23. échec et mat

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Point de vue Adonis


Il ne doit pas être moins de midi quand je prends conscience que fermer les yeux ne sert désormais plus à rien.

Le trio infernal est déjà levé, je les entends depuis ma chambre alors qu'ils sont dans le jardin à discuter dans la joie et la bonne humeur qu'occasionne cette virée.

Je quitte mon lit à contrecœur, sans aucune vigueur en ayant pour seul projet d'aller faire une séance de sport après le déjeuner.

Pour me motiver, je m'imagine déjà agacer celle qui me sert de défouloir depuis maintenant deux bons mois.

Cela me donnera l'endorphine nécessaire pour me surpasser.

Même si je ne peux cacher que c'est devenu l'un de mes nouveaux passe-temps préférés: la mettre hors d'elle pour qu'elle dise enfin le fond de sa pensée.

Il y a ça et aussi le fait que la voir en colère contre moi, voir ses sourcils se froncer, sa respiration s'accélérer et ses joues rosir m'excitent.

Psychopathe, c'est probablement ce dont elle me traiterait si elle savait mes pensées.

Pourtant, je ne vois pas la chose sous cet angle. 

Je veux capter son attention. 

La finalité ? Qu'elle pense à moi comme je pense à elle, même si elle me prend pour le parfait connard.

J'adore la mettre hors d'elle, la pousser dans ses retranchements pour accéder à sa part d'ombre qu'elle tente si bien de dissimuler. 

Cependant, je sens toujours son regard posé sur moi quand elle pense que je ne la remarque pas.

Je la sens toujours curieuse de découvrir comment je fonctionne, de comprendre mes sautes d'humeurs, mes différentes facettes.

Cela m'énerve autant que cela m'enivre. 

S'il ne s'agissait pas là de la sœur de Caleb, cela ferait déjà une paire de semaines que je l'aurais baisée pour me la sortir de la tête.

Cependant c'est une Baker, j'ai donc dû me faire une raison. 

Repousser les mauvais travers adoptés avec le temps, la laisser me pousser jour après jour dans mes propres retranchements.

Laisser brûler les flammes qu'elle-même est capable de créer.

Je sors de mon lit énervé et agacé, il a encore fallu que je rêve d'elle.

Je claque la porte de ma chambre à l'image de mon taux d'animosité.

Des flash-back de sa personne en petite culotte en train de se trémousser me reviennent en tête.

Cette simple idée, simple vision, à l'effet de m'obséder.

Cela commence sincèrement à me les casser, tout ça m'obsède chaque jour un peu plus encore que la veille.

Il va vraiment falloir que je trouve une solution, une façon pour me la sortir définitivement de la tête  !

Des odeurs semblables à celles que l'on peut apprécier dans les buffets de petits déjeuners dans les hôtels me parviennent.

Tout cela a le mérite de me donner une faim irrépressible m'omettant immédiatement l'idée d'aller entretenir ma musculature.

Je finis par arriver à destination et alors j'ai cette impression de déranger. 

Chacun d'entre eux se tait comme s'ils cherchaient à analyser mon degré d'énervement.

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