4. Proximité intrusive

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Mon cœur bat la chamade alors que j'avance doucement et frôle la main d'Adonis qu'il n'a pas bougée.

La douce caresse de mes doigts sur les siens n'a pour finalité que de me laisser m'emparer de la fiole. Laissant aux yeux de potentiels voyeurs un simple geste de tendresse envers une personne que pourtant je déteste.

J'avais accepté ce défi idiot simplement pour ne pas fortifier son égo qui me semblait déjà démesuré.

Un fin sourire satisfait étire toujours ses lèvres manquant de me faire perdre le contrôle et de m'énerver pour de bon.

Cela me prouve qu'il a un véritable impact sur moi. Que d'une certaine façon, ses agissements, ses paroles, ses pensées ont la capacité d'interférer avec mes actions, mes émotions.

Et une fois de plus, je déteste ça.

Je n'ai aucune idée de comment je vais m'y prendre pour atteindre la marmite de cocktail dans laquelle les gens car je ne peux plus les appeler clients se servent.

De plus, ils ne sont pas mes seuls possibilités d'échecs.

Non, à cela s'ajoutent les serveurs qui réalisent des allers retours auprès des buffets.

Il y a tant d'éléments pouvant me conduire à être démasquée que je doute de réussir.

Mais avec tout ce stress, se mêle une forme d'excitation. Je ne dirais pas qu'il s'agit de la peur des répercussions, au contraire. C'est étrange et à la fois nouveau.

Cette situation, bien que dangereuse car je ne sais pas les risques que j'encours, me mène à y trouver une forme de satisfaction.

Voilà, 3 jours passés à New York et la folie s'est déjà éprise de moi.

Je fis monter lentement la fiole jusqu'à la manche de ma chemise de façon à la dissimuler.

J'avance à l'endroit désiré ne cherchant pas à tourner autour du pot. Devant la marmite, je discerne la couleur orangée du liquide pailleté. Je prends un verre de la main inverse à celle contenant la fiole.

R.e.s.p.i.r.e

M'ordonnai- je à moi même, j'avais coupé ma fonctionnalité autonome sans même m'en rendre compte. J'allais attirer les soupçons si je devenais une tomate cerise.

Je saisis la louche tout en favorisant la glissade de la fiole dans ma paume. Je l'avais dévissée un peu plus tôt, il ne me manquait donc plus qu'à la retourner.

Ce que je fis, le liquide se déverse lentement dans la marmite en coulant le long de mes doigts et rencontre l'acier. Alors, je fais exprès de remuer le mélange pour homogénéiser la soupe avant de m'en servir un verre.

Je ne le boirai pas, c'était évident, mais pour éviter d'éveiller le moindre soupçon, je me devais de le prendre.

Je n'ai pas besoin de me retourner pendant l'acte pour savoir que l'attention des quatre personnes à ma table est tournée vers moi. Les picotements sur mes épaules me le font ressentir.

Adonis doit probablement jubiler, se délectant de me voir tout sauf dans mon élément.

Était- ce le leur ?

Le sien ?

Je me reconcentre sur ce que je fais et je souffle en retournant m'asseoir avec le plus grand des calmes à la table.

-Je dois dire que tu m'as impressionné, tu as fait ça comme une vraie pro me dit directement Isaac.

Je ne le remercie pas car je reste énervée qu'il m'ait conduite à faire une telle chose même si la décision ne vient que de moi...

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