Inexplicable things

『The Black Cat [version old] 』ᶜʰᵃᵖᶤᵗʳᵉ ⁸

Hachirō passa la journée seul. Kaeko ne rentra même pas pour déjeuner. Le garçon voulait l'attendre pour la remercier de son hospitalité. Il l'attendit donc patiemment jusqu'au soir. Il n'avait rien d'autre à faire, les cours ne reprenaient que le lendemain et aller voir Conan et Détective Boys, les seules personnes qui paraissaient être concernés par son existence ... Il ne préférait pas.

***

Kaeko jeta sa cigarette par terre et l'écrasa d'un coup de talon. Elle essuya d'un revers de la main le sang qui tâchait sa joue. Cette journée avait été harassante, elle n'avait pas eu un seul moment de répit.

Le nettoyage avait été difficile, Il faut dire que les victimes de l'Organisation sont généralement plus intelligentes qu'elles n'en n'ont l'air. La moindre pose, objet laissé, empreinte, blessure peut la trahir. Elle s'était exercée en conséquence, mais les missions n'en restaient pas moins dures.

Le moteur d'une voiture se fit entendre dans son dos. Elle regarda par-dessus son épaule sans bouger et soupira.

Porshe 365 A.

Combien de fois leur avait elle dit qu'elle n'avait pas besoin que l'on vienne la chercher, elle pouvait se débrouiller seule et éviter les autres membres lui évitait bien des prises de tête. La fenêtre avant côté passager s'ouvrit, dévoilant le visage d'un homme à la carrure imposante :

- Riesling qu'attends-tu ?

- Je fumais, répondit la femme froidement, j'ai bien le droit de me reposer un peu, je n'ai pas arrêté de la journée.

- Je serai toi, je rentrerai sur le champ, siffla une autre voix froide et sèche.

Kaeko décocha un regard noir à son interlocuteur :

- Pourquoi devrais je obéir à tes ordres ? Si l'on se rappelle bien la hiérarchie, rien ne m'oblige à t'obéir au doigt et à l'œil.

Gin fulminait, décidément cette femme avait le don de l'agacer, plus que Vermouth encore.

- Tch ! Ce n'est pas le moment de trainer ici, alors monte dans la bagnole et ferme la.

Il grince entre ses dents tandis que Kaeko monte à l'arrière de la Porsche :

- ... toi ... mourir

- Aniki ... fait Vodka sur un ton inquiet, la haine de son supérieur envers cette femme risque de le mener à sa propre perte.

- Qu'est-ce que tu dis ? demanda Kaeko en le toisant d'un regard noir.

Gin se contente de repartir sur les chapeaux des roues, sans répondre à la question de cette dernière.

***

Kaeko poussa la porte de son appartement en trainant des pieds. Ah décidément, elle détestait les horaires de son boulot. Elle n'avait pas un moment à elle. Quand elle aperçut Hachirō assis sur le canapé l'air perdu dans ses pensées, elle sourit et son air glacial qui s'y trouvait un peu plus tôt disparut. La fatigue et les tracas de la journée disparurent aussi.

Le garçon tiré de ses pensées par le froissement des vêtements de Kaeko se tourna et fixa la femme.

Elle est drôlement silencieuse, pensa t-il, je ne l'ai pas entendu rentrer.

Il la salua alors, gardant ses réflexions pour plus tard.

- Tout s'est bien passé pendant mon absence ? le questionna t-elle.

- Oui, je n'ai eu aucun problème.

Kaeko sourit et leva le pouce :

- Tant mieux. Ca te dit d'aller au restaurant ce so ...

Elle arrêta sa phrase et se plongea dans ses pensées :

Imaginons que je croise des collègues là-bas. Je n'ai pas envie de répondre à des questions, ni même de leur montrer que j'ai des sentiments. J'aime garder la poker face au travail, afin qu'aucun d'entre eux ne viennent m'embêter.

Hachirō pencha la tête étonné.

- Réflexion faite, je vais préparer le repas moi-même.

Cela ne dérangeait pas Hachirō étant donné que Kaeko était une bonne cuisinière et qu'il était l'hôte en plus de cela. La femme se dirigea vers la cuisine, se lava les mains et entreprit de cuisiner le dîner de ce soir ...

***

Hachirō soufflait sur son rāmen pour qu'il refroidisse. La fumée lui réchauffait le visage. Kaeko brisa le silence qui s'était installé :

- Donc tu me disais que tu n'as pas de parents ?

- O ... oui c'est ça.

Je ne dois pas me rater ni trébucher sur les mots. Je dois mentir avec autant d'aisance que Conan.

- Tu vis à la rue ?

- Pas vraiment, un ami de mes parents m'a recueilli en attendant, mais il garde déjà un autre garçon que je n'arrive pas à supporter.

Hachirō pensa que la femme allait le ramener chez le professeur Agasa sur le champ, prétextant que ce n'était pas une raison pour fuguer. Mais à son grand étonnement, elle se contenta de hocher la tête et de répondre :

- Je te comprends, ça ne doit pas être facile.

Avec ses collègues de travail, Kaeko voyait parfaitement de quoi parlait le garçon. Elle soupira et dit continua :

- Vivre avec quelqu'un et supporter quelqu'un le temps d'une journée ce n'est pas la même chose. Ca n'a pas dû être facile pour toi.

- N ... Non effectivement. Mais je m'en remets à ma bonne étoile, hier soir si vous ne m'aviez pas trouvé, je pense que j'aurais dormi à la rue.

La femme qui avait elle-même eu une enfance difficile s'exclama :

- Que dirais tu de rester chez moi ? Tu me plais bien, tu m'as l'air d'un garçon sage et intelligent.

Ses yeux se perdirent dans le vague :

- Et tu me fais tellement penser à ...

Sa voix se perdit dans un méli-mélo de paroles incompréhensible.

- Hum ?

Kaeko rit nerveusement et changea de sujet :

- Alors pour ma proposition ?

Le garçon aux yeux verts hocha la tête puis détourna le regard :

- Mais si je reste, j'aimerai me rendre utile.

La femme fit mine de réfléchir :

- Hum ... Deux choses me suffiraient.

Hachirō attendit qu'elle pose ses conditions sur le qui-vive.

- Que tu m'obéisses, que tu vives et que tu grandisses heureux ...

Le garçon sourit, personne n'avait jamais prêté attention à lui de cette manière. Et cette femme qui n'était même pas sa mère, qui le prenait sous son aile et qui en plus de cela ne lui demandait rien de bien dur en retour ...

- J'accepte !

Kaeko posa la main sur la tête du garçon et caressa ses cheveux comme l'aurait fait une mère responsable. Ce geste lui réchauffa le cœur.

Sa vie prenait un tournant inattendu ...