All around me

15. butterfly

L'immeuble qui me fait face domine aisément ses semblables qui eux sont beaucoup plus sobres.

Cependant, j'ai cette impression d'être au beau milieu d'un western tant les rues semblent désertes. Je ne serais pas surprise de voir un amas de paille rouler en boule par la force du vent.

Je ne sais comment Zayn arrive à se procurer un tel endroit pour une simple soirée.

Le Devil ne permet pas de courir sur l'or bien que le salaire soit bien supérieur au salaire minimum.

J'enjambe les marches quatre à quatre par manque cruel de ponctualité, ma robe sacrément courte menace de remonter. Je tire rapidement sur le bout de tissu pour la garder à son emplacement initial.

D'en bas, j'entends déjà la musique étouffée par les murs en béton.

Je pourrais soupçonner une prochaine descente de police tant mes collègues ne se font pas discrets. Sérieusement, l'immeuble doit bien abriter une cinquantaine de locataires, je doute que chaque appartement soit insonorisé.

Il est actuellement 23h30. J'ai conscience d'arriver un peu en retard puisque la soirée était prévue pour 21h30 mais trouver la robe adéquate et chercher un taxi en dernière minute pour éviter qu'Adonis sache mon emplacement à quelque peu retardé mon programme...

Quitte à lui compliquer la tâche, autant le faire jusqu'au bout.

J'espère sincèrement qu'il n'emploiera pas les grands moyens pour me retrouver à savoir: menacer ses employés de lui fournir l'endroit.

Ce qui, tout bonnement réfléchi, est très plausible.

Arrivée devant la porte d'entrée, je souffle et resserre ma main sur la bouteille de tequila.

J'ai fait le choix de ne pas arriver les mains vides.

Cette bouteille me distrait un peu de mon appréhension. Je ne cesse de serrer le bouchon comme si ma main était un décapsuleur.

Au moment où je me décide enfin à frapper, un homme de la trentaine environ sort de l'appartement.

Il me salue poliment d'un signe de tête et d'un sourire tout en fuyant mon regard et emprunte le chemin inverse au mien.

Il tente de se faire passer pour un gars normal pourtant c'est sans grande difficulté que je distingue ses pupilles injectées de sang.

J'entre alors dans l'habitacle, curieuse de découvrir ce qu'il s'y cache.

Ce qui me fait face n'est tout autre qu'une pièce centrale sous un effet stroboscopique. L'espace assez grand pour accueillir une cinquantaine de personnes et agrémenté de colonnes grecques qui semblent soutenir sol et plafond.

Les personnes déjà présentes en son centre sautent et dansent sous l'effet des clignotements incessants de la lumière blanche.

Une musique électro jaillit d'enceintes disposées au niveau d'une table de dj où platines et j'en passe viennent accompagner celui qui s'occupe de mixer.

J'ai toujours aimé cette sensation.

Celle de la musique qui fait pulser vos tympans tant elle est forte.

Celle qui imprègne votre peau au point d'en laisser des frissons si elle vous transporte.

Cependant, il est clair qu'il est impossible de m'y retrouver.

Je me dirige alors vers le coin cuisine où un amas de personnes est également regroupé. Chacun semble discuter, se connaître. Pourtant, il n'y a pas autant de personnel au Devil ce qui signifie que la fête s'est un peu répandue.