sérieuse. La moindre gaffe peut nous mener à l'échafaud. J'espère que tu t'en rends compte. Manquer l'école ferait tâche à ton image.

- Je sais très bien, je suis grand tout de même. Je peux très bien voir le danger de l'affaire. Je vais venir à l'école.

- Très bien. Il ne faudrait pas que ta nouvelle tutrice se doute de quelque chose elle aussi.

- Tu penses que je ne devrai pas lui dire la vérité.

La patience de Conan est à son comble, il s'énerve :

- Réfléchis deux secondes ! Tu vas avouer à la première inconnue venue qu'une drogue t'as fait rétrécir seulement parce qu'elle est gentille. Je te signale qu'un démon avec un visage d'ange reste un diable.

Le brun secoua la tête d'un air désapprobateur et répliqua sèchement :

- Ne me prends pas pour un imbécile, je sais très bien. C'est juste que je trouve cela lâche de ne rien dire à la personne qui te prend sous son aile alors que tu viens de fuir des griffes d'un gamin qui se prend pour le Sherlock des années 90 et qui te séquestre chez son voisin.

- Je ne te séquestrais pas ! C'était pour ta sécurité que je le faisais !

- Pour ma sécurité ? Je dirais plutôt pour ta sécurité. Tu avais peur que je fasse une gaffe et qu'ainsi l'Organisation te retrouve.

Un long soupir lui répondit.

Tch ! Je ne fais qu'exprimer tout haut ce que tu penses tout bas, pensa t-il.

- Très bien, si tu viens à l'école, je ne vais pas t'embêter plus que ça. A tout à l'heure.

Avant qu'Hachirō n'ait pu répondre, le petit détective coupa la communication.

- Eh ... ? fit ce dernier abasourdi, je me demande où sont passées ses manières ...

***

De l'autre côté du combiné, Conan laissa retomber ses épaules. Le professeur Agasa qui se trouvait près de lui lors de l'appel et qui avait entendu la conversation en faisant mine de s'intéresser à ses outils prit la parole :

- On dirait que votre relation ne s'est toujours pas arrangée. Tu n'es pourtant pas comme cela d'habitude Shinichi.

Le garçon à lunettes balance ses pieds dans le vide et appuie sa tête contre un bureau.

- Vous savez bien que cette histoire ne me rassure pas. Ces hommes sont capables de tout, ils ne reculent devant rien.

- Shinichi ... Tu es trop dur avec lui, tu ne t'en rends pas compte. Tu lui reproches chacun de ses gestes, paroles et pensées simplement parce que tu t'inquiètes. Je pense qu'il ne doit pas le prendre bien.

- Je fais cela pour son bien.

- Tu t'y prends mal. Je t'ai peut-être mis la pression avec cette histoire, mais c'est en faisant cela que tu vas le rendre plus méfiant ou au contraire insolent. Dans les deux cas tu es mal. S'il devient plus méfiant, il deviendra plus suspect. Et s'il ne t'écoute plus, il va sûrement essayer de faire le contraire de tout ce que tu lui recommandes.

Après un énième soupir, Conan hoche la tête :

- Vous n'avez pas tort Hakase, je vais essayer de suivre votre conseil. Nous arriverons peut-être enfin à trouver un terrain d'entente.

Il a l'air tellement naïf et gentil que je n'aurai sûrement aucun mal à me réconcilier avec lui, c'est vrai que j'ai peut-être un peu abusé de sa patience, mais ça devrait être rapidement réglé, pense le petit détective.

Il était loin de se douter qu'il faisait fausse route. Hayato n'est pas si naïf que cela ...

***

- Et Conan a tiré avec la corde qui nous entravait et le butin est tombé sur la tête des bandits. Comme ça !

Le plus gros du groupe ouvre grand les bras et attrape Conan et Mitsuhiko. Il les écrase , redresse la tête et sourit.

- Hai ! Hai ! s'exclame Ayumi.

- Aïe ! Lâche nous Genta, tu nous fais mal, s'exclame Mitsuhiko.

Le fautif relâche ses deux camarades. Conan tousse et essaie de reprendre sa respiration. Hachirō qui fixait la scène en silence croise les bras derrière sa tête et sourit :

- Mais tout est bien qui finit bien ! N'est-ce pas ?

S'attendant à une autre réaction de sa part, les trois enfants le fixent surpris.

- Hum ? fait le garçon aux yeux verts.

- Conan aurait pu mourir ! s'exclame Ayumi.

- Je crois qu'il n'était pas le seul en danger de mort à ce moment là, je me trompe peut-être ? répond il sur un ton innocent, vous aussi vous avez contribué à votre liberté.

- C'est quand même Conan le cerveau de l'histoire, s'exclame Mitsuhiko après un claquement de langue.

Le brun baisse la tête et enfonce les mains dans ses poches.

- Ah.

Un long silence gêné plane, Conan finit par le briser :

- Sinon tout se passe bien chez cette Kaeko ?

Hachirō ignore délibérément la question de Conan et sourit :

- Vous avez tous fait vos devoirs ce week-end ? Avec tout ce qui s'est passé ...

Les trois véritables enfants ne comprennent pas que le garçon vient d'ignorer Conan, ils se contentent d'hocher la tête vigoureusement.

Le petit détective n'est pas dupe, il sait très bien pourquoi Hachirō vient de changer de sujet. Il pousse un long soupir :

On dirait que gagner l'amitié d'Hayato va me prendre plus de temps que prévu. Si j'arrive au moins à lui reparler un jour, ce serait un miracle ... Haa j'aurai dû écouter vos conseils plus tôt Hakase.

Edogawa Conan n'est pas infaillible dans tous les domaines contrairement à ce que pense Hachirō.

Reconstituer des scènes de crimes est dans mes cordes, reconstituer des relations ne l'est pas ...

Le détective aura un long chemin à faire avant de regagner la sympathie du garçon ...