II

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J'étais allongé dans mon lit à Poudlard, le regard rivé vers le plafond, les rideaux tirés. La première journée ici c'était bien passée, le choipeau avait fait sa sélection et nous avions regagnés notre dortoir et nos lits. J'avais aidé les premières années en tant que préfet à ne pas se perdre dans les cachots, même si honnêtement je m'en foutais complètement. McGonagall est la nouvelle directrice, ce qui n'est pas vraiment une surprise, mais j'aurais préféré quelqu'un d'autre, quelqu'un qui n'était pas un boulet de bouffondor. En parlant de boulet, j'avais pu passer mon temps à fixer l'autre con comme je le voulais, il avait passé son temps à regarder sa meuf avec des yeux de merlan fris. Ça me débectais. Des fois j'en détournais le regard tellement je les trouvais dégueulasse. Puis ils n'allaient pas du tout ensemble. Elle était laide. Une traître à son sang. Rousse. Sans âme. Il pouvait trouver tellement de meilleur, de mieux. Il devait être en train de faire sa bonne action. Je lâchais un long soupire, préfèrent penser à autre chose.

Je ne suis pas si seul finalement, Blaise et Théodore sont là également, ils voulaient finir leur dernière année. Ca sera sans doute pas vraiment comme avant, mais c'était déjà ça.

-

Le cours avait commencé depuis pas mal de temps maintenant, je suis en métamorphose et ce cours est partagé avec les serdaigles. Et je dois bien reconnaître que j'ai du mal à lancer les sortilèges, j'aime à croire que c'est parce que j'ai une nouvelle baguette et qu'il faut que je m'habitue. Pourtant, je ne peux m'empêcher de penser que ça ne reviendra jamais comme avant. J'avais toujours été doué en métamorphose jusqu'à présent.

Les cours de la matinée étaient maintenant fini, je me dirigeais vers la grande salle pour aller manger, j'avais bien envie d'un jus de citrouille, mais mon chemin se retrouva bloqué par une silhouette que j'avais trop longtemps admirée. Il s'était arrêté face à moi avant de me tendre une écharpe. Je le regardais dérouté.

« Prend là. »

Ne comprenant pas là où il voulait en venir j'attrape l'écharpe qui était clairement enroulé autour de quelque chose. Je le déroulais avec patience et mon coeur se mit à battre rapidement en voyant ce qu'il y avait dedans, ma baguette. Elle m'avait tellement manqué. Un sourire avait franchis la barrière de mes lèvres, même si je me repris rapidement. Je la tenais dans ma main et le picotement habituel ce fit ressentir. Ca faisait tellement longtemps que je n'avais pas ressentis ça. C'était la meilleure sensation du monde.

« Merci. »

Il se retournait avant de se remettre à route. Je ne comprenais pas ce qu'il venait de se passer et je ne peux m'empêcher de lui demander.

« Pourquoi ? »

Il se tournait vers moi et j'avançais jusqu'à lui, il pouvait sans doute lire l'incompréhension dans mon regard, même si j'en étais reconnaissant, je ne comprenais pas.

« Parce que tu m'as sauvé.
-J'ai pas ce souvenir Potter, c'est plutôt l'inverse d'ailleurs.
-Dans ton manoir, tu n'as pas dis à Bellatrix que c'était moi, je sais que tu le savais. Je me doute que ce geste était totalement égoïste de ta part, mais tu m'as quand même sauvé.
-Tu m'as sauvé aussi et tu me rends ma baguette...
-Je pense que c'était la bonne chose à faire. »

Il ajoutait rien avant de tourner le dos et de partir pour de vrai, mon coeur battait vraiment très vite et j'essayais de me détendre avant de rejoindre la grande salle pour le déjeuner. Je ne touchais pas vraiment à mon assiette trop perdu dans mes pensées. Ca m'allait très bien s'il pensait que j'avais eu une raison égoïste dans le manoir, mais la vérité c'était que je m'étais dit « pas lui ». Je ne voulais pas qu'il meure. Je sais que j'ai passé toute ma scolarité à le faire souffrir à la moindre occasion. Me foutant de sa gueule. En étant méchant et en l'humiliant. Mais la vérité c'est que j'étais tombé amoureux de lui à la seconde où il avait traversé la porte pour essayer son costume de sorcier en première année, la première fois qu'on s'était croisé. Mon coeur avait battu tellement vite, c'était des sentiments d'enfant, pourtant ils étaient toujours présents, même après qu'il m'ait humilié en refusant ma poignée de main. C'était pour ça que je m'étais promis de lui faire vivre un enfer et ça fonctionnait plutôt bien, pour autant jamais j'aurais voulu qu'il meure.

Shadow and light. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant